La bétoine
Le médecin de l’empereur Auguste lui a consacré un traité qui en fait une vraie panacée. Vantée au Moyen Âge, la plante est retombée dans l’oubli. Cette plante aux fleurs roses ne manque pourtant pas de charme.
La bétoine ou épiaire officinale (Stachys officinalis) appartient au genre Stachys comme le crosne, l’épiaire des bois ou l’épiaire des marais. Elle tirerait son nom de celui des Vettons, un peuple de l’antique péninsule ibérique. Elle est également appelée tabac des gardes.
Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentari insignes, Bâle, 1542
La plante, vivace, possède une racine noueuse comme celle du crosne. Ses feuilles crénelées sont duveteuses, bien moins toutefois que l’épiaire laineuse ou oreille de lapin (Stachys byzantina). Ses fleurs sont regroupées en un grand épi au sommet de sa tige. Rouges ou roses, elles fleurissent de juin à septembre. Très commune en Europe, elle se rencontre dans les clairières, les lisières de bois ou les landes à bruyère au sol siliceux.
Dans l’Antiquité, la bétoine se voit attribuer des propriétés magiques. Antonius Musa, médecin grec de l’empereur Auguste, lui consacre un traité, le De herba vettonica, où il déclare qu’elle guérit 47 maladies, et même toutes les autres. Les feuilles de la plante étaient fumées pour dégager les sinus, ou placées dans son chapeau pour soigner les maux de tête. La bétoine était aussi portée en amulette, et jetée dans le feu de la Saint-Jean pour purifier les jeunes gens qui sautaient au-dessus.
Esculape découvrant la bétoine
Elle faisait partie des espèces utilisées pour fabriquer une tisane appelée thé suisse, avec l’absinthe, le lierre terrestre, le romarin, etc. Elle servait à traiter les bronchites, les maux de tête ou les blessures. Ses feuilles pouvaient remplacer le tabac à fumer ou à priser, ou produire un substitut de thé. Elle permettait de teindre les laines en brun. Ses jeunes pousses se consomment en salade. Si la bétoine n’est pas la panacée annoncée par les auteurs antiques, elle reste une petite plante à redécouvrir.
Pour aller plus loin
Pour comparer toutes les plantes déclarées panacées, feuilletez la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.
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