Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1901-04-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 14 avril 1901 14 avril 1901
Description : 1901/04/14 (A67,N15)-1901/04/20. 1901/04/14 (A67,N15)-1901/04/20.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5621739k
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE MÉNESTREL
115
jVfoyr, Alice Bonheur, qui s'essaie gentiment à la pure comédie, et
Claude Ritter.
Le spectacle était complété par un petit acte de M. Jacques Crépet,
Modem style, bavardage galant, boulevardier et, surtout, d'évident essai,
que les Escholiers ont coquettement installé en un joli mobilier XVIIIe
et qu'ils ont fait interpréter par de très jeunes comédiens, des espérances
encore, la toute captivante MUo Del Bayé et M. R. Berthelier.
Les tableaux vivants restant à la mode, il appartenait au Nouveau-
Cirque de lancer ceux avec cheval. C'est miss Sidi Nirwana, avec son
arabe Loky, qui, très adroitement, nous présente plusieurs scènes célè-
bres dont l'intérêt principal réside dans le dressage de la bête à l'im-
mobilité. Cela complète agréablement un programme où figurent, comme
numéros sensationnels, les gymnastes Bones, les frères Frediani, Thé-
rèze Renz et le Pont Alexandre avec Foottit et son inséparable Chocolat.
PAUL-ÉMILE CHEVALIER.
THÉÂTRE DE LA EENAISSANCE. — Durand et Durand, comédie en 3 actes, de
MM. Ordonneau et Valabrègue. — Les Idées de M. Coton, comédie en un
acte, de MM. A. Bernède et L. Mize.
La reprise de Durand et Durand, la joyeuse farce de MM. Ordonneau
et Valabrègue, qui a fait, il y a quelques années, les belles soirées du
Palais-Royal, a prouvé que la vis comica fantaisiste de cette pièce n'est
pas encore épuisée. Assez bien interprétée par Mmcs Dufay, Janney et
■Gronder et par MM. Charpentier, Jannin, Poggi et Paul Jorge, la farce
a provoqué beaucoup d'hilarité et d'applaudissements. Elle était pré-
cédée d'un joli lever de rideau intitulé les Idées de M. Coton, de
MM. A. Bernède et L. Mize. M. Coton, le rempart de la libre pensée de
son quartier, un épicier retiré, après fortune faite, qui brigue les fonc-
tions de conseiller municipal, ne veut pas accorder la main de sa fille à
un jeune homme que celle-ci aime, parce qu'une « tache noire» désho-
nore la famille du soupirant. Cette tache, on le devine, est la soutane
d'un oncle qui est curé. La mère s'adresse à un vieil ami de la maison,
coreligionnaire politique de son mari, pour qu'il intervienne en faveur
de la fille désespérée. L'ami, voltairien, voit également rouge dès qu'il
apprend l'existence de la soutane noire et refuse tout d'abord, mais
MmG Coton évoque des souvenirs tendres et l'ami se décide. Les deux
voltairien s ont une discussion peu académique qui semble devoir aller
jusqu'aux voies de fait, quand le jeune homme arrive pour annoncer
que la tache noire est devenue violette. Son oncle, nommé évêque répu-
blicain, aurait même assez de crédit pour procurer un reflet de sa sou-
tane sous forme de palmes académiques. Cette perspective change les
idées de M. Coton et il donne sa fille au neveu du « haut fonctionnaire
concordataire de la République ». Cet instantané dramatique, qu'on
aurait facilement pu développer en trois actes, a été fort bien joué par
Mmes Dufay et Gromier et MM. Paul Jorge et Jannin, et a procuré aux
auteurs et aux interprètes deux rappels. 0. BK.
LE THÉÂTRE ET LES SPECTACLES
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 19CO
(Suite.)
LES PANORAMAS, LES DI0RAMAS... ET I,E RESTE
Il n'est si bonne compagnie qui ne se quitte, dit fort sagement un de
nos vieux proverbes. Je ne saurais donc éterniser cette revue des
théâtres et des spectacles de toute sorte et de tout genre qui ont fait de
l'Exposition de 1900 une immense foire aux curiosités, et il me faut
enfin entamer aujourd'hui son dernier chapitre en y résumant, d'une
façon rapide, tout ce dont je n'ai pu parler encore.
