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Quand un gallicanaute lance sa chaîne d’histoire : portrait de Benjamin Brillaud

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19 janvier 2017

Aujourd’hui, Benjamin Brillaud, jeune homme féru d’histoire, nous raconte comment il partage sa passion sur sa chaîne YouTube, Nota Bene, désormais suivie par plus de 450 000 abonnés.

Benjamin Brillaud, créateur de la chaîne Nota Bene

Bonjour Benjamin Brillaud, pouvez-vous nous parler un peu de vous ?

Bien le bonjour ! Benjamin Brillaud, 28 ans, ancien cadreur-monteur dans une société de production audiovisuelle. J’habite aujourd'hui à Tours. J'ai lancé il y a plus de deux ans Nota Bene, sur YouTube, une émission d'histoire qui a pour but de réconcilier les gens avec cette discipline passionnante mais qui, parfois, fait peur aux non-initiés. Aujourd'hui, c'est devenu mon métier : plus de 450 000 abonnés suivent mon programme. Je travaille autant en solitaire qu'avec des institutions. J’ai par exemple collaboré avec le musée du Louvre au début de l’année 2016.

Comment votre chaîne YouTube, Nota Bene, est-elle née ? 

Après la fermeture de la société pour laquelle je travaillais, j’ai voulu m'occuper l'esprit et monter un projet concret qui me permettrait de garder la main et de prouver à un potentiel futur employeur que j'étais actif. Au même moment, j'ai découvert YouTube et la nouvelle vague de programmes culturels qui déferlait sur la plateforme. Plus jeune, j'avais tenté l'aventure de la fac d’histoire, avant d’abandonner  pour me concentrer sur l'audiovisuel. J'ai donc vu là l’occasion parfaite de renouer avec une passion tout en proposant au public un format original. La chaîne a été lancée le 24 août 2014 et, rapidement, j'ai été dépassé par le succès inattendu de Nota Bene. Aujourd'hui, une centaine de vidéos sont disponibles gratuitement autour de l'histoire de France, de l'Europe et du monde. J'ai même développé un format spécial pour les enfants, souvent laissé de côté sur des médias de masse comme YouTube.

Comment avez-vous découvert Gallica ?

Quand j'ai commencé mon émission, il a rapidement fallu que j'apprenne à trouver des sources, aussi bien littéraires qu'iconographiques. Ma femme a travaillé il y a quelques années à la BnF : elle m'a donc conseillé de jeter un œil sur Gallica et sur ses très nombreuses ressources. Autant dire que je n'ai pas été déçu...

Comment utilisez-vous Gallica pour préparer ou présenter vos vidéos ?

J'utilise aussi bien la recherche globale que les pages Collections proposées directement par Gallica. J'ai ainsi pu trouver un plan de la ville de Paris sous Philippe Auguste pour mon épisode sur l'histoire du Louvre via la recherche directe. C’est très pratique de pouvoir trouver ce genre de documents afin d'illustrer mes propos : cela rend tout de suite l'histoire plus concrète ! J’ai récemment mis en ligne un épisode sur la pratique de la généalogie et je me suis notamment appuyé sur Gallica pour illustrer ce thème.

Quatrième plan de la ville de Paris…, Nicolas de La Mare et Antoine Coquart, 1705

Parfois, Gallica me permet aussi de trouver des sources primaires, comme le grand recueil des métiers d'Etienne Boileau dont j'avais besoin pour mon épisode sur le droit du travail. Je peux ainsi indiquer cette source aux internautes qui regardent l'émission pour qu'ils aillent plus loin après l'épisode. En ce qui concerne les collections, il est assez facile de pouvoir cibler une période, ce qui permet de gagner beaucoup de temps quand je traverse plusieurs époques dans mon script. Pour l’épisode sur la Première Guerre mondiale en particulier, j'avais trouvé un fonds d'images vraiment incroyable : je n'avais qu'à "me baisser" pour collecter les illustrations… Cela peut être plus compliqué sur d'autres sujets !

carte_notabene.png

Pages "Collections " de Gallica dédiées à la Première Guerre mondiale

Une anecdote au sujet d'un document découvert dans Gallica ? 

Eh bien oui, et pas des moindres, puisque le logo de mon émission est dérivé d'une illustration que j'avais trouvée dans Gallica… Lors de la construction de ma charte graphique, je m'étais laissé prendre dans le tourbillon d'illustrations de Gallica et plusieurs images avaient retenu mon attention : une pyramide, un portrait d'Aristote, une potence et… un médecin de peste. Il se trouve qu'après la publication de mes premières vidéos, j'avais énormément de questions de la part des internautes sur cette image du médecin de peste : qui est-il ? Pourquoi le bec ? Quelle époque ? Et la peste dans tout ça ? Bref, j'ai trouvé que ce médecin de peste symbolisait finalement ce que je voulais faire sur la chaîne : susciter la curiosité ! Je l'ai donc adopté comme mascotte de l'émission et, plus tard, quand j'ai embauché un graphiste pour refaire ma charte, nous avons conservé le médecin de peste pour incarner l'émission.

peste_notabene.jpg

Costume de médecin pour se protéger de la peste,
dans
Historiarum anatomicarum rariorum centuria I et II, Thomas Bartholin, 1661

Qui est susceptible de vous aider à découvrir de nouvelles sources ?

Principalement les contacts que je me suis faits au fur et à mesure de mon activité. En lançant Nota Bene, je ne m'attendais pas à rencontrer autant d'historiens et de passionnés, tous très volontaires et heureux de partager leurs conseils de lecture comme, par exemple, Dave Sheik ou C’est une autre histoire. Je reçois également de plus en plus d’ouvrages envoyés par les éditeurs. Il y a souvent de bonnes surprises !

Le mot de la fin ? 

Tout comme je pense le faire à travers ma chaîne (et beaucoup d'autres vidéastes font de même dans leurs spécialités), je suis heureux que Gallica puisse participer au renouveau de la culture populaire en laissant à chacun le loisir de se documenter gratuitement, tout en réutilisant cette matière pour la faire découvrir aux autres. Nous vivons une époque formidable, dans laquelle il est très facile de pouvoir partager, discuter, comprendre. Il ne faut pas s'en priver !

Vous aussi vous utilisez Gallica pour un projet qui vous tient à cœur et vous souhaiteriez en parler sur le blog Gallica ? N’hésitez pas à nous contacter à gallica@bnf.fr en mentionnant "Billet Gallicanautes" dans l’objet de votre message.

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