Elle ne craint pas la comparaison avec les ouvrages anglo-saxons qui l'ont devancé :
A glimpse at the art of Japan (1876) de
James Jackson Jarves,
Art and art industries in Japan (1878) de
Rutherford Alcock, ou
Japan, its architecture, art, and art manufactures (1882) de
Christopher Dresser. Elle est même saluée - bien que critiquée - par
Ernest Fenollosa, le grand spécialiste américain d'art oriental de l'époque, dans sa
Review of the Chapter on Painting in Gonse's "L'Art Japonais" (1885). Le différent entre les deux hommes porte principalement sur la question de l'influence de l'art chinois sur l'art japonais, bien établie par Fenollosa, mais que Gonse aurait plutôt tendance à minimiser, le premier reprochant encore au second de surévaluer la place de l'
ukiyo-e et d'Hokusai en particulier... Faut-il rappeler que Louis Gonse ne s'est jamais rendu au Japon et ignorait tout de la langue du pays, bénéficiant néanmoins de l'assistance de Wakai et d'Hayash
i, d'abord pour constituer sa propre collection (voir l'article de Gaston Migeon sur la
vente Gonse, en 1924), puis pour la documentation de
L'art japonais, fruit d'une véritable collaboration franco-nippone.
Mais en 1900, à l'occasion de l'Exposition universelle, ce sont les Japonais eux-mêmes qui, à l'initiative d'Okakura Kakuzô (ou Tenshin), l'auteur du célèbre Livre du thé (1927) publieront leur propre Histoire de l'art du Japon. Celle-ci, traduite par Emmanuel Tronquois et préfacée par Hayashi, marquait un tournant décisif : la naissance, au Japon, de l'Histoire de l'art en tant que discipline autonome et nationale...