Le grémil

Le grémil officinal (Lithospermum officinale) appartient à la famille des Borraginacées comme la bourrache, le myosotis ou la consoude. Son nom latin vient du grec lithos (« pierre ») et de sperma (« graine »). Grémil est formé à partir de grès et de mil ou millet, renvoyant lui aussi à sa graine dure qui lui doit les noms de perlière, millet perlé, millet d’amour, graine d’amour, blé d’amour, larmille des champs, herbe aux perles, herbe aux yeux, etc.

Cette plante vivace mesure jusqu’à 80 centimètres de hauteur. Tige et feuilles sont couvertes de poils raides. Elle forme des touffes avec des tiges très ramifiées. Ses feuilles pointues portent des nervures saillantes. Les fleurs, de couleur blanche ou crème, forment des grappes qui se mêlent aux feuilles et fleurissent de mai à août. Elles donnent quatre graines blanches très dures, luisantes. Elles sont appelées nucules et rappellent les perles de porcelaine, d’où son nom d’herbe aux perles.

Le grémil est commun en Europe, sauf dans le grand Nord. Il préfère les sols calcaires et se rencontre dans les haies, les broussailles, aux lisières des bois.

Eugène Lesacher, Nouvelle botanique médicale comprenant les plantes des jardins et des champs susceptibles d’être employées dans l’art de guérir, tome 2, Paris, 1878

Les médecins de l’Antiquité l’évoquent à propos du traitement de la maladie de la pierre. A la Renaissance, la théorie des signatures voit dans ses graines dures un traitement contre la gravelle, susceptible de briser les calculs de la vessie. Elle est appelée herbe aux yeux car sa graine permet de retirer les corps étrangers présents au niveau des yeux. Une graine sèche placée sous la paupière provoque la sécrétion de larmes qui se mélangent au mucilage de la graine et entraînent l’évacuation du corps étranger. Le grémil a aussi servi pour ralentir la production d’hormones thyroïdiennes, pour éliminer les calculs ou pour réduire la fièvre. Il donne une infusion appelée thé de Fontainebleau.

Parmi les autres espèces du genre Lithospermum, le grémil des teinturiers (Lithospermum erythrorhizon) donne une teinte allant du bleu au violet, utilisée au Japon pour la teinture des kimonos.

Alexandre Gautier, Herbier médical ou Collection de figures représentant les plantes médicinales indigènes, Paris, 1822

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