Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

Les affiches d'Alphonse Mucha (2) : affiches commerciales

1

La série du blog Gallica consacrée aux affiches de la période parisienne d’Alphonse Mucha continue¸à l’occasion de la parution du livre-posters Alphonse Mucha, la Belle Époque de l’affiche. Sandrine Maillet, chargée de la collection au département des Estampes et de la photographie de la BnF, nous présente cette fois un ensemble d’affiches commerciales.

 

Bières de la Meuse, lithgraphie en couleurs, 1897

Après le succès de la première  affiche de théâtre qu’il réalise pour la comédienne Sarah Bernhardt, Alphonse Mucha devient rapidement un artiste recherché. Entre 1896 et 1899, il continue de collaborer avec l’imprimeur Champenois, dont l’activité principale est la production de matériel publicitaire, qui premeuvent toutes sortes de marchandises : biscuits (comme pour la célèbre marque LU--Lefèvre Utile), chocolats, laitalcools... Il n’est donc pas étonnant que parmi les compositions célèbres de Mucha figurent des affiches pour divers produits de consommation.

En 1896 et 1897, il compose ainsi deux affiches pour la firme de papier à cigarettes Job.Pour  la première, il représente une jeune femme sensuelle et langoureuse à l’ondoyante chevelure, qui devient caractéristique de son vocabulaire graphique. Cette affiche publicitaire connaît un grand succès auprès du public. Elle est reproduite sur divers supports et existe en cinq variantes, dont une sur satin.

La seconde affiche publicitaire de Mucha pour le papier à cigarettes Job présente une jeune femme à l’exubérante chevelure brune.
 

Les marques de boisson (spiritueux, bières, liqueurs) font également appel à l'éditeur Champenois. La même année, Mucha compose « La Trappistine » :  il s’agit de promouvoir une liqueur à base de plantes fabriquée à l’origine par des moines appartenant à l’ordre cistercien.

 

 
Contrairement aux habituels modèles féminins, la jeune femme est ici revêtue d’une robe très couvrante et rassemble ses cheveux en une longue mèche bien disciplinée. Une austérité compensée par la magnificence de la rosace ornée des croix de Malte en haut de la composition. Une variante sans la lettre, avant l’impression du texte, a été exposée au Salon des Cent en 1897 – salon d’exposition créé en février 1894 par Léon Deschamps (1863-1899), le directeur de la revue La Plume.

Toujours en 1897, Mucha créé la fameuse affiche des Bières de la Meuse, dont il existe deux variantes, pour la brasserie du même nom à Bar-le-Duc.

Les deux affiches signées de Mucha pour Moët & Chandon suscitent quant à elles une impression de raffinement et de légèreté.
 
Le Champagne White Star prend les traits délicats d’une jeune femme rousse. Sa longue robe de couleur rose, son corps libre et souple entouré de fleurs et de sarments de vigne évoquent la douceur et la pureté du champagne. Le Grand Crémant Impérial s’incarne à travers une beauté brune au port de reine. Les bijoux orientaux, les riches drapés, l’auréole de style byzantin affirment la puissance et la qualité de ce grand cru.

Dans des genres différents, Mucha réalise des affiches pour des entreprises de cycles, comme Waverley en 1897. 

Chacune de ces affiches est, à sa manière, représentative du « style Mucha », déclinable à l’infini : la représentation idéalisée d’une figure féminine élancée à la longue chevelure, des lignes courbes, des motifs végétaux et ornementaux auxquels sont  incorporés des éléments évoquant graphiquement le produit dont il est question.
Ces affiches ont grandement contribué à la renommée des marques qu’elles promouvaient, leur survivant parfois, jusqu’à entrer dans la mémoire collective.Provoquant un véritable engouement parmi les collectionneurs dès leur création, elles sont rapidement devenues recherchées pour elles-mêmes : s’y affirment conjointement le style d’un artiste et l’esthétique de l’Art nouveau.

Le mois prochain, un troisième et dernier billet de blog consacré aux affiches parisiennes de Mucha évoquera ses affiches dédiées à des manifestions ou à des publications et ses panneaux décoratifs.

 

Voir aussi

Le premier billet de blog de la série :  Les affiches d'Alphonse Mucha (1) : portraits de Sarah Bernhardt

Le billet de blog  L'affiche, "estampe des murs au musée populaire de la rue" sur les collections d'affiches numérisées du Département des Estampes et de la photographie

La sélection "Affiches et affichistes" de Gallica et la sélection dédiée à Mucha.

Et ailleurs

Le livre-posters dont est tiré ce billet : Alphonse Mucha, la Belle Epoque de l'affiche, par Sandrine Maillet, BnF Editions, 2020.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.