Essentiels de l'économie - accès par auteur : C

Jean-Baptiste Colbert, Michel Chevalier, Condorcet… Consultez et téléchargez gratuitement une sélection de titres fondamentaux en histoire de la pensée économique, classés par ordre alphabétique d'auteur (lettre C). 

Né en Irlande vers 1680, Richard Cantillon passe une grande partie de sa vie à Paris où il exerce en tant que banquier. Il reprend l'établissement bancaire en faillite d'un oncle du même nom et fait fortune à la chute du système de Law en revendant ses actions à temps, avant de se retirer à Londres. Son unique ouvrage, Essai sur la nature du commerce, publié en 1755, influence fortement les physiocrates, dont Mirabeau. Il y développe notamment des théories sur la valeur, la démographie et le fonctionnement du circuit économique. Il est considéré comme un auteur de transition entre le mercantilisme et le libéralisme dont les idées inspirent des économistes tels qu’Adam Smith.

Cassianus Bassus, surnommé Scholasticus, est un agronome grec mal connu qui a probablement vécu au Ve ou au VIe siècle dans l’empire byzantin. Il est l’auteur d’un traité sur l’agriculture qui contient des détails sur l’agriculture, la viticulture, l’arboriculture, l’horticulture et l’élevage chez les Anciens. Les vingt livres des Géoponiques sont composés au Xe siècle sur ordre de l’empereur Constantin VII Porphyrogénète à partir de ce traité. Cette compilation est l’une des rares encyclopédies rurales de l’Antiquité qui nous soit parvenue et est imprimée pour la première fois en 1539.

Né en 1802, Eugène Cauchy est le fils de Louis François Cauchy, archiviste et rédacteur des procès-verbaux des séances du Sénat sous l’Empire ainsi que le frère du célèbre mathématicien Augustin Louis Cauchy et d'Alexandre Laurent Cauchy, magistrat. Jurisconsulte, Eugène Cauchy succède à son père en tant que secrétaire-archiviste de la Chambre des pairs, charge qu'il quitte en 1848. Il publie plusieurs ouvrages dont Du respect de la propriété privée dans la guerre maritime et Le droit maritime international considéré dans ses origines et dans ses rapports avec les progrès de la civilisation, couronné par l'Académie des sciences morales et politiques en 1862.

Économiste et homme politique français, disciple de Saint-Simon, Michel Chevalier est l'auteur de Cours d'économie politique (1842). En 1832, il part en mission aux États-Unis et au Mexique pour y observer l'état industriel et économique des Amériques. Il devient conseiller d’État puis professeur au Collège de France où il obtient la chaire d'économie politique. En tant que conseiller économique de Napoléon III, il négocie le traité franco-britannique de libre-échange de 1860 (traité Cobden-Chevalier). Convaincu que le commerce et l’industrie rapprochent les peuples, il s’investit activement aux Expositions universelles de 1862 et 1867.

Économiste néoclassique américain, pionnier du marginalisme avec Marshall, Jevons, Walras ou Menger. Diplômé des universités d’Amherst, de Zürich et de Heidelberg, il mène ensuite une carrière de professeur d’économie dans quelques-unes des plus grandes universités américaines. Très critique envers le système capitaliste au début de sa carrière (par exemple dans The Philosophy of wealth, 1885), il évolue progressivement pour devenir un théoricien important et un défenseur ardent  du capitalisme, tout en s’opposant à l’école institutionnaliste. C’est notamment le cas dans Principes d'économique dans leur application aux problèmes modernes de l'industrie et de la politique économique (1911), dans lequel il étudie les forces de tranformation de l’économie.

Né en 1826, Jules Clavé devient sous-inspecteur des forêts et directeur du Domaine de Chantilly. Il est membre de la Société nationale d'agriculture et de la Société d'économie politique de Paris. Il publie en 1862 des Études sur l'économie forestière, ouvrage qui réunit une série d'articles parus dans la Revue des Deux Mondes et dont l'objectif est d'appliquer les principes de l'économie politique à la production forestière. Il y étudie la propriété forestière et analyse la production, la distribution et la consommation des produits ligneux en France et leur influence sur les autres industries au XIXe siècle.

