Les grands textes de philosophie du XVIe siècle
Le renouveau des études grecques et latines fonde l’humanisme qui se caractérise par une pensée en rupture avec le cadre médiéval. Les philosophes conçoivent une image nouvelle de l’homme et de sa place dans la nature, l’histoire et la société.
Juriste, historien, économiste et philosophe, avocat au Parlement de Paris (1562). La République est un ouvrage majeur de la Renaissance et un classique de la philosophie politique. L’auteur, à travers notamment la notion de Souveraineté, « puissance absoluë & perpetuelle d'une Republique » (République, livre I, Ch. 9), pose les fondements théoriques de l’Etat moderne et ouvre la voie à une science de l’Etat, « la Princesse de toutes les sciences » (Préface sur les six livres de la République)
Le Discours de la servitude volontaire écrit par La Boétie « dans sa première jeunesse, en l’honneur de la liberté contre les tyrans » (Montaigne. Essais, I, 28) pose l’énigme politique de la tyrannie : d’où vient qu’un peuple entier se laisse assujettir par un seul ? La réponse paradoxale de La Boétie est que la servitude n’existe que parce qu’elle est volontaire. Le tyran seul n’a de puissance que celle qu’on lui donne.
Montaigne publie les livres I et II des Essais à Bordeaux en 1580, puis les augmente et leur ajoute le livre III dans l'édition de 1588 qui est la dernière édition publiée de son vivant. L’édition posthume (1595) fut établie par Marie de Gournay (1565- 1645) à partir d’un exemplaire couvert d'additions de la main de Montaigne (Exemplaire de Bordeaux). Les Essais constituent un modèle de philosophie comprise comme art de vivre.
Avocat puis homme d’Eglise, ami intime de Montaigne, Pierre Charron développe dans son ouvrage majeur une sagesse profane libérée des préjugés et une morale qui n’est pas fondée sur la religion. De la Sagesse fut censuré par la Sorbonne et mis à l’Index en 1606.