Les classiques de la sociologie

Ouvrages des fondateurs de la sociologie disponibles dans Gallica.

Normalien, agrégé se philosophie et sociologue, son militantisme républicain influence ses recherches vers une sociologie laïque et libérale. Il publie sur ce thème Les idées égalitaires. Etude sociologique (1899). Il participe aussi à la diffusion en France des études sociologiques allemandes avec Les Sciences sociales en Allemagne (1896). Fondateur, avec Durkheim, de la revue L’Année sociologique, il enseigne cette matière à la Sorbonne à partir de 1901 et devient en 1935 directeur de l’Ecole normale supérieure. C’est par son entremise que Claude Lévi-Strauss qui a suivit ses cours part enseigner au Brésil.

Philosophe proche de Saint-Simon, influencé par la théorie du progrès de Condorcet, Auguste Comte invente et promeut la doctrine positiviste exposée dans ses Cours de philosophie positive (1830 à 1842). Cherchant à se détourner de la pensée métaphysique, il applique aux sciences sociales et politiques les méthodes utilisées dans les sciences positives (mathématiques et expérimentales) et propose un classement des sciences qui le conduit à inventer la « physique sociale » qu’il nommera « sociologie » dans son Système de politique positive (1851). Le thème religieux réapparaît fortement dans son œuvre avec le Catéchisme positiviste (1852).

Il est le premier à enseigner la sociologie à l’université (Bordeaux, 1887). Il fonde l’école de sociologie qui porte son nom et dominera la recherche jusque dans les années 40. Même au-delà, de façon plus critique, il reste une référence incontournable de la discipline. Partant du principe que les faits sociaux sont dans la nature, explicables selon les lois universelles de cause à effet, il dégage des invariants dont l’agencement singulier est au fondement de chaque société. Il expose sa méthode dans les Règles de la méthode sociologique (1895).

Gabriel Tarde a une formation de juriste et fait une carrière de magistrat à la faveur de laquelle il publie de nombreux essais de criminologie. En 1894 il est nommé chef de la Statistique criminelle à Paris. Il est surtout connu pour son implication dans la fondation de la science sociale en France. Son approche est psychologique, il travaille sur les phénomènes d’imitation exposés dans Les lois de l’imitation, et sur les processus d’interaction qu’il dégage dans Logique sociale (1890). Tarde enseigne à l’Ecole libre des sciences politiques. En 1900 il est élu au Collège de France.

Il a été important pour la structuration, en France, de la sociologie comme science autonome et non plus une branche de la philosophie positive. Il structure notamment un réseau de chercheurs avec la fondation, en 1893, de la Revue internationale de sociologie qui rencontre d’emblée un grand succès, encourageant la fondation, en 1894, de l’Institut international de sociologie et, en 1895, de la Société de sociologie de Paris. Il défend une conception organiciste de la société, notamment dans son ouvrage Organisme et société (1896), qui est rejeté par Durkheim et sera vite dépassé.