La consoude
Les sols humides comme ceux des fossés, des bords de cours d’eau ou des lisières de sous-bois accueillent des plantes spécifiques bien connues des randonneurs. La consoude est l’une d’entre elles. Bien que largement présente à l’état sauvage, elle est également cultivée pour ses nombreuses vertus.
Ce sont les supposées propriétés médicinales des consoudes qui les relient et leur donnent ce nom générique issu du latin consolida : elles sont censées participer à la consolidation des os après une fracture ou accélérer la cicatrisation des plaies et blessures.
À l’origine, le terme « consoude » désigne par conséquent des plantes pouvant appartenir à plusieurs familles.
Ainsi, une espèce de la famille des renonculacées – Ranunculaceae – est appelée « dauphinelle consoude » ou encore « consoude royale » – Delphinium consolida ou Consolida regalis.
En France, les consoudes auxquelles il est usuel de penser appartiennent plutôt au genre Symphytum. Une nouvelle fois, l’étymologie du nom scientifique rappelle directement les bienfaits de la plante : en grec, symphyse renvoie à une liaison ou à une connexion naturelle. Il s’agit ici de la famille des boraginacées – Boraginaceae –, qui doit son nom à la bourrache.
Ces consoudes sont des herbacées vivaces originaires d‘Europe et d’Asie. De l’été à l’automne, elles se parent de fleurs blanches, bleues, pourpres ou plus rarement jaunes. Peuplant principalement les jardins pour leurs propriétés médicinales, leurs qualités ornementales sont également appréciées.
C’est la consoude officinale, dite « grande consoude » – Symphytum officinale – qui est la plus courante. Les poils qui la couvrent entièrement la rendent rêche et rugueuse, raison pour laquelle elle est de temps à autre surnommée « oreille d’âne » ou « langue de vache ».
Au jardin ou au potager, son usage est multiple. Il est possible d’en réaliser un purin à l’odeur nauséabonde mais néanmoins riche en azote et en potasse, ce qui en fait un engrais naturel particulièrement fertilisant pour les tomates et les pommes de terre. La profondeur de ses racines noires permet en effet à la plante de puiser de l’eau et de nombreux nutriments inaccessibles à d’autres végétaux. Ce sont ces mêmes racines qui permettent principalement de reproduire et de cultiver cette plante en la bouturant indéfiniment. Il est cependant fréquent de trouver des graines à semer dans le commerce.
Un autre usage agricole de la consoude est son utilisation fourragère, notamment la « consoude du Caucase » – Symphytum caucasicum.
La consoude peut être infusée pour lutter contre divers maux. Pour l’être humain, ses fleurs, feuilles, tiges et racines sont également comestibles à petite dose, mais deviennent toxiques pour le foie et potentiellement cancérogènes en cas d’excès ou de consommation quotidienne.
Les abeilles, en revanche, en sont très friandes, la consoude étant extrêmement mellifère. Les fleurs sont très profondes et ne permettent guère à ces hyménoptères d’atteindre le nectar et le pollen sans l’aide d’autres insectes. C’est pourquoi la corolle devra au préalable avoir été percée par des bourdons qui possèdent des mandibules plus puissantes.
Pour en savoir plus :
Les collections de botanique du Muséum national d’histoire naturelle se composent de millions de spécimens. La numérisation de l’herbier national permet notamment d’accéder à des reproductions de planches du genre Symphytum en ligne.
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