Tout d'abord il me faut signaler les panoramas nombreux (oh ! com-
bien nombreux !) qui étaient semés sur toutes les parties du Champ-de-
Mai's et du Trocadéro. Presque tous, il faut le constater, étaient extrê-
mement remarquables, et le public, par son affluence, a prouvé tout le
plaisir qu'ils lui procuraient. C'est d'ailleurs un spectacle non seulement
charmant, mais aussi fort utile, que celui que donnent les panoramas,
et si l'illustre savant Alexandre de Humboldt, qui en était alors forcé-
ment aux premiers perfectionnements apportés par Daguerre et Bouton
à la peinture circulaire de Parker, avait pu considérer les admirables
panoramas actuels, il en aurait reconnu sans doute plus encore l'utilité,
• ainsi qu'il le faisait dans son Cosmos il y a soixante-dix ans :
Les panoramas circulaires, disait-il, rendent plus de services que les décors
do théâtre, parce que le spectateur, frappé d'enchantement au milieu d'un
cercle magique, et à l'abri de distractions importunes, se croit entouré de
tous côtés par une nature étrange. Ils nous laissent des souvenirs qui, après
quelques années, se confondent avec l'impression des scènes de la nature que
DOUS avons pu voir réellement.
Tous ces moyens sont très propres à propager l'étude de la nature, et sans
doute sa grandeur sublime serait mieux connue et mieux sentie si, dans les
grandes villes, auprès des musées, on ouvrait librement à la population des
panoramas où des tableaux circulaires représenteraient, en se succédant, des
paysages empruntés à des degrés différents de longitude et de latitude. C'est
en multipliant les moyens à l'aide desquels on reproduit, sous des images
saisissantes, l'ensemble des phénomènes naturels, que l'on peut familiariser
les hommes avec l'unité du monde et leur faire sentir plus vivement le con-
cert harmonieux de la nature.
Ce concert harmonieux de la nature, dont parle Humboldt, on pou-
vait le saisir et l'admirer dans tous ces panoramas qui ont fait l'étonne-
ment et la joie des visiteurs de l'Exposition. On ne savait, entre tous,
lequel choisir et le mieux contempler. Il y avait d'abord le Panorama
de Madagascar, si saisissant, peint par M. Louis Tynaire, qui suivit en
1 895 le corps expéditionnaire. Toile superbe et gigantesque, de 1 20 mètres
de tour sur 14 mètres de hauteur, animée par 250 silhouettes dont plu-
sieurs étaient les portraits frappants des officiers qui ont commandé
là-bas, les généraux Duchesne,Voyron, Metzinger, de Torcy, Bizot, etc.
Et il faut au moins signaler les douze dioramas qui frappaient l'oeil du
spectateur avant qu'il parvienne à cette page émouvante.
Après celui-là on ne pouvait ne pas visiter celui de la mission Mar-
chand, dit de Fachoda — un nom qu'on ne peut ni prononcer ni écrire
sans un serrement de coeur! C'est le peintre Castellani, qui, lui aussi,
faisait partie de la mission, qui en a retracé les glorieuses étapes, depuis
Loango jusqu'au retour, à travers le continent noir. Le tableau était
d'un intérêt poignant.
En parlant du théâtre du Tour du monde, j'en ai décrit déjà l'admi-
rable panorama. Je n'ai donc pas à y revenir. Mais je m'arrête devant
le très beau Panorama transatlantique de M. Th. Poilpot, qui nous fait
faire un voyage à travers la Méditerranée en vue des côtes africaines et
nous donne une vue d'Alger prise de je ne sais plus quelle mosquée,
d'où le regard s'étend sur toute la ville, ville européenne et ville arabe,
et embrasse le port, avec les bateaux qui l'animent dans toute son éten-
due, puis les quais, les promenades, les monuments... Tout autour,
onze dioramas dont l'intérêt n'est pas moindre, et qui nous font visiter
Blidah, Biskra, Tlemcen, Constantine, Tunis, Bizerte, etc. Là où l'in-
térêt fléchissait, par exemple, c'était devant une troupe de danseuses
arabes qui évoluaient dans une salle du rez-de-chaussée, et dans le
spectacle desquelles j'ai retrouvé — horreur! — l'immonde danse du
ventre. '
Nous n'avons pas fini. Voici le Maréorama — un nom nouveau pour
une chose nouvelle. Ceci est un spectacle particulièrement curieux. Il
ne s'agit pas ici d'un simple tableau circulaire et fixe, mais d'une im-
mense toile mobile qui se déroule non pas devant, mais autour de nous,
toile vraiment colossale, car elle ne mesure pas moins d'un kilomètre
et demi de longueur sur quinze mètres de hauteur. C'est la plus éton-
nante entreprise de peinture panoramique qui ait jamais été exécutée.
