Globes et cartes marines
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Visions du monde dans sa globalité ou reflet d’un territoire en évolution, les cartes plongent leurs racines dans l’Histoire et appartiennent à toutes les cultures. Si elles ont perdu aujourd’hui leur apparence d’objectivité et d’évidence, qualités supposées qui enchantèrent naguère des générations d’utilisateurs de la carte d’Etat-major, elles n’ont en rien perdu de leur pouvoir de séduction. Bien au contraire, elles se sont diversifiées et banalisées avec les outils numériques mis à la disposition de tout un chacun.
Conçue par un cartographe professionnel ou un amateur, la carte est tributaire des connaissances, des outils et des objectifs poursuivis tout autant que des conventions sémiologiques de son temps. Son étude révèle donc les implications sociales, les enjeux intellectuels ou politiques dont elle est porteuse, ainsi que l’aptitude de ce langage graphique à dire et comprendre le monde qui nous entoure, les phénomènes de tous ordres qui s’y manifestent, de la météorologie à la cartographie de l’internet.
Bien qu’attestées depuis l’Antiquité (Eratosthène, Ptolémée, etc.), très peu de cartes de ces époques anciennes sont parvenues jusqu’à nous. En revanche, la production du Moyen Age et surtout des siècles suivants est abondante. Cartes du monde, cartes des pays et des continents, cartes des diocèses ou des gouvernements, plans et vues de villes, cartes topographiques, mais aussi cartes nautiques, plans d’îles ou d’estuaires, profils de côtes, ou encore cartes du ciel et de la lune, la cartographie sous toutes ses formes est représentée dans les collections numériques de Gallica, qui fait la part belle aux documents du département des Cartes et Plans de la BnF.
Trois grands fonds, qui sont autant de fleurons, ont été privilégiés :
- la collection du géographe Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville (1697-1782), « bibliothèque de travail » du cartographe qui, avec plus de 10.500 articles, est l’une des plus importantes réunies au cours du XVIIIe siècle ;
- forte d’environ 450 pièces, la collection des cartes nautiques sur parchemin (couramment dénommées « portulans ») est remarquable tant par l’ancienneté des cartes – la « carte pisane », datée de 1290, est la plus ancienne connue – que par la diversité des écoles représentées, du Moyen Age à la fin du XVIIIe siècle : Gênes, Venise et Majorque, Portugal, Espagne et Normandie, Pays-Bas et Grande-Bretagne, etc.;
- Enfin, sont mis en ligne des portefeuilles d’un fonds considérable, celui du Service hydrographique de la Marine, créé en 1720 pour collecter, conserver mais aussi produire « au nom du roi » des cartes nautiques fiables. Dans ce fonds riche de plus de 25.000 pièces, se côtoient de simples esquisses préparatoires à la plume et de magnifiques cartes aquarellées ornées d’armoiries et de cartouches baroques.
Découvrez en un clic l’ensemble du fonds de cartes disponibles sur Gallica.