Ecrivain critique d'art - Stendhal

Bonheur de la rencontre, sensation du moment, quête d'émerveillement sont au coeur de la critique d'art de Stendhal, qui admira plus que tout les chefs-d'oeuvre de la Renaissance italienne. 

À l’en croire, c’est vers l’âge de 11 ou 12 ans que Stendhal entra dans le monde des arts, en contemplant une toile représentant un paysage qui ornait l’atelier d’un maître de dessin, M. Le Roy : « Les arts s’emparaient de mon imagination, par la voie des sens. […] Ce paysage d’une verdure charmante […] devint pour moi l’idéal du bonheur. » (Vie de Henri Brulard). Indissociable d'un bonheur espéré et absolu, l'art eut dès lors une importance essentielle dans sa vie.

Passionné par l’Italie, sa patrie de cœur, Stendhal, qui aurait voulu « être laquais de Paisiello à Naples », affectionne particulièrement la peinture, la musique et l’opéra italiens. Dessinant des parallèles entre grands peintres et grands musiciens, il perçoit en Haydn « le Tintoret de la musique » et en Pergolèse et Cimarosa « les Raphaël de la musique ». Capables de provoquer sentiments et passions, Cimarosa, Mozart et Rossini, à qui il consacra un ouvrage, ont sa faveur.

En peinture, Stendhal recherche la sensibilité et c'est avec Raphaël et Le Corrège en tête qu'il la trouve. Ses impressions esthétiques, notamment picturales, guidées par la recherche du plaisir, de l’émotion et de la rêverie, occupent une place importante parmi ses écrits, y compris dans ses récits de voyage.

Quête du bonheur et amour passionné de l'art se retrouvent bien sûr dans le fameux « syndrome de Stendhal » : « J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les beaux arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de coeur [...] la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber ». (Rome, Naples et Florence)