Auteur, M. Hugo d'Alési, qui a dirigé les travaux de toute une escouade
de peintres reproduisant ses maquettes dans les proportions nécessaires,.
Nous sommes sur le pont d'un navire — car il y a ici toute une mise
en scène et d'un effet particulier, mise en scène comportant uue partie
mécanique très considérable, très délicate et toute nouvelle, et qui exi-
geait une précision minutieuse. La machinerie qui met en mouvement
ce faux steamer, avec ses effets de tangage et de roulis, n'a pas coûté à
elle seule, dit-on, moins d'un demi-million. Le public est placé absolu-
ment comme sous la toile qui abrite le pont d'un paquebot. Le pilote
est placé à la roue de son gouvernail, et autour des « passagers » cir-
culent des matelots et leurs officiers. On part de Villefranche pour arriver
a Constantinople, en faisant escale à Sousse, à Napleset aussi à Venise,
— ce qui, naturellement, fait faire un crochet. A peine a-t-on « pris le
large » que le roulis se fait sentir (un roulis très doux, qui ne saurait
avoir aucune conséquence fâcheuse pour les coeurs même les plus sen-
sibles). Avec la toile qui se déroule, on a vraiment l'illusion d'un voyage
en mer, illusion complétée par le vent, qu'on entend par instants souf-
fler en rafales, et par la sirène, qui siffle d'une façon stridente. On passe
devant Capri, et l'on perçoit les sons lointains d'une tarentelle. Puis
on arrive devant Naples, où toute une escadre est réunie, cuirassés, croi-
seurs, torpilleurs. Une volée de coups de canon salue notre, bâtiment, et
la Marseillaise se fait entendre. Mais voici que peu à peu la nuit vient,
tout s'estompe, tout se fond et se perd dans le brouillard. Avec l'obscu-
rité le vent soufile de nouveau, le roulis s'accuse, et voici que l'orage
éclate, tonnerre, éclairs, etc. Heureusement les nuits" sont courtes à
bord du Maréorama. Bientôt le jour reparait, tout s'apaise, le soleil
115
jVfoyr, Alice Bonheur, qui s'essaie gentiment à la pure comédie, et
Claude Ritter.
Le spectacle était complété par un petit acte de M. Jacques Crépet,
Modem style, bavardage galant, boulevardier et, surtout, d'évident essai,
que les Escholiers ont coquettement installé en un joli mobilier XVIIIe
et qu'ils ont fait interpréter par de très jeunes comédiens, des espérances
encore, la toute captivante MUo Del Bayé et M. R. Berthelier.
Les tableaux vivants restant à la mode, il appartenait au Nouveau-
Cirque de lancer ceux avec cheval. C'est miss Sidi Nirwana, avec son
arabe Loky, qui, très adroitement, nous présente plusieurs scènes célè-
bres dont l'intérêt principal réside dans le dressage de la bête à l'im-
mobilité. Cela complète agréablement un programme où figurent, comme
numéros sensationnels, les gymnastes Bones, les frères Frediani, Thé-
rèze Renz et le Pont Alexandre avec Foottit et son inséparable Chocolat.
PAUL-ÉMILE CHEVALIER.
THÉÂTRE DE LA EENAISSANCE. — Durand et Durand, comédie en 3 actes, de
MM. Ordonneau et Valabrègue. — Les Idées de M. Coton, comédie en un
acte, de MM. A. Bernède et L. Mize.
