Quadrilatère Richelieu
Ce corpus "Quadrilatère Richelieu" propose un accès chronologique et historique aux quelques 7500 plans d'architectes en charge des aménagements de la Bibliothèque successivement du Roi, royale, impériale, nationale, tout au long de la lente conquête du Quadrilatère Richelieu. Ces plans d'architectes proviennent majoritairement des fonds de l'Agence des travaux de la Bibliothèque nationale, ainsi que du département des Estampes en ce qui concerne les fonds Robert de Cotte et les fonds Henri Labrouste.
Avant d'occuper - puis de déborder - le quadrilatère actuel, limité par les rues de Richelieu, Colbert, Vivienne et des Petits-Champs, la Bibliothèque nationale s'est agrandie par vagues successives en posant de multiples problèmes aux architectes chargés de l'aménager. Cette occupation progressive commence au XVIIe siècle.
Après son transfert de Blois à Fontainebleau par François Ier, Charles IX ramène la Bibliothèque royale à Paris, où elle se trouvait sous les règnes de Charles V à Louis XI . En 1666, Colbert, qui en a fait la bibliothèque la plus importante d'Europe, lui consacre "les maisons au bout de ses jardins", deux immeubles achetés par lui, tout à côté de son hôtel, rue Vivienne.
De l'autre coté de la rue Vivienne se situe le palais Mazarin, ensemble de bâtiments, dont la construction s'est étalée dans le temps.
L'hôtel Tubeuf, bâti en 1635 à l'angle des rues Vivienne et des Petits Champs, en constitue la partie la plus ancienne. Il doit son nom à Jacques Tubeuf, président à la Chambre des comptes et propriétaire de l'hôtel avant le Cardinal.
Dès 1645, le cardinal Mazarin fait construire par François Mansart la galerie Mansart dans le prolongement au Nord de l’aile Ouest de l’hôtel Tubeuf. Cette galerie, à deux étages, abrite alors les collections de sculptures et de peintures du cardinal. Mansart réalise aussi l’escalier qui sert de liaison entre la nouvelle galerie et l’hôtel.
En 1646, c’est l’aile Richelieu à la suite de l’hôtel qui fait l’angle entre la rue des Petits Champs et la rue de Richelieu, que Mazarin fait construire par Le Muet assisté de l’architecte italien Maurizio Valperga.
Enfin, en 1650, toujours à la demande de Mazarin, Maurizio Valperga construit l’aile traversière qui relie l’aile Richelieu à l’hôtel Tubeuf.
Après 1661 et la mort de Mazarin, son neveu, Philippe-Julien Mancini, duc de Nevers, vend à Colbert la partie nord-est du quadrilatère. Comme le duc de Nevers a aussi hérité de l’ensemble constitué par l’aile Richelieu et l’aile traversière, celui-ci prend son nom et devient l’hôtel de Nevers.