Essentiels de l'économie - accès par auteur : E-F

Barthélémy-Prosper Enfantin, Friedrich Engels, Irving Fisher, François Véron Duverger de Forbonnais… Consultez et téléchargez gratuitement une sélection de titres fondamentaux  en histoire de la pensée économique, classés par ordre alphabétique d'auteur (lettres E-F).

Après des études à l’École polytechnique et des débuts dans le négoce et la banque, Barthélémy-Prosper Enfantin devient à partir de 1825 un fervent disciple de Saint-Simon dont il développe les idées économiques dans les journaux Le Producteur et Le Globe. Il réunit une sélection de ses articles dans Économie politique et politique saint-simonienne en 1831. En 1828, il est nommé Père suprême du collège saint-simonien et se fait appeler Père Enfantin. Convaincu que le développement industriel résoudra les problèmes sociaux, il œuvre à la fusion des lignes de chemin de fer entre Paris et Marseille en tant que directeur de la Compagnie de la ligne de Lyon dès 1845 et crée la Société d’étude pour le canal de Suez en 1846.

Philosophe allemand, ami et collaborateur de Karl Marx, Engels contribue étroitement à l’élaboration de la doctrine marxiste. Il étudie la condition ouvrière et le système capitaliste en Angleterre où il mène une activité industrielle et commerciale, rédige avec Marx plusieurs ouvrages parmi lesquels le Manifeste du Parti communiste, et assure l’édition posthume des livres II et III du Capital. Théoricien du matérialisme historique et dialectique, il en expose les principes dans L'Anti-Dühring et dans Socialisme utopique et socialisme scientifique. Ayant activement participé à la révolution de 1848 puis à la fondation de la Ière Internationale socialiste, il est également un grand militant politique. Jusqu’à sa mort, il conseille les socialistes marxistes européens et forme nombre de dirigeants de la IIème Internationale.

Né en 1867 aux États-Unis, Irving Fisher est professeur d'économie politique à l'université de Yale. Son œuvre abondante apporte à la théorie économique d'importantes contributions concernant la valeur, l'intérêt, la monnaie et l'instabilité financière. Elle lui vaut de présider tour à tour l'American Economic Association en 1918 et l'Econometric Society qu'il co-fonde en 1930. Il élabore une formule qui résume la théorique quantitative de la monnaie. Parmi ses publications, L'illusion de la monnaie stable vise à démontrer l'instabilité du pouvoir d'achat des étalons monétaires, ses causes et ses remèdes. Outre ses travaux d’économiste et de statisticien, il mène plusieurs campagnes de santé publique et est l'auteur d’inventions, dont un système de fiches perforées pour lequel il dépose un brevet en 1913.

Né en Suisse à Soleure, il collabore à compter de 1830 au Bulletin universel des sciences. Il fonde en 1833 la Revue mensuelle d’économie politique qu’il dirige jusqu’à sa disparition en 1836 et collabore à divers journaux dont le Journal des Économistes. Son Essai sur l’Association des douanes allemandes (Zollverein) est couronné par l’Académie des Sciences morales et politiques en 1840. Il publie en 1845 une brochure intitulée Situation des classes ouvrières et, peu avant sa mort, les Observations sur les classes ouvrières où il se montre hostile aux tentatives de régulation du niveau des salaires et attribue les déplorables conditions de vie des ouvriers à leur insouciance du lendemain et à leur intempérance.

Issu d'une famille du négoce, François Véron Duverger de Forbonnais entre dans le monde des lettres en produisant des traductions, des articles de l’Encyclopédie et des essais sur l'administration des finances et du commerce comme Éléments du commerce, Recherches et considérations sur les finances de France, Essai sur l'admission des navires neutres dans nos colonies, Examen des avantages et des désavantages de la prohibition des toiles peintes. Il est nommé inspecteur général des monnaies en 1756 et devient premier commis du contrôleur général des finances Silhouette en 1759. À la Révolution, il conseille le comité des finances de l'Assemblée constituante sur la réforme du système monétaire. Il devient membre de l'Institut national des sciences et des arts dès sa fondation en 1795.

Après des études classiques, Alfred Fouillée devient enseignant et prépare seul l'agrégation de philosophