Léon de Rosny

En 1851, le jeune Léon de Rosny est apprenti-relieur, avant de devenir ouvrier typographe. Il suit une formation auprès d’Adrien de Jussieu (1797-1853) au Musée d’Histoire naturelle, lieu de rencontre entre orientalistes, philologues et naturalistes. A l'incitation de son professeur  particulier de mathématiques, Charles de Labarthe (1812-1871), il se dirige vers les études orientales.

Après quatre ans de travail, alors qu'il n'a qu'entre 15 et 19 ans, Rosny publie en 1856 son Introduction à l’étude de la langue japonaise. Pionnier en la matière, il est mandaté officiellement en 1858, par le ministre de l’Instruction publique, pour entreprendre la composition d’un dictionnaire japonais-français-anglais.

C’est à partir de 1863 que se déploie magistralement sa connaissance de la langue et de la civilisation japonaises. Pour Rosny, il n’existe pas de connaissance profonde de l’une sans l’autre, ainsi qu’il l’exprime dans son Discours  prononcé à l’ouverture du cours de japonais, en 1863. Jusqu'en 1873, il publie de nombreux textes sur les aspects pour lui essentiels de cette civilisation : écritures, littérature, histoire, religions, notamment dans les discours inauguraux à ses cours.

La dispersion des études orientalistes en Europe conduisit Léon de Rosny à rassembler les savants dans de vastes congrès. Le but était de permettre la circulation de l’information parmi les orientalistes, de confronter les méthodes et les conclusions, et d’uniformiser la pratique, en créant par exemple une méthode unique de transcription du japonais.

En mai 1863 le ministère de l’Instruction publique demande à Rosny d’ouvrir, bénévolement, un cours public et gratuit de japonais à l’Ecole spéciale et impériale des langues orientales. Cinq ans plus tard, une chaire de japonais est créée : Rosny en devient le premier titulaire. Le cycle de formation dure trois ans. Chaque année est sanctionnée par un examen.

A partir des années 1880, Léon de Rosny ne fait plus paraître d'article original sur le Japon ; ses textes antérieurs sont republiés et ses articles réunis en recueils. La civilisation japonaise (1883) compile douze conférences, de "La place du Japon dans la classification ethnographique de l’Asie" à "La révolution moderne au Japon", en passant par "L’influence de la Chine  sur la civilisation du Japon".

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Premier professeur de japonais à l'Ecole des Langues orientales vivantes, Léon de Rosny représente le fer de lance des études japonaises en France dans les années 1860. Ses écrits concernent principalement l'écriture japonaise, l'histoire ancienne, et sont des traductions partielles de grands textes qu'il définit comme fondateurs de l'histoire ou la littérature japonaise.