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Le grand pétasite

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15 avril 2024

Le grand pétasite ne passe pas inaperçu avec ses grandes feuilles arrondies qui lui valent son nom de chapelière. Les plus érudits y voient un pétase, couvre-chef des bergers de la Grèce antique ou bien du dieu Hermès.

Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Le grand pétasite (Petasites hybridus, anciennement Tussilago petasites ou Petasites officinalis) appartient à la famille des Astéracées comme le tussilage, l’absinthe ou la pâquerette. Il doit son nom au grec petasos qui désigne le large chapeau de feutre ou de paille porté par les bergers grecs, et qui rappelle ses grandes feuilles arrondies. La plante est également appelée aussi chapelière, chapeau-du-diable, grand pas d’âne, rhubarbe des marais, herbe aux teigneux, herbe à la peste, etc. Le genre compte d’autres espèces comme le pétasite du Japon (Petasites japonicus), connu sous le nom de fuki en cuisine japonaise.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891

Le grand pétasite se reconnaît à ses grandes feuilles en forme de cœur, pouvant mesurer jusqu’à un mètre de large. Son rhizome en fait une plante vivace. Ses fleurs rougeâtres sont regroupées en capitule au sommet de la tige. Dégageant une légère odeur de vanille, elles donnent des akènes à aigrettes.

La plante, originaire d’Eurasie, se rencontre dans les lieux humides, marécageux, en bordure de cours d’eau, à l’ombre, comme le tussilage. Elle peut devenir envahissante quand elle trouve un environnement adéquat comme un fossé ou un jardin.

Otto Frederik Müller, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae et in ducatibus Slesvici, Holsatiae et Oldenburgi, Copenhague, 1782

Elle a servi au Moyen Âge contre la fièvre ou la peste, plus tard contre la teigne, les blessures ou la toux. Elle est utilisée contre le rhume des foins provoqué par le pollen au printemps, et pour dégager les voies respiratoires. Elle peut aussi désinfecter et cicatriser plaies et brûlures. Les vétérinaires l’emploient à cette fin. Produisant beaucoup de pollen et de nectar, les apiculteurs l’apprécient. Dans un parc ou un jardin, elle permet d’occuper facilement l’espace. Enfin, ses boutons floraux se consomment comme condiments, et ses grandes feuilles servaient à protéger les mottes de beurre du soleil en les enveloppant, d’où son nom anglais de butterbur.

R. Siélain, Atlas de poche des plantes des champs, des prairies et des bois, à l’usage des promeneurs et des excursionnistes, Paris, 1896

Pour aller plus loin

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