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Le gaillet odorant

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8 janvier 2024

Le gaillet odorant dégage en séchant, une odeur de foin coupé. Il servait à rembourrer matelas et paillasses. La Vierge Marie, selon la légende en aurait garni la crèche pour y placer son fils.

Charles-Louis Gatin, Les fleurs des bois, Paris, 1913

Le gaillet odorant (Galium odoratum) a longtemps été connu comme aspérule odorante (Asperula odorata) avant d’être reclassé dans le genre Galium, qui compte aussi le gaillet gratteron (Galium aparine) ou le caille-lait blanc (Galium mollugo). Il appartient à la famille des Rubiacées comme le quinquina ou la garance. Il porte également les noms de muguet des dames, reine-des-bois, hépatique étoilée, thé suisse, etc.

Plante vivace, il mesure une vingtaine de centimètres et forme des colonies qui tapissent les sous-bois grâce à un rhizome traçant. Il doit son nom à l’odeur de coumarine qui se dégage lors de son séchage et qui rappelle l’odeur du foin ou de la fève tonka. Sa tige quadrangulaire porte des feuilles ovales et luisantes disposées en étoile. Ses petites fleurs blanc jaunâtre sont regroupées en inflorescences divisées en trois, et s’épanouissent d’avril à juin. Elles donnent un petit fruit recouvert de poils crochus qui se fixent aux poils des animaux, permettant ainsi sa dissémination.

Georg Christian Oeder, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae, in ducatibus Slesvici et Holsatiae et in comitatibus Oldenburgi et Delmenhorstiae. Volume 4, Copenhague, 1777

Commun en France et en Europe, le gaillet odorant apprécie les sous-bois frais, dans les forêts de feuillus, et particulièrement les hêtres, mais il évite les résineux. Ce tropisme forestier se retrouve dans les noms latins qui le désignaient au Moyen Âge : Mater silvarum,  Matrisilva. Au 9ème siècle, le moine Waldalbert de Prüm l’évoque à propos du « vin de mai » (Maiwein, Maitrank), préparé en faisant infuser du gaillet dans du vin blanc. Ce breuvage était consommé dans l’est de la France et en Allemagne.

Pierre Bulliard, Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris. 1, Tome premier, Paris, 1776

Comme le mélilot, le gaillet odorant contient de la coumarine qui agit sur la coagulation sanguine et sert contre les angoisses, l’insomnie ou les troubles digestifs ; il était aussi appliqué en cataplasme sur les blessures. Il est également utilisé pour les liqueurs ou l’eau-de-vie. Le roi Stanislas en buvait en infusion tous les matins. Consommé comme fourrage par le bétail, il semble stimuler la production de lait chez les vaches. Une fois sec, il dégage un parfum qui peut perdurer plusieurs années, d’où son emploi dans les armoires remplies de linge, ou pour rembourrer les paillasses. Il fournissait aussi une teinture rouge pour la laine, et un succédané de tabac.

Philippe Eberhardt, Les plantes médicinales et leurs propriétés, Paris, 1927

Pour aller plus loin

Recherchez les plantes parfumées en parcourant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

Commentaires

Soumis par Poirée Alain le 20/01/2024

Le gaillet odorant séché peut être utilisé comme tabac mélangé au tussilage. Ce mélange se rapproche de l'amsterdamer...

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