Le cartable de l'écolier : sciences et techniques

L'enseignement des sciences et techniques se voulait très pratique et appliqué : de la leçon de choses à la découverte des métiers.

Méthode intuitive, d'abord employée par Marie Pape-Carpentier dans les salles d'asile, la leçon de choses est étendue à l'école primaire par les réformes de Jules Ferry. La leçon de choses, par l'intérêt qu'elle suscite chez l'enfant, vise à la fois à accroître son vocabulaire et à l'initier aux sciences. 

Publiée au milieu du XIXe siècle, l'Histoire naturelle de Buffon a donné lieu à de multiples rééditions et des adaptations pour la jeunesse comme le Buffon des enfants. Profitant du goût naturel des enfants pour les animaux, de nombreux manuels de primaire ou de maternelle proposent des histoires naturelles richement illustrées. Certains manuels sont davantage orientés vers l'agriculture et présentent les animaux comme auxiliaires ou nuisibles. 

"L'enseignement des sciences expérimentales, comme tout enseignement vraiment digne de ce nom, doit être, à la fois utilitaire et éducatif. Il doit viser à la pratique, tout le monde l'admet ; il doit, en outre, comme les autres enseignements, concourir à la formation et au développement des facultés intellectuelles." L'article "Physique" du dictionnaire pédagogique commence par ces grands principes avant de montrer les bienfaits de l'observation et de l'expérimentation dans l'enseignement.

L'arrêté du 18 janvier 1887 introduit des notions élémentaires de chimie à l'école primaire. Les leçons portent sur les corps simples et suggèrent des expériences sur l'environnement courant de l'enfant : l'eau, l'air, le charbon, les métaux, les phénomènes de combustion... En arrière-plan, les hommes politiques de la Troisième République aimeraient rattraper par l'éducation le retard de la chimie française sur la chimie allemande.

Dans une France encore très rurale, l'enseignement agricole aurait dû être un enjeu majeur. Il est resté pourtant le parent pauvre de l'éducation nationale. La loi du 15 juin 1879 reconnaît l'agriculture comme discipline scolaire et établit un programme regroupant l'ensemble des activités agricoles. Cet enseignement devient obligatoire en 1882. L'enseignement agricole tenait cependant une place réduite dans l'emploi du temps des écoles de la troisième république et était conçu comme une application de l'enseignement scientifique (chimie et sciences naturelles en particulier). La plupart des livres de leçons de choses comportaient une partie sur les applications à l'agriculture. Quelques manuels portaient spécifiquement sur l'agriculture.

Ferdinand Buisson, dans son célèbre dictionnaire, destinait l’enseignement de l’économie domestique aussi bien aux garçons qu’aux filles. De fait, seules les filles en bénéficieront. L’école les prépare à être de bonnes mères et de bonnes ménagères et les cantonne à la sphère privée. Cet enseignement pratique allant de l’hygiène à la couture, en passant par la cuisine, n’est cependant pas sans intérêt, remarquable même dans sa technicité.

Jean-Henri Fabre, ancien instituteur, scientifique autodidacte, entomologiste reconnu, poète en langue d'Oc, a dirigé une collection chez Delagrave : "la science élémentaire". Il publie pas moins de 80 livres destinés à l'enseignement.

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Les sciences rentrent tardivement dans les programmes de l'école primaire. Influencés par le positivisme, les artisans de l'école de la troisième République cherchent à lutter contre les superstitions et l'explication magique du monde en enseignant la méthode scientifique. La science participe en effet du culte du progrès.

Les leçons de choses sont fondées sur la méthode intuitive et renouvellent les "leçons de mots" qui les précédaient. L'enfant observe le monde qui l'entoure par des sorties pédagogiques, la culture du potager ou les ressources du petit musée scolaire.

L'étude scientifique reste très pratique à l'école scolaire car les enfants ne sont pas destinés pour la plupart à faire des études secondaires et s'accompagne d'un enseignement technique assez varié.

L’enseignement manuel et technique est d’abord peu développé car les instituteurs n'ont que peu ou pas d’équipement à leur disposition (forge, outils d’ébénisterie…) et qu’ils n’ont pas les compétences nécessaires. Un arrêté du 3 janvier 1891 fixe un programme d’enseignement manuel aux instituteurs qui sont alors formés à enseigner des matières comme le dessin, le moulage, le cartonnage, le travail du bois et du fer auxquels ils étaient jusqu’alors peu habitués.
L’essor des expositions universelles au 19ème siècle (citons par exemple la Galerie des Machines de l’exposition de Paris en 1889, ou plus tard, l’exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes en 1925) encourage le développement agricole et technologique, en faisant une large place aux artisans, ingénieurs et industriels du monde entier.
On trouve dans cette section des manuels de mécanique présentant les forces et leur calcul, la chute des corps, la gravité, le fonctionnement de certaines machines (balances, leviers, treuils).
On trouve aussi des livres sur l’histoire des technologies, les principales industries d’extraction (mines, carrières,…), de métallurgie (fonderies, coutelleries,…), de produits chimiques, du textile, du bâtiment et de l’alimentation, à côté de manuels plus classiques de sciences physiques ou naturelles.

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