Intendant des finances puis contrôleur général de Louis XIV, il parvient à financer par l’emprunt les dépenses croissantes liées à la guerre de Hollande. Inspirateur et promoteur d'une politique économique interventionniste et mercantiliste, ultérieurement appelée « colbertisme », il favorise le développement du commerce et de l'industrie en France par la création de fabriques et l'institution de monopoles royaux. Histoire de la vie et de l'administration de Colbert et Lettres, instructions et mémoires de Colbert de Pierre Clément, historien du XIXe siècle, sont deux sources précieuses d’informations sur sa politique économique.

Né en 1827, Achille de Colmont fait carrière dans l’administration des Finances où il entre en 1846. Il devient Chef de bureau au Ministère des finances vers 1870 et se retire en 1881. Ayant été témoin de l’incendie du Ministère des finances de 1871, il en fait le récit en 1882 dans Historique de l'incendie du Ministère des finances (24-30 mai 1871). Son ouvrage Histoire des expositions des produits de l'industrie française, paru en 1855, propose à la fois une histoire des progrès de l’industrie à travers les expositions des produits de l’industrie française de 1798 à 1849 et un catalogue des types de produits exposés.

Agronome romain, Columelle est un grand propriétaire terrien et exploite ses domaines. Pour mieux connaitre les méthodes de culture et tout ce qui concerne l’économie rurale, il entreprend des voyages en Italie, en Asie et en Afrique.  Il rédige notamment le traité De re rustica (L'économie rurale), seul titre qui nous soit parvenu et qui constitue une mine d’informations sur l’agriculture romaine. Il a inspiré Caton l’Ancien, Pline l’Ancien et Palladius.

Fils d’ouvrier et lui-même ouvrier, Alexandre Compagnon participe à l’établissement de la caisse de secours mutuels des ouvriers tapissiers en 1818, devient membre du Conseil des prud’hommes dans la section des tissus en 1847 puis est élu juge suppléant au tribunal du commerce de la Seine en 1849. En 1848, il fonde la Chambre syndicale des tapissiers de Paris qu’il préside de nombreuses années. Préoccupé par la précarité et la misère ouvrières, il publie Les classes laborieuses : leur condition actuelle, leur avenir par la réorganisation du travail en 1858, ouvrage dans lequel il fait une histoire des classes ouvrières, dresse un état de leur condition et propose une réorganisation de leur travail et l’application d’un système de solidarité.

Avocat de formation, Charles Comte est également journaliste et économiste. Libéral convaincu, il défend ses opinions dans le journal Le Censeur qu’il fonde en 1814 avec Charles Dunoyer. Il défend l’industrialisme, théorie libérale de la lutte des classes qui met en opposition les producteurs de richesses et les non-producteurs oisifs. Il soutient les théories de Jean-Baptiste Say dont il devient le gendre. Son influence sur Frédéric Bastiat est importante. On lui doit notamment un Traité de la propriété (1834).

Philosophe, mathématicien, économiste et homme politique. Après un début de carrière consacré aux mathématiques, Condorcet se lie à Turgot et aux physiocrates dès 1770, fréquente les mêmes salons, correspond assidûment avec eux, mais aussi avec d'Alembert et surtout Voltaire, qui œuvre activement à sa réception à l'Académie Française en 1776. Il consacre dès lors largement ses travaux à l'économie politique et à la philosophie, en lien avec les mathématiques. Condorcet est nommé au poste d'inspecteur général des Monnaies par son ami Turgot en 1774. Pour avoir exposé, dans un texte capital pour l'histoire des idées, le Tableau général de la science qui a pour objet l'application du calcul aux sciences politiques et morales (1795, Ar. I), les principes théoriques ainsi que les principaux objectifs de la « mathématique sociale », Condorcet est considéré comme l'un des fondateurs des sciences de l'homme.

Économiste, homme politique et théoricien du socialisme. Victor Considerant est reçu à l’École polytechnique en 1826 mais abandonne cette carrière d’officier rapidement. Il rencontre Charles Fourier en 1831 et s’impose rapidement comme un de ses disciples majeurs. Il prend part à plusieurs tentatives malheureuses pour faire vivre des « colonies sociétaires », d’abord à Condé-sur-Vesgres en 1833 puis au Texas (colonie de Réunion, entre 1855 et 1860). Il est conseiller général de la Seine en 1843 et, après la révolution de 1848, député de Montargis puis de Paris. Après avoir pris part à l’insurrection du 13 juin 1849 contre Louis-Napoléon Bonaparte, il s’exile jusqu’en 1869. Il adhère à la première Internationale en 1870 et prend parti pour la Commune de Paris en 1871.

