Liste alphabétique
Initiée en 2003 dans un partenariat avec la BDIC, la numérisation des journaux de tranchées français concerne actuellement près de 130 titres, pour 10 000 vues environ. Enrichi de multiples provenances : collections de la Réserve des livres rares de la BnF, de l'Arsenal, de la BDIC, de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, cette initiative offrira, à terme, plus de deux cents titres de gazettes en ligne, rédigées et diffusées par des membres d’unités combattantes pour leurs camarades.
Au moment où les opérations militaires se stabilisent dans les tranchées, de multiples feuilles de liaison se créent au hasard des affectations et des offensives. Ce sont autant de gazettes d’unités combattantes, d’unités de réserve ou de sections spéciales, autant de bulletins de liaison entre poilus de même origine ou de même formation, sur le front occidental comme sur le front d'Orient.
Beaucoup de ces titres ne dépassèrent pas quelques numéros ; d’autres survécurent à la guerre, à l’exemple du Crapouillot ou du Canard enchaîné. Certains d’entre eux purent être imprimés, d’autres furent multigraphiés selon divers procédés de fortune. Ce qui fut imprimé arriva par le dépôt légal. Les autres, les « éphémères de tranchées », ne furent parfois connus que très partiellement, au hasard des dons.
Dès avant la fin des hostilités se développa le collectage, à l’initiative des époux Leblanc pour la BDIC, et de Charles de La Roncière pour la BnF. Ce collectage se fit par un travail de démarchage auprès des rédacteurs, et par un appel lancé dès juin 1915 dans Le Petit journal : « Poilus, envoyez vos journaux à la BN ». Une partie de ces séries fut précédée d’un billet rédigé par le donateur, résumant l’histoire du périodique.
Quelques articles contemporains à la Grande Guerre peuvent être consultés à propos des journaux des tranchées :
"Les journaux du front", Almanach illustré du Petit Parisien, 1919, p.39
Paul Reboux, "Feuilles écloses dans la tranchée", Je sais tout, 1er semestre 1917, p.77