Ecrivain critique d'art - Emile Zola

Proche de Paul Cézanne, son ami d’enfance, et des futurs peintres impressionnistes du quartier des Batignolles où il vécut presque 10 ans, Emile Zola se dressa contre l’art officiel et le jury des Salons pour défendre les innovations picturales des futurs grands maîtres du réel.

Zola, romancier et auteur de plusieurs recueils de critique littéraire, fut également un critique d’art important à partir de la seconde moitié du 19e siècle.

Après avoir rencontré Manet, qui règne alors en maître, Zola commence à fréquenter le photographe Nadar, l’écrivain Louis Edmond Duranty, le critique d’art Théodore Duret et les peintres de la nouvelle école, Camille Pissarro, Jean Baptiste Antoine Guillemet et Claude Monet. L’écrivain défend ces nouvelles esthétiques picturales, à rebours de l’académisme bourgeois, et apprécie les maîtres du réel, ces peintres de plein air observateurs directs de la réalité moderne que sont Gustave Courbet, Jean-François Millet, Camille Corot, Charles-François Daubigny, Auguste Renoir, Edgar Degas, Alfred Sisley et Johan Barthold Jongkind. Visionnaire, il déclare en 1866 dans son Salon : « La place de M. Manet est marquée au Louvre, comme celle de Courbet, comme celle de tout artiste d'un tempérament fort et implacable. »

Toute œuvre d’art est, dit-il, « une fenêtre ouverte sur la création » et il y a « enchâssé dans l’embrasure de la fenêtre, une sorte d’écran transparent, à travers lequel on aperçoit les objets plus ou moins déformés ». Zola propose une vision des trois grands courants littéraires et artistiques que sont le Classicisme, le Romantisme et le Réalisme en filant la métaphore de l’écran : « l’écran classique » est « ce cristal froid et peu translucide » ; « l’écran romantique » permet une création « tumultueuse et agissante », quand l’écran réaliste, un « simple verre à vitre, très mince, très clair », offre « une reproduction exacte, franche et naïve ». (Lettre de Zola à Antony Valabrègue, Paris, le 18 août 1864 ; extrait repris dans le journal Le Temps, 19 mars 1908).

 

 

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