Ouvrier typographe, Anthime Corbon participe en 1840 à la création du journal L’Atelier, « écrit par des ouvriers et pour des ouvriers », dans lequel il publie des articles d’inspiration saint-simonienne. Engagé dans la Révolution de 1848, il occupe jusqu’à sa mort différents mandats politiques, passant du socialisme réformiste à une position républicaine plus modérée. Avec De l’enseignement professionnel, publié en 1859, il est l’un des premiers à se préoccuper de la formation professionnelle des ouvriers.

Claude-Anthelme Costaz, économiste et haut-fonctionnaire, a une longue carrière dans l’administration, notamment à la Commission d'agriculture du ministère de l'Intérieur, et en tant que chef de la Division des arts utiles, des manufactures, des ateliers, des ouvriers et des nouveaux poids et mesures au ministère de l’Agriculture et du Commerce. Il publie plusieurs ouvrages, dont un Essai sur l'administration de l'agriculture, du commerce, des manufactures et des subsistances (1818) et une Histoire de l'administration en France, de l'agriculture, des arts utiles, du commerce, des manufactures, des subsistances, des mines et des usines (1843).

Fils de marchand, Louis Costaz devient baron en 1809. Ayant fait des études de mathématiques, il devient membre de la Commission des sciences et des arts et de l’Institut d’Égypte et participe à l’Expédition d'Égypte en tant que géomètre. En 1803, il est nommé président du Tribunat. Il devient préfet de la Manche de 1804 à 1809, puis directeur général des Ponts-et-Chaussées en 1813. Il retrouve sa place de conseiller d’État en 1820. Auteur de plusieurs rapports et discours, il a notamment rédigé le Rapport du jury central sur les produits de l'industrie française qui présente les décisions du jury récompensant les manufacturiers et artistes ayant envoyé leurs produits à l'Exposition des produits de l'industrie française de 1819.

Fils de Jacques Coste qui avait créé le Temps, Adolphe Coste fonde le journal Le Globe, Journal des intérêts économiques (1871-1938), et le dirige jusqu’en 1879. Il est membre de la Société d'économie politique, de la Société de sociologie de Paris et président de la Société statistique de Paris. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages d’économie politique et sociale comme Les conditions du bonheur et de la force pour les peuples et les individus (1879), Hygiène sociale contre le paupérisme (1882) et Les questions sociales contemporaines (1889).

Après avoir fait son droit à Paris, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil se lance dans les affaires puis se tourne vers le journalisme comme rédacteur en chef du Journal des économistes. Résidant au Chili de 1852 à 1862, il est professeur d'économie politique à l'université de Santiago du Chili et conseiller du ministère des Finances. De retour en France, il est nommé conseiller d'État en 1879 et enseigne en tant que maître de conférences d'économie à l'École normale supérieure de Paris de 1881 à 1883. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1882. Fervent défenseur du libre-échange et des thèses de l’École classique, il publie plusieurs ouvrages d'économie et traduit quelques ouvrages d'économistes anglo-saxons tels que Richesse des nations d'Adam Smith.

Oratorien, l'abbé Antoine de Cournand est nommé professeur de littérature française au Collège royal en 1784. Révolutionnaire, il est membre du Club des Jacobins de 1789 à 1794 et plaide auprès de l'Assemblée pour l'abolition de l'esclavage et la redistribution des terres aux pauvres. Ses positions et ses propositions en faveur d’un droit inaliénable à la propriété pour chaque individu et d’un partage plus égalitaire des terres sont réunies dans son essai De la propriété, ou la cause du pauvre plaidée au tribunal de la raison, de la justice et de la vérité. Poète, il publie des poèmes didactiques et des épîtres en vers et traduit en français des œuvres de poètes antiques grecs et latins.

Pietro de Crescenzi est un magistrat et un agronome italien, considéré comme le père de la science agronomique en Italie. Après avoir étudié la philosophie, les sciences et le droit à l'université de Bologne, il exerce en tant qu'avocat et juge. Il rédige en latin des traités d'économie rurale, tels que De omnibus agriculturae partibus et de plantarum et animalium generibus et Ruralia commoda. Ruralia commoda compile les savoirs sur l'agriculture issus d’auteurs latins anciens et d'auteurs médiévaux ainsi que ceux issus de son expérience en tant que propriétaire d'un domaine agricole.