Victor Hugo voyageur et témoin

Contrairement à Chateaubriand ou Dumas, Hugo n'a pas été un grand voyageur. Il n'a pour l'essentiel parcouru que la France, la Belgique et les pays rhénans. Mais ces pérégrinations ont nourri une riche œuvre littéraire et graphique. Ce même goût de l'observation se retrouve dans ses "Choses vues".

Victor Hugo éprouvait une fascination particulière pour les paysages et les vestiges médiévaux du Rhin allemand. Les lettres écrites à son épouse pendant les voyages de 1839 et 1840 nourrirent le livre homonyme (manuscrit, édition originale, tome I et tome II). Il y revint dans les années 1860.

En 1843, Hugo visite, en compagnie de juliette Drouet, le sud-ouest de la France, le pays Basque, la Navarre et les Pyrénées occidentales. C'est sur le chemin du retour qu'il apprend par hasard la mort accidentelle de sa fille Léopoldine. Ses notes furent publiées par Hetzel après sa mort, avec celles d'autres voyages.

Sous ce titre ont été publiés en 1887 divers journaux, carnets et notes inédits écrits sous la Monarchie de Juillet et la Deuxième République (1845-1851) et en 1870-1871, et révélant un Hugo jusqu'alors méconnu, observateur aigu de la vie publique de son époque. Il s'agit donc d'une fabrication posthume, née de l'initiative des exécuteurs testamentaires de Hugo, et qui n'a jamais reçu de forme fixe et définitive, chaque éditeur recomposant le recueil selon ses propres conceptions. Mais ces Choses vues se sont rapidement imposées comme une composante majeure de l'œuvre de Victor Hugo, qui le place au premier rang de la grande tradition française des mémorialistes.

On trouvera ici la première édition de Choses vues et les deux volumes manuscrits constitués rétrospectivement par Gustave Simon. Les notes sur les funérailles de Napoléon Ier et la mort de Balzac forment un manuscrit séparé.

En 1874, Hugo, qui n'a jamais pratiqué l'autobiographie, écrit ce court texte, pudique et poignant, en mémoire de ses deux fils, Charles et François-Victor, disparus respectivement en 1871 et 1873.