La reprise de Durand et Durand, la joyeuse farce de MM. Ordonneau
et Valabrègue, qui a fait, il y a quelques années, les belles soirées du
Palais-Royal, a prouvé que la vis comica fantaisiste de cette pièce n'est
pas encore épuisée. Assez bien interprétée par Mmcs Dufay, Janney et
■Gronder et par MM. Charpentier, Jannin, Poggi et Paul Jorge, la farce
a provoqué beaucoup d'hilarité et d'applaudissements. Elle était pré-
cédée d'un joli lever de rideau intitulé les Idées de M. Coton, de
MM. A. Bernède et L. Mize. M. Coton, le rempart de la libre pensée de
son quartier, un épicier retiré, après fortune faite, qui brigue les fonc-
tions de conseiller municipal, ne veut pas accorder la main de sa fille à
un jeune homme que celle-ci aime, parce qu'une « tache noire» désho-
nore la famille du soupirant. Cette tache, on le devine, est la soutane
d'un oncle qui est curé. La mère s'adresse à un vieil ami de la maison,
coreligionnaire politique de son mari, pour qu'il intervienne en faveur
de la fille désespérée. L'ami, voltairien, voit également rouge dès qu'il
apprend l'existence de la soutane noire et refuse tout d'abord, mais
MmG Coton évoque des souvenirs tendres et l'ami se décide. Les deux
voltairien s ont une discussion peu académique qui semble devoir aller
jusqu'aux voies de fait, quand le jeune homme arrive pour annoncer
que la tache noire est devenue violette. Son oncle, nommé évêque répu-
blicain, aurait même assez de crédit pour procurer un reflet de sa sou-
tane sous forme de palmes académiques. Cette perspective change les
idées de M. Coton et il donne sa fille au neveu du « haut fonctionnaire
concordataire de la République ». Cet instantané dramatique, qu'on
aurait facilement pu développer en trois actes, a été fort bien joué par
Mmes Dufay et Gromier et MM. Paul Jorge et Jannin, et a procuré aux
auteurs et aux interprètes deux rappels. 0. BK.
LE THÉÂTRE ET LES SPECTACLES
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 19CO
(Suite.)
LES PANORAMAS, LES DI0RAMAS... ET I,E RESTE
Il n'est si bonne compagnie qui ne se quitte, dit fort sagement un de
nos vieux proverbes. Je ne saurais donc éterniser cette revue des
théâtres et des spectacles de toute sorte et de tout genre qui ont fait de
l'Exposition de 1900 une immense foire aux curiosités, et il me faut
enfin entamer aujourd'hui son dernier chapitre en y résumant, d'une
façon rapide, tout ce dont je n'ai pu parler encore.
Tout d'abord il me faut signaler les panoramas nombreux (oh ! com-
bien nombreux !) qui étaient semés sur toutes les parties du Champ-de-
Mai's et du Trocadéro. Presque tous, il faut le constater, étaient extrê-
mement remarquables, et le public, par son affluence, a prouvé tout le
plaisir qu'ils lui procuraient. C'est d'ailleurs un spectacle non seulement
charmant, mais aussi fort utile, que celui que donnent les panoramas,
et si l'illustre savant Alexandre de Humboldt, qui en était alors forcé-
ment aux premiers perfectionnements apportés par Daguerre et Bouton
à la peinture circulaire de Parker, avait pu considérer les admirables
panoramas actuels, il en aurait reconnu sans doute plus encore l'utilité,
• ainsi qu'il le faisait dans son Cosmos il y a soixante-dix ans :
Les panoramas circulaires, disait-il, rendent plus de services que les décors
do théâtre, parce que le spectateur, frappé d'enchantement au milieu d'un
cercle magique, et à l'abri de distractions importunes, se croit entouré de
tous côtés par une nature étrange. Ils nous laissent des souvenirs qui, après
quelques années, se confondent avec l'impression des scènes de la nature que
DOUS avons pu voir réellement.
Tous ces moyens sont très propres à propager l'étude de la nature, et sans
doute sa grandeur sublime serait mieux connue et mieux sentie si, dans les
grandes villes, auprès des musées, on ouvrait librement à la population des
panoramas où des tableaux circulaires représenteraient, en se succédant, des
paysages empruntés à des degrés différents de longitude et de latitude. C'est
en multipliant les moyens à l'aide desquels on reproduit, sous des images
saisissantes, l'ensemble des phénomènes naturels, que l'on peut familiariser
les hommes avec l'unité du monde et leur faire sentir plus vivement le con-
cert harmonieux de la nature.
Ce concert harmonieux de la nature, dont parle Humboldt, on pou-
vait le saisir et l'admirer dans tous ces panoramas qui ont fait l'étonne-
ment et la joie des visiteurs de l'Exposition. On ne savait, entre tous,
lequel choisir et le mieux contempler. Il y avait d'abord le Panorama
de Madagascar, si saisissant, peint par M. Louis Tynaire, qui suivit en
1 895 le corps expéditionnaire. Toile superbe et gigantesque, de 1 20 mètres
de tour sur 14 mètres de hauteur, animée par 250 silhouettes dont plu-
sieurs étaient les portraits frappants des officiers qui ont commandé
là-bas, les généraux Duchesne,Voyron, Metzinger, de Torcy, Bizot, etc.
