La diversité des écritures

Parchemin, 46 ff., 265 × 225 mm. (Lyon, début du VIIe siècle)

Le scriptorium de la cathédrale Saint-Jean de Lyon, qui compte parmi les plus anciens centres de copie de manuscrits en Gaule romaine, se distingue par l’ancienneté et la richesse de sa production à l’époque mérovingienne, comme en témoignent ces Sermons de saint Augustin, qui comptaient à l’origine 146 feuillets.

Parchemin et papyrus, 63 ff., 320 x 220 mm. (Luxeuil, VIIe-VIIIe siècle)

Collection d'épîtres et d'homélies de Saint Augustin. L’attribution de cette copie au scriptorium de Luxeuil tient à certaines formes des caractères onciaux et à la présence de notes en une cursive mérovingienne d’un type proche de celui dit « de Luxeuil ».

Parchemin, 99 ff., 225 x 205 mm. (Saint-Pierre de Corbie, IIIe ou IVe quart du VIIe siècle)

Cette recension de l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours propose une édition tronquée de l’ouvrage. Par son écriture et son décor, elle illustre bien les relations étroites qui unissent les abbayes de Luxeuil et de Corbie.

Accéder à la page "Recueil rassemblant des tables de comput, un martyrologe-calendrier, une recension des Synonyma d’Isidore de Séville, ainsi que d’un florilège d’extraits des Pères de l’Eglise (BnF, ms. Latin 14086)"
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Recueil rassemblant des tables de comput, un martyrologe-calendrier, une recension des Synonyma d’Isidore de Séville, ainsi que d’un florilège d’extraits des Pères de l’Eglise (BnF, ms. Latin 14086)

Parchemin, 209 ff., 195 x 145 mm. (France, fin du VIIe siècle - début du VIIIe siècle)

Ce recueil aux origines controversées rassemble un matériau varié. En tête figurent des tables de comput et un martyrologe-calendrier attribué à Moutiers-Saint-Jean, monastère fondé par saint Jean de Réomé dans le diocèse de Langres.

Parchemin, 80 ff., 245 mm x 160 mm. (Laon, milieu VIIIe s.)

Le présent exemplaire a été copié à Laon vers le milieu du VIIIe siècle, au coeur de l’époque mérovingienne. Il est constitué de 80 feuillets de dimensions moyennes et renferme quatre ouvrages d’Isidore, De natura rerum (Traité de la nature, ff. 1-33v), Proemia in libros Veteris ac Novi Testamenti (Préludes aux livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, ff. 34-45), De ortu et obitu sanctorum patrum (Sur la naissance et le décès des Pères, ff. 45v-64), Allegoriae quaedam sanctae scripturae (Allégories sur les Ecritures, 64v-79v).

 

Parchemin, 292 ff., 355 x 220 mm. (Nord de la France, fin du VIIIe siècle)

Copie complète du commentaire de saint Jérôme sur Ezéchiel en écriture ab, un type d’écriture pratiqué entre les années 780 et 830. Il est aujourd’hui admis que les manuscrits en écriture ab, longtemps associés avec Corbie, sont issus d’un autre scriptorium du Nord de la France, peut-être localisé à Soissons ou dans les environs si l’on en croit le petit groupe de manuscrits qui a pu être rattaché à ce centre. 

Parchemin, 174 ff., 255 × 190 mm. (Chelles ?, milieu du VIIIe siècle)

Ce manuscrit se rattache à un groupe de manuscrits copiés en onciale N, un type d’écriture qui était pratiqué dans le Nord de la France au VIIIe siècle et qui se caractérise par l’aspect particulier du N capital, en forme de trapèze, ainsi que celle de plusieurs autres lettres comme les D, G, M, S et T.

Bibliothèque de l'Ecole des chartes. 1944, tome 105. pp. 5-63.

"C'est de la plus ancienne des chartes privées sur parchemin, la charte d'une dame Clotilde, que nous allons nous occuper dans les pages suivantes. Ce précieux document mérite, en effet, à bien des égards, qu'on l'examine de plus près qu'on ne l’а fait jusqu'ici. Il est l'acte original sur parchemin le plus ancien qui se trouve en France, puisqu'il est antérieur de plusieurs années au premier diplôme original du roi Thierry III, dont la chancellerie fut peut-être la première à ne plus faire usage du papyrus."

Parchemin, 31 feuillets de dimensions diverses, encadrés et réunis dans un emboîtage (Saint-Martin de Tours, seconde moitié du VIIe siècle).

Ces fragments de documents comptables ont été découverts en 1703 par Bernard de Montfaucon dans la reliure de l’ancien manuscrit 88 de l’abbaye Saint-Martin de Tours. Dépecé lors de la Révolution, le manuscrit est aujourd’hui conservé au Musée Meermano-Westreenianum de La Haye (ms. 10 A 1), tandis que sa reliure et son contenu ont suivi un destin fort mouvementé.

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Les ateliers de copie des monastères mérovingiens se sont essayés à différentes expériences calligraphiques dont subsistent quelques centaines de manuscrits et fragments en écritures onciales et semi-onciales, de tradition antique, et en écritures cursives. Les plus anciens de ces scriptoria sont situés dans l’aire de plus grande influence romaine, dans le Sud et la vallée du Rhône (Lyon), mais d’autres sont fondés sur tout le territoire de la Gaule : Corbie, Tours, Flavigny, Bourges, Fleury, Saint-Médard de Soissons, chacun élaborant sa propre écriture, comme la minuscule anguleuse et étirée de Luxeuil, l’écriture dite az de Chelles ou la graphie saccadée de Laon. Les textes diffusés sont principalement des Bibles et leurs commentaires, des œuvres des Pères de l’Eglise et aussi des codes de lois. Mais l’usage de l’écrit persiste au-delà du livre dans les pratiques de chancellerie, les épitaphes et des inscriptions plus ou moins faciles à déchiffrer sur tous types d’objets. Ces jeux de lettres prennent la forme de vœux, de rébus, de pseudo-textes, de monogrammes comme sur la bague de sainte Radegonde (réunissant les lettres de son nom en un seul dessin), ou encore de formules magiques telles qu’« abracadabra » (abrasax), répété avec ivresse sur la croix de Lausanne.