Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

Le physalis

0
23 mai 2022

Amour en cage : la rouge lanterne du physalis abrite un savoureux fruit rond qui égaiera vos papilles, à moins de récolter la plante pour de beaux bouquets secs.

Leonhart Fuchs, De Historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Le genre Physalis se remarque par ces petites lanternes formées après la floraison, quand le calice se renferme sur le fruit. Il appartient à la famille des solanacées comme la mandragore, la morelle noire ou la pomme de terre. Son espèce la plus connue est l’alkékenge (Physalis alkekengi,ou Alkekengi officinarum), mais d’autres espèces se rencontrent comme la tomatille ou le coqueret du Pérou) (Physalis peruviana), cultivé pour ses fruits jaunes, plus gros et plus sucrés ; ses baies, confites au sucre, sont consommées comme des bonbons ou dans du marc.

Flore des serres et des jardins de l'Europe, 1854

  Physalis vient du terme grec signifiant vessie, rappelant la forme de son calice. Alkékenge signifie « cerise de Jérusalem », par l’intermédiaire du persan puis de l’arabe. Il possède aussi de nombreuses appellations communes fort imagées : amour en cage, coqueret, herbe aux lanternes, lanterne chinoise, herbe en cloque, cerise d’hiver, cerise des Juifs, coccigrole… Coqueret fait allusion à la couleur rouge de son calice, qui lui vaut lui-même le nom d’herbe aux lanternes.

Jens Wilken Hornemann, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae et in ducatibus Slesvici et Holsatiae, vol. 10, Copenhague, 1823

Cette plante vivace, légèrement velue, ne dépasse pas un mètre de haut. Originaire d’Europe, elle est très commune en France et pousse sur les friches, les bords de chemin, les vignes abandonnées, les terrains sablonneux. Elle apprécie les endroits calcaires, ensoleillés mais pas trop chauds, et fleurit de juin à août. Au début de l’automne, le calice se referme sur l’ovaire qui enfle et forme une baie rouge-orangé luisante, sphérique, contenant de 25 à 40 pépins.

Johann Wilhelm Weinmann, Phytanthoza-iconographia, t. 3, 1737-1745

De culture facile, sa cueillette est attestée dès le Néolithique. Le physalis est recommandé pour soigner les voies urinaires : son action est diurétique et il combat la goutte et les affections des reins et de la vessie. Il est également noté comme fébrifuge et sudorifique. Sa baie est comestible : d’un goût amer quand elle est crue, elle se révèle meilleure après cuisson, pour confectionner compote ou sirop. Le calice découvrant son fruit est utilisé pour décorer les gâteaux. Les enfants peuvent faire un collier de ces baies. D’un bel effet ornemental dans les jardins, le physalis compose de beaux bouquets. Quand le calice s’est desséché, la petite lanterne prend l’aspect d’une délicate dentelle du plus charmant effet. Vous pouvez maintenant partir à la recherche de l’ amour (en cage).

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508

Pour aller plus loin

Partez à la découverte d’autres symboles végétaux de l’amour dans la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.