Et il faut au moins signaler les douze dioramas qui frappaient l'oeil du
spectateur avant qu'il parvienne à cette page émouvante.
Après celui-là on ne pouvait ne pas visiter celui de la mission Mar-
chand, dit de Fachoda — un nom qu'on ne peut ni prononcer ni écrire
sans un serrement de coeur! C'est le peintre Castellani, qui, lui aussi,
faisait partie de la mission, qui en a retracé les glorieuses étapes, depuis
Loango jusqu'au retour, à travers le continent noir. Le tableau était
d'un intérêt poignant.
En parlant du théâtre du Tour du monde, j'en ai décrit déjà l'admi-
rable panorama. Je n'ai donc pas à y revenir. Mais je m'arrête devant
le très beau Panorama transatlantique de M. Th. Poilpot, qui nous fait
faire un voyage à travers la Méditerranée en vue des côtes africaines et
nous donne une vue d'Alger prise de je ne sais plus quelle mosquée,
d'où le regard s'étend sur toute la ville, ville européenne et ville arabe,
et embrasse le port, avec les bateaux qui l'animent dans toute son éten-
due, puis les quais, les promenades, les monuments... Tout autour,
onze dioramas dont l'intérêt n'est pas moindre, et qui nous font visiter
Blidah, Biskra, Tlemcen, Constantine, Tunis, Bizerte, etc. Là où l'in-
térêt fléchissait, par exemple, c'était devant une troupe de danseuses
arabes qui évoluaient dans une salle du rez-de-chaussée, et dans le
spectacle desquelles j'ai retrouvé — horreur! — l'immonde danse du
ventre. '
Nous n'avons pas fini. Voici le Maréorama — un nom nouveau pour
une chose nouvelle. Ceci est un spectacle particulièrement curieux. Il
ne s'agit pas ici d'un simple tableau circulaire et fixe, mais d'une im-
mense toile mobile qui se déroule non pas devant, mais autour de nous,
toile vraiment colossale, car elle ne mesure pas moins d'un kilomètre
et demi de longueur sur quinze mètres de hauteur. C'est la plus éton-
nante entreprise de peinture panoramique qui ait jamais été exécutée.
Auteur, M. Hugo d'Alési, qui a dirigé les travaux de toute une escouade
de peintres reproduisant ses maquettes dans les proportions nécessaires,.
Nous sommes sur le pont d'un navire — car il y a ici toute une mise
en scène et d'un effet particulier, mise en scène comportant uue partie
mécanique très considérable, très délicate et toute nouvelle, et qui exi-
geait une précision minutieuse. La machinerie qui met en mouvement
ce faux steamer, avec ses effets de tangage et de roulis, n'a pas coûté à
elle seule, dit-on, moins d'un demi-million. Le public est placé absolu-
ment comme sous la toile qui abrite le pont d'un paquebot. Le pilote
est placé à la roue de son gouvernail, et autour des « passagers » cir-
culent des matelots et leurs officiers. On part de Villefranche pour arriver
a Constantinople, en faisant escale à Sousse, à Napleset aussi à Venise,
— ce qui, naturellement, fait faire un crochet. A peine a-t-on « pris le
large » que le roulis se fait sentir (un roulis très doux, qui ne saurait
avoir aucune conséquence fâcheuse pour les coeurs même les plus sen-
sibles). Avec la toile qui se déroule, on a vraiment l'illusion d'un voyage
en mer, illusion complétée par le vent, qu'on entend par instants souf-
fler en rafales, et par la sirène, qui siffle d'une façon stridente. On passe
devant Capri, et l'on perçoit les sons lointains d'une tarentelle. Puis
on arrive devant Naples, où toute une escadre est réunie, cuirassés, croi-
seurs, torpilleurs. Une volée de coups de canon salue notre, bâtiment, et
la Marseillaise se fait entendre. Mais voici que peu à peu la nuit vient,
tout s'estompe, tout se fond et se perd dans le brouillard. Avec l'obscu-
rité le vent soufile de nouveau, le roulis s'accuse, et voici que l'orage
éclate, tonnerre, éclairs, etc. Heureusement les nuits" sont courtes à
bord du Maréorama. Bientôt le jour reparait, tout s'apaise, le soleil
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.84%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.84%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Picardie Fonds régional : Picardie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Picardi1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5621739k/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5621739k/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5621739k/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5621739k/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5621739k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5621739k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5621739k/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest