Décors et costumes d'œuvres de Rameau

Cette page présente les images de costumes et de décors utilisés pour des représentations d'œuvres de Rameau visibles dans Gallica.

La tragédie lyrique Hippolyte et Aricie est la première œuvre de Rameau jouée à l'Académie royale de musique, le 1er octobre 1733. Signé de l'abbé Pellegrin, le livret, en partie inspiré de Racine, met en scène les amours liant Phèdre à son propre beau-fils Hippolyte, et Hippolyte lui-même à la princesse Aricie. À l'intrigue tragique se mêlent de nombreux épisodes relevant du domaine du merveilleux, avec des intercessions fréquentes des dieux.

Avec les Indes galantes, créées à Paris en août 1735, Rameau apporte sa première contribution au genre de l'opéra-ballet : une forme typiquement française d'opéra mêlé de danses et divisé en plusieurs courts tableaux indépendants, nettement plus orienté vers le divertissement que la tragédie lyrique. Succession d'historiettes amoureuses placées dans des cadres plus ou moins exotiques, Les Indes galantes ne tardèrent pas à emporter le plébiscite du public.

Le deuxième opéra de Rameau, Castor et Pollux, est joué en 1737 : après Hippolyte et Aricie dont les audaces et le livret peu conventionnel avaient suscité quelques polémiques, le compositeur récidive avec ce nouvel ouvrage au sujet lui aussi remarquable par son originalité. L'histoire repose non pas sur une intrigue amoureuse, mais sur le lien fraternel entre les deux jumeaux nés de Léda.

En 1739, Rameau s'attelle à un nouvel opéra : pour le livret, son ami Voltaire lui recommande la dernière œuvre de Charles-Antoine Leclerc de La Bruyère, Dardanus. Récit des amours contrariées de Dardanus, fils de Jupiter, et d'Iphise, fille du roi de Phrygie, cette histoire qui met en scène monstres et tours de magie fait clairement la part belle au merveilleux, au point qu'elle suscita certaines réserves chez les spectateurs ; mais la musique de Rameau, quant à elle, fut saluée.

L'opéra-ballet Pygmalion, dont le livret rédigé par Ballot de Sauvot reprend fidèlement l'histoire du sculpteur dans les Métamorphoses d'Ovide, fut représenté en 1748 à l'Académie royale de musique, puis repris à Fontainebleau en 1754 pour fêter la naissance du futur Louis XVI. À cette occasion, les frères Slodtz, décorateurs de la cour, imaginent pour l'atelier de Pygmalion une architecture majestueuse rappelant autant un palais qu'un atelier d'artiste.

La "pastorale héroïque" Naïs est représentée à l'Académie royale en avril 1749, ayant été écrite à l'occasion du traité de paix d'Aix-la-Chapelle qui mettait fin à la guerre de Succession d'Autriche. Avec Neptune représentant George II et Jupiter figurant Louis XV, cet "opéra pour la Paix" donne la part belle aux épisodes dansés, notamment celui des jeux Isthmiques donnés par la nymphe Naïs en l'honneur du dieu des Mers.

La tragédie lyrique Zoroastre est créée en décembre 1749, et ne connaît qu'un succès limité en son temps malgré des reprises multiples et des remaniements. L'ouvrage est frappant par son originalité, aussi bien par son sujet qui soulève des thèmes comme la franc-maçonnerie, la tyrannie et la lutte entre l'obscurantisme et la raison, que par la musique, dont les formes évoluent de façon très nette. Il est repris à l'Opéra-Comique en 1964 à l'occasion des deux cents ans de la mort de Rameau, dans une version saluée notamment pour ses décors conçus par Pierre Clayette.

La comédie lyrique Les Paladins est créée en février 1760, et ne remporte que peu de succès, se maintenant à l'affiche pour quinze représentations seulement. Inspirée d'un conte de La Fontaine, Le Petit Chien qui secoue de l'argent et des pierreries, l'œuvre reprend l'élément d'exotisme oriental des Indes galantes tout en y ajoutant un dépaysement médiéval, convoquant chevaliers errants, demoiselles en détresse, fées et magiciennes. Il s'agit de la dernière œuvre lyrique de Rameau jouée de son vivant.

>

Rameau débuta en 1733, à l'âge de cinquante ans, une carrière de compositeur lyrique. Il écrivit en tout plus d'une trentaine d'œuvres destinées à la scène, qui connurent pour la plupart les honneurs d'une création à l'Académie royale de musique ou à la Cour de Louis XV (Rameau ayant été un des musiciens officiels de la Cour à partir de 1745).

Grâce aux collections de la Bibliothèque-musée de l'Opéra, qui préservent, au cœur du Palais Garnier, la mémoire des trois siècles et demi d'activité de l'Académie royale de musique et de l'Opéra de Paris, de très nombreuses représentations de costumes et de décors utilisés pour des mises en scène d'œuvres de Rameau sont aujourd'hui visibles dans Gallica. Elles proviennent à la fois de mises en scène d'époque (réalisées du vivant de Rameau et jusqu'à la fin du XVIIIème siècle) et de productions modernes du XXème siècle. Pour ces dernières, on trouvera aussi des photographies de scène réalisées sur le vif, dont certaines proviennent des collections du département des Arts du spectacle de la BnF.

>