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La bugle rampante

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4 octobre 2021

Plante d’ombre et excellent couvre-sol apprécié des jardiniers, la bugle rampante, avec sa jolie fleur en forme de trompette, entre en fanfare dans l’Herbier de Gallica!

François Pierre Chaumeton, Jean-Louis-Marie Poiret, Joseph Tyrbas de Chamberet, Flore médicale. Tome 2. Illustrations d’Ernestine Panckoucke et Pierre-Jean-François Turpin. Paris : 1833

Cette petite plante vivace est très répandue en Europe. Son nom latin Ajuga reptans évoque la forme de sa fleur (avec une corolle sans lèvre supérieure) et sa forme rampante. Son nom vernaculaire ne fait pas référence à l’instrument de musique (bien que la forme évasée de ses petites fleurs puisse le laisser penser),

mais trouve son origine dans une déformation du mot latin abiga, venant du verbe abigere qui signifie « chasser », puisque certaines bugles possèdent des propriétés antivénéneuses et semblent donc « chasser »  le mal.

Pierre Bulliard, Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris. Tome 4. Paris, 1776-1783

La bugle rampante est une lamiacée tout comme les sauges, les menthes les thyms et les lamiers (grande ortie), mais contrairement à ses consœurs la bugle n’a pas d’odeur. Ses tiges sont quadrangulaires et ses feuilles opposées croisées présentent une jolie couleur pourpre. Elle s’étend, comme le fraisier  grâce à des stolons et des rhizomes. Dans les lieux propices, ombragés de préférence, elle  forme ainsi rapidement un tapis de rosettes de 5 à 8 cm de haut.

Edmond Gustave Camus, Les fleurs des prairies et des pâturages : 100 planches coloriées avec explications, 100 figures. Paris 1914

Ses fleurs généralement bleues (mais on trouve certains spécimens blancs ou roses) sont disposées en épis de 6 à 8 fleurs en haut des tiges. C’est une plante très mellifère comme toute la famille des lamiacées et elle fleurit généralement du mois de mai à juillet. Les papillons semblent également l’apprécier :

 

Maurice Sand, Le monde des papillons : promenade à travers champs orné de 62 dessins par l'auteur. Paris : 1867

Elle ne doit cependant pas être confondue avec le lierre terrestre.

Henri  Baillon, Iconographie de la flore française. Paris :  1885-1895

Ses propriétés médicinales sont aujourd’hui inusitées. Elle fut pourtant perçue comme une véritable panacée du Moyen Âge à la Renaissance. Un de ces noms vernaculaires, la petite consoude, témoigne d’ailleurs de ces anciens usages notamment pour aider à la cicatrisation des plaies. Les fleurs séchées sont utilisées en tisane afin de soigner les affections des poumons (asthme ou bronchites chroniques).

Les éleveurs cultivaient parfois cette plante afin de nourrir les bovins et les ovins mais c’est son usage horticole qui la fait connaître auprès des jardiniers exigeants qui cherchent à habiller un coin frais de leur jardin puisqu’elle s’épanouit fort bien à l’ombre des arbres. Les variétés à feuilles panachées sont particulièrement appréciées:

Société lyonnaise d’horticulture , Lyon horticole. Janvier 1882

Parfois oubliée la bugle revient orner nos jardins passant ainsi de l’ombre à la lumière.

Pour aller plus loin :

Pour d'autres découvertes végétales, parcourez la partie botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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