Cartographier Paris : atlas et recueils de plans de la capitale

Retrouvez une sélection de recueils et d’atlas de plans à grande échelle de Paris, classés chronologiquement du XVIIIe au XXe siècle : des premiers recueils de plans divisés par quartier, aux atlas municipaux, en passant par les différents ensembles de plans cadastraux disponibles dans Gallica.

Cet atlas comporte 22 planches dressées en 1714 par Jean de La Caille (1645-1723), alors imprimeur et libraire de la police, institution en charge du contrôle et de la régulation de l’espace public. Bien que La Caille ne soit pas un cartographe (le lever du plan général contenu dans l’atlas reprend celui du plan de Jouvin de Rochefort), sa publication représente un innovation éditoriale pour la cartographie parisienne : la première mise en recueil de plans de quartiers distincts. Chaque plan voit son échelle adaptée en fonction du quartier et est accompagné d’une description topographique à jour. 

Dans la même décennie que Louis Bretez et son fameux plan en perspective commandé par Turgot, Jean Delagrive (1689-1757), financé par la ville, entreprend la production d’un ensemble assemblable de plans, projet similaire dans l’ambition et la méthode au lever complet d’un cadastre urbain. Car Delagrive affirme qu’un simple plan général ne peut plus rendre compte de la ville dans toutes ses composantes : quartiers, réseaux, constructions de tous ordres. L’entreprise n’est pas entièrement achevée, mais Delagrive a quasiment terminé son relevé géométrique général de la ville, première étape du projet, et dresse trois cartes : deux sont gravées, dont le plan de l’ile de la cité en illustration ci-contre.

Le plan d’Edme Verniquet (1727-1804), vaste initiative se rapprochant dans les principes et l’ambition de celle de Delagrive un demi-siècle plus tôt, est un grand jalon de l’histoire de la cartographie parisienne. Il consiste en trois opérations distinctes et successives : le levé et le dessin du plan général de Paris à partir de 1775, avec des plans détaillés de chaque rue conservés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris ; la constitution à partir de ces travaux d’un nouveau plan fiable et précis commandé par le roi ; et enfin la gravure de multiples exemplaire, assemblés, réunis en planches, ou le plus souvent reliés, intitulés Atlas du plan général de la Ville de Paris.

Cet atlas rassemblant 10 plans signés par leur auteur (1744-1814), architecte des prisons, est évidemment une entreprise cartographique à l’envergure, la renommée et l’importance moindres que les trois signalées ci-dessus. Il s’agit néanmoins d’un exemple significatif de document cartographique situé à la croisée de l’atlas thématique de plans commentés et du recueil de dessins d’architecte.

Ce plan cadastral pour les 48 quartiers de Paris en 1807 en 45 volumes reliés, est un don de l’architecte Georges Rohault de Fleury (1835-1904) au département des manuscrits de la BnF. D’autres exemplaires complets de ce plan cadastral dressé de 1807 à 1825 par Philibert Vasserot (1773-1840) sont disponibles aux Archives nationales. L’atlas est composé de plans à très grande échelle (1/2000e) par quartier, détaillant le nombre et la délimitation des îlots bâtis de l’espace représenté à la date de confection de la planche.

Des travaux cadastraux de Vasserot aboutissent différents documents, de la même manière que l'entreprise d'Edme Verniquet a pu se scinder en trois temps éditoriaux distincts. Ainsi, de multiples exemplaire d’un atlas général des 48 quartiers de la ville de Paris, par les architectes de profession Vasserot et Bellanger, est publié entre 1827 et 1836, soit le premier plan parcellaire de la ville de Paris, composé de plans de quartier à l’échelle 1/1000e. Il est également conservé aux Archives de Paris.  

Égalemment architecte comme Verniquet ou Vasserot avant lui, Théodore Jacoubet dresse de 1827 à 1839 un Atlas général de la Ville, des faubourgs et des monuments de Paris, acompagné d'un plan général, réduit des planches de l'atlas. Le document n'est pas un cadastre mais a vocation à renseigner sur le tissu urbain, à des fins d'aménagements. En cela, son plan général sert par la suite de fond cartographique à de nombreux plans sur les aménagements et travaux de Paris au milieu du XIXe siècle.      

Les publications d'atlas de ville se multiplient à partir du milieu du XIXe, à des fins variées. Ce petit atlas pittoresque à visée commerciale propose ainsi un plan d'ensemble des arrondissements, et pour chaque quartier, l'indication des bâtiments administratifs, du notaire, des maisons d'éducation, boîtes aux lettres, hôtel meublé, restaurateur, café, cabinet littéraire, etc. Chaque planche est illustrée d'une vignette représentant un monument ou une vue.

Avant les plans de métros du début du XXème siècle, d'autres documents cartographiques viennent documenter l'activité souterraine de Paris, notamment cet atlas des carrières souterraines de Paris, publié en 1859, par une équipe de géologues et sur les ordres du préfet Haussmann. De nombreux atlas du sous-sol parisien sont par la suite publiés et mis à jour durant le XXème siècle.

Des ensembles d'atlas de plans produits par la ville de Paris tout au long du XIXe siècle sont disponibles sur le portail des bibliothèques spécialisées de la ville de Paris. Parmi de nombreux plans ayant pour vocation de renseigner sur la structure administrative de la ville, certains atlas sont caractéristiques de l'essor de la cartographie thématique dans la deuxième moitié du XIXe et au début du XXe siècle , tels les atlas publiés par le statisticien Jacques Bertillon (1851-1922) ou cet atlas des travaux de Paris 1789-1889.

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