Relève et postérité

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Quand Jean-François Champollion décède, à peine âgé de 42 ans, des voix s’élèvent encore, proclamant que les hiéroglyphes n’ont pas été déchiffrés. Sa grammaire et son dictionnaire restent inédits, il n’a pu enseigner que les principes de l’écriture égyptienne lors de ses leçons au Collège de France. Il faut attendre que des égyptologues de talent, tels Auguste Mariette, François Chabas ou Emmanuel de Rougé, se forment à partir de la méthode Champollion rendue accessible grâce au travail d’édition posthume mené par Jacques-Joseph et prouvent qu’ils peuvent traduire des nouvelles inscriptions égyptiennes.

Il a fallu lutter aussi contre l’idée que les hiéroglyphes ne sont pas l’écriture d’une langue parlée. On prête à Gérard de Nerval l’article « Mot à mot des canards de l’Obélisque » du 10 novembre 1836 du Figaro, lors de l’érection de l’obélisque sur la place de la Concorde, manifestant une ironie certaine face à ce qu’il décrit comme : « des canards, des hannetons, des peignes, des clefs de montre et des tirebouchons ».

Si l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres à partir de 1822 et de La Lettre à M. Dacier assure de son soutien le père de l’égyptologie, la reconnaissance officielle et nationale de Champollion intervient tardivement. La première biographie produite hors du cercle familial est publiée en 1906 en allemand, entreprise par Hermine Hartleben en réaction au manque de commémoration par la France au moment du centenaire de la naissance du savant.

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