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Sciences pour tous, épisode 4 : Exposition universelle de 1900

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En 1900, Paris organise pour la cinquième fois une Exposition universelle qui accueille plusieurs attractions innovantes ou grandioses participant à l’accès et à la découverte des sciences pour tous.

Exposition universelle de 1900. Plan d'ensemble

Après 1855, 1867, 1878 et 1889, Paris s’apprête à vivre sa plus grande Exposition universelle. Elle s’étend sur 120 hectares du Champs de Mars à l’esplanade des Invalides, du Cours la Reine à la place de la Concorde et sur les bords de la Seine. A cette superficie s’ajoutent 102 hectares dans le bois de Vincennes pour l’exposition sur l’agriculture, les maisons ouvrières, les chemins de fer et les concours sportifs. L’Exposition de 1900 émerveille 51 millions de visiteurs, soit plus que la population française qui compte 41 millions d’habitants. La vulgarisation scientifique continue ainsi à se diffuser largement.

Haute de 45 m, la porte monumentale conçue par René Binet, attire le regard par ses trois grandes arches de 20 m de large surmontées d’une coupole sur laquelle trône « la Parisienne » de Paul Moreau-Vauthier, sculpture féminine habillée à la mode parisienne. Une exèdre, place semi-circulaire faisant office de salle de conversation, précède les arches et est flanquée de deux grands minarets. La Grande porte annonce le flamboiement et les trésors patrimoniaux, culturels, artistiques, touristiques, industriels et scientifiques qui attendent les visiteurs.

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La Porte monumentale, place de la Concorde. Souvenir de l'Exposition Universelle de Paris 1900 : mouchoir imprimé (Ville de Paris / Bibiliothèque Forney)

Les spectateurs peuvent se déplacer autour de l’Exposition sur un tapis roulant nommé «rue de l’avenir ». Cette dernière a été conçue par Joseph Lyman Schmidt et Max. E. Silsbee, deux ingénieurs américains qui ont inventé le tapis roulant pour l’Exposition universelle de 1893 à Chicago. Longue de 3,5 kilomètres, installée sur un viaduc à 7m de hauteur, elle part de l’esplanade des Invalides. Desservant 11 stations, elle peut transporter simultanément 14 000 personnes sur deux plate-formes mobiles allant respectivement à 8 et 4 km/h. Une voie de chemin de fer électrique effectue en parallèle à peu près le même circuit.

Afin de se divertir, l’attraction la plus spectaculaire est sans conteste la Grande roue de Chicago. A 70 m de haut, « rivalisant » avec la Tour Eiffel construite en 1889, elle offre une vue superbe sur l’Exposition et sur Paris, avec confort et sécurité. Contrairement à la quasi-totalité de l’Exposition qui est démontée ou détruite, la Grande roue est conservée jusqu’en 1937, rue de Suffren, gardant ainsi l’esprit de fête foraine de l’Exposition de 1900. La grande roue sert de modèle pour toutes celles qui suivront jusqu’à nos jours.

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La grande roue à Paris, avenue de Suffren. Agence Rol (1923)

Le grand public peut se familiariser avec les sciences au Palais de l’optique renfermant la Grande lunette astronomique. Construite en 1892 par François Deloncle, elle constitue une des pièces maîtresses de l’Exposition universelle de 1900. L’objectif est de montrer sur grand écran la Lune comme si elle se trouvait à 48 km du spectateur, et non « la Lune à 1 mètre » comme cela se disait en plaisantant. Avec un tube optique de 40 m de long, l’instrument n’est pas adapté à une réelle utilisation scientifique, mais est utilisé comme simple instrument de vulgarisation scientifique. A la fin de l’Exposition, la Grande lunette est démantelée puis mise aux enchères en 1909. Seuls le miroir de réflexion appelé sidérostat et les lentilles qui la constituent sont préservés et exposés à l’Observatoire de Paris où nous pouvons toujours les admirer.

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Grand lunette astronomique, Palais de l’optique, Exposition universelle de 1900 (CNUM)

Le Palais de l’optique propose aussi le Grand kaléidoscope, inventé par Eugène Hénard, un des principaux architectes de l’exposition. Un ou plusieurs motifs architecturaux ou objets sont placés dans une salle polygonale dont les parois et le plafond sont constitués de glaces. L’illumination colorée de ces motifs ou objets permet de les refléter à l’infini dans les différents miroirs, créant un jeu de lumières et d’illusions optiques féériques. Entouré de cette multitude de motifs colorés et mouvants, le spectateur se retrouve comme à l’intérieur d’un kaleïdoscope. L’attraction est si spectaculaire que le directeur du Musée Grévin décide de l’installer dans son établissement sous le nom de Palais des mirages. Rénové en 2006, ce Palais des mirages fait toujours le bonheur des visiteurs.

Monument de vulgarisation scientifique, le Grand globe céleste permet aux spectateurs de découvrir l’astronomie. Le projet initialement conçu par Elisée Reclus, l'un des principaux géographes de l’époque, a été rejeté du fait de sa démesure tant en dimensions qu’en coût. Le Grand globe céleste est finalement pensé par l’architecte et astronome Paul Louis Albert Galeron. C’est une sphère de 40 m de diamètre, haute de 60 m avec son socle. Elle peut contenir jusqu’à cent personnes assises sur une Terre centrale en mouvement de rotation avec le ciel étoilé reproduit tout autour. Les spectateurs observent le mouvement réel des astres, des planètes et du soleil reproduits sous forme de maquettes.

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Coupe du Grand globe céleste

Le Globe Céleste (Bibliothèque nationale de France sur Vimeo)

La mer a son attraction avec le Maréorama. Il se situe dans un somptueux palais couronné d’une immense terrasse transformée en jardins suspendus. Constitué d’une plate-forme montée sur un pivot central et 4 pistons hydrauliques, le Maréorama peut imiter le tangage d’un bateau. Cette reproduction d’un pont de navire invite le spectateur à un véritable voyage en mer. La plate-forme est située à l’intérieur d’une pièce recouverte d’une immense toile peinte de la mer et de différents sites touristiques ; cette toile oscille doucement afin de recréer le mouvement des vagues.

Le développement industriel et les nouvelles technologies participent à la diffusion des sciences auprès du grand public. Le Palais de l’électricité  concourt à la vulgarisation autour de cette source récente de lumière, représentée par une statue sous la porte monumentale. Il contient d’énormes chaudières qui chauffent 200 000 litres d’eau transformés en vapeur ; cette dernière actionne des moteurs accouplés à des dynamos, fournissant ainsi le courant électrique. Situé devant le Palais de l’électricité, le château d’eau et son  Grand bassin sont constitués de nombreux jets d’eau qui fonctionnent à l'aide de pompes électriques. La nuit venue, le château d’eau s’illumine de mille feux pour créer une gigantesque Fontaine lumineuse, autre attraction très prisée des visiteurs.

L’Exposition Universelle de 1900 est largement saluée pour ses innovations scientifiques, ses spectacles et attractions, marquant de son empreinte la fin du XIXe siècle. Elle préfigure le XXe siècle qui s’annonce riche en nouvelles découvertes scientifiques.

 

Pour prolonger votre lecture, retrouvez tous les billets autour de l'exposition "Sciences pour tous, 1850-1900" ! Retrouvez également l’exposition en ligne sur le site Sciences pour tous !
 

Informations pratiques
Exposition "Sciences pour tous, 1850-1900"
du 25 avril 2017 au 27 août 2017
site François-Mitterrand / Allée Julien Cain
Entrée libre

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