Face à l'expansionnisme japonais

"La guerre soutenue par le Japon contre la Chine est l'un des faits politiques les plus considérables des temps modernes". C'est par cette phrase que débute l'ouvrage de l'historien François Cosseron de Villenoisy, La guerre sino-japonaise et ses conséquences pour l'Europe  (1895).

Engagée depuis la fin du XIXe siècle en Extrême-Orient, la Russie cherche à occuper la Mandchourie et à élargir son influence en Corée, où ses intérêts se heurtent à ceux du Japon. L'échec des négociations entre les deux gouvernements précipite le conflit. En février 1904, le Japon détruit la flotte russe à Port-Arthur.

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La guerre sino-japonaise révèle la puissance économique du Japon, sa capacité à s’approprier les techniques modernes et ses ambitions expansionnistes. La marine militaire, en faisant appel à l'ingénierie française, s'est dotée d'une flotte puissante qui montre son incontestable supériorité face à celle de la Chine. Cette victoire imprévue modifie l’échiquier géopolitique : la domination régionale de l'Asie orientale appartient désormais au Japon. Cette guerre est alors ressentie comme une menace pour l'Europe.L’impérialisme japonais apparaît sans ambiguïté lors de la guerre russo-japonaise en 1904 et en 1905, créant, surtout en France, un véritable traumatisme : pour la première fois à l’époque moderne, une puissance occidentale est défaite sur terre et sur mer par un pays asiatique. Les nombreux comptes-rendus de cette guerre sont accompagnés des enseignements que l’armée française doit en tirer.