Partitions d'œuvres de Camille Saint-Saëns

Cette page présente les partitions d'œuvres de Camille Saint-Saëns (manuscrits autographes et partitions éditées) disponibles dans Gallica, classées par genre.

Pianiste exceptionnel, l’un des plus célèbres de son temps, Camille Saint-Saëns n’a laissé que peu d’œuvres pour le piano, si l’on s’en tient aux formes conventionnelles ; mais celles qui figurent à son catalogue sont admirablement ciselées. Il a en revanche écrit ou réécrit nombre de ses propres œuvres instrumentales et orchestrales, dans de nouvelles versions pour piano qui acquièrent de ce fait le statut d’œuvres originales, différentes des arrangements et adaptations.

Celui que Liszt appelait « le plus grand organiste du monde », virtuose hors pair sur ces grands orgues symphoniques dont il a vu le développement au milieu du XIXe siècle, Camille Saint-Saëns était en outre un improvisateur de génie que tout Paris courait entendre à l’église de La Madeleine. Si ces improvisations n’ont pas laissé de traces, les quelques œuvres composées par Saint-Saëns pour l’orgue n’en sont que des témoignages plus significatifs sur son rapport à l’instrument.

La production de Saint-Saëns dans le domaine de la musique de chambre est très diversifiée, et égrenée tout au long de sa carrière. Environ 45 œuvres originales sont composées entre 1842 (il avait alors 7 ans) et 1921, l’année de sa disparition.

Saint-Saëns était considéré comme un « symphoniste » par ses contemporains à une époque où les oreilles des Français n’étaient pas encore accoutumées à ce type de répertoire trop « germanique ». Il va exceller dans ce genre et introduira également en France le genre du poème symphonique, alliant la facture classique à l’esprit romantique, la science de l’orchestration à la clarté d’écriture, ouvrant ainsi la voie à de nombreux successeurs.

Camille Saint-Saëns a enrichi le répertoire concertant de plusieurs œuvres majeures, à une époque où se ressent encore le poids de l’influence des romantiques allemands, et où les compositeurs français délaissent ce genre qui met le soliste en vedette. Il va écrire des concertos pour piano, violon, violoncelle, mais aussi des pièces concertantes, dans lesquels le compositeur offre à ses interprètes de superbes occasions de laisser libre cours à leur virtuosité, tout en renforçant les échanges avec l’orchestre dans une écriture inventive, raffinée, jamais surchargée.

Saint-Saëns a également illustré ce genre des musiques de scène où l’orchestre se fait tour à tour plus discret, en accompagnement de la déclamation des acteurs, ou au contraire plus puissant, pour renforcer une situation ou ponctuer une action. La musique est alors davantage l’auxiliaire du texte dont tout tous les mots doit parvenir facilement à l’oreille de l’auditeur.

Camille Saint-Saëns a composé plus de 150 mélodies entre 1841 (à l’âge de 5 ans et demi) et 1921 (année de sa disparition). Cette production très disséminée est le reflet de son éclectisme et de sa curiosité, – aussi bien dans le choix des auteurs, des textes, des sujets et que dans la façon de les mettre en musique (avec piano ou orchestre), – et illustre ses recherches harmoniques, son attachement à la langue française et sa pratique intime de la poésie.

La production de Saint-Saëns pour la voix est très diversifiée. En marge d’un vaste corpus de mélodies avec piano ou orchestre, de cantiques religieux et d’ouvrages pour la scène lyrique, il avait le souci d’accompagner les événements de son temps, en toutes circonstances. Il a donc livré un nombre important d’hymnes, d’odes, de cantates, de chœurs, parfois destinés à être donnés en dehors même des salles de concerts.

« Ayons donc le courage de le dire : si grand que soit l’intérêt de la musique orchestrale – et ce n’est pas moi qu’on accusera de le contester – la véritable vie musicale est au théâtre. ». Pianiste virtuose, compositeur classé parmi les « symphonistes », Saint-Saëns a dû vaincre bien des difficultés pour accéder à la scène lyrique où il rêvait de faire ses preuves.

Saint-Saëns, nourri de l’esprit classique de Bach, Haendel, Haydn ou Mendelssohn, eut à cœur de renouveler le répertoire de musique religieuse et de l’enrichir en y créant des œuvres originales où musique et texte s’allient dans une prosodie raffinée.

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Camille Saint-Saëns avait légué par testament à la Bibliothèque du Conservatoire la quasi-totalité des manuscrits autographes de ses œuvres. Ils sont aujourd’hui conservés au Département de la musique. Esquisses, brouillons, états successifs, manuscrits achevés, transcriptions, réductions, premières éditions, c’est aujourd’hui un imposant corpus qui s’offre aux chercheurs et aux mélomanes, et leur permet ainsi de redécouvrir et d’étudier l’œuvre de cette figure majeure de la musique française.

À ce noyau d’origine constitué par le legs du compositeur, sont venus s’ajouter les manuscrits collectionnés par Charles Malherbe, ceux remis par son éditeur Jacques Durand, ainsi que les manuscrits des ouvrages lyriques représentés à l’Opéra de Paris. Aux manuscrits s’additionnent le vaste ensemble d’éditions imprimées entrées par dons et par dépôt légal, faisant ainsi de la BnF le principal centre de ressources sur Camille Saint-Saëns.