Théorie économique - Marginalisme

A partir des années 1870, les théories des écoles libérales et classiques sont remises en cause par des auteurs qui s’inspirent des méthodes des sciences exactes. Le lecteur trouvera ici une sélection des principales œuvres disponibles dans Gallica de ce courant.

Économiste autrichien. Ministre des finances à trois reprises entre 1895 et 1904, Böhm-Bawerk instaure l’impôt sur le revenu et restructure la dette. Il a contribué au développement de l'École autrichienne d'économie. Son œuvre majeure la Théorie positive du capital (1889) expose sa théorie marginaliste de l'intérêt et du capital. Antimarxiste, selon lui l'utilité - et non pas le travail - est le fondement de la valeur. Il reste également connu pour sa théorie de l'investissement, fondée sur deux notions-clés : le détour de production et la préférence pour le présent.

Économiste néoclassique américain, pionnier du marginalisme avec Marshall, Jevons, Walras ou Menger. Diplômé des universités d’Amherst, de Zürich et de Heidelberg, il mène ensuite une carrière de professeur d’économie dans quelques-unes des plus grandes universités américaines. Très critique envers le système capitaliste au début de sa carrière (par exemple dans The Philosophy of wealth, 1885), il évolue progressivement pour devenir un théoricien important et un défenseur ardent  du capitalisme, tout en s’opposant à l’école institutionnaliste. C’est notamment le cas dans Principes d'économique dans leur application aux problèmes modernes de l'industrie et de la politique économique (1911), dans lequel il étudie les forces de tranformation de l’économie.

Né en 1867 aux États-Unis, Irving Fisher est professeur d'économie politique à l'université de Yale. Son œuvre abondante apporte à la théorie économique d'importantes contributions concernant la valeur, l'intérêt, la monnaie et l'instabilité financière. Elle lui vaut de présider tour à tour l'American Economic Association en 1918 et l'Econometric Society qu'il co-fonde en 1930. Il élabore une formule qui résume la théorique quantitative de la monnaie. Parmi ses publications, L'illusion de la monnaie stable vise à démontrer l'instabilité du pouvoir d'achat des étalons monétaires, ses causes et ses remèdes. Outre ses travaux d’économiste et de statisticien, il mène plusieurs campagnes de santé publique et est l'auteur d’inventions, dont un système de fiches perforées pour lequel il dépose un brevet en 1913.

Économiste et logicien britannique, il est considéré comme le cofondateur de l'école néoclassique et de la « révolution marginaliste », avec Léon Walras et Carl Menger. Il est l’auteur du « paradoxe de Jevons » ou « effet rebond » selon lequel utiliser des machines moins consommatrices d'énergie n'entraîne pas une baisse de la consommation mais au contraire l'utilisation de davantage de machines. Au début des années 1860, il développe la théorie de l'utilité et publie en 1871 Theory of political economy, traduit en 1909 sous le titre La théorie de l'économie politique. Destiné au grand public, Money and the mechanism of exchange (1875) a été publié en France sous le titre La monnaie et le mécanisme de l'échange.

Économiste britannique, Alfred Marshall est l'un des fondateurs de l'école néoclassique. Il a pour élève John Maynard Keynes qui le critique avec ferveur. Il occupe à Cambridge la chaire d'économie politique de 1885 à 1908. Marshall développe de nombreux concepts phares de la science économique. Dans son ouvrage principal Principes d'économie politique (1890), il expose sa pensée sur l’offre et la demande, l’utilité marginale et les coûts de production. Il s’inspire notamment des théories de David Ricardo et Adam Smith sur la valeur travail, poursuit et synthétise leur réflexion contradictoire sur les rendements.

Économiste et sociologue italien, Vilfredo Pareto développe le concept d’optimum de Pareto et apporte une réflexion statistique avec la loi de Pareto. Il a ainsi particulièrement contribué à l'étude de la distribution des revenus. Il introduit le concept d'efficacité et aide le développement du champ de la microéconomie avec des idées telles que la courbe d'indifférence. Représentant du courant néoclassique, Pareto a laissé à la littérature économique plusieurs ouvrages majeurs comme son Cours d’économie politique (1896) et son Manuel d’économie politique (1909). Il succède à Léon Walras à la chaire d'économie politique de l'Université de Lausanne.

Économiste français, Léon Walras enseigne l’économie politique à l’université de Lausanne (1870-1893). Il cherche à substituer au triptyque classique de Say “production, distribution, consommation de richesse” une tripartition “économie politique pure, économie sociale et économie appliquée”. Il établit le premier les conditions générales de l’équilibre économique, et insiste sur l’importance d’une démonstration mathématique des théories énoncées. Ses écrits sur l’économie sociale, Études d'économie sociale, attribuent à l’État un rôle de régulateur de l’économie de marché sans pour autant corriger les inégalités naturelles. Sa réflexion sur l’économie appliquée est centrée sur la notion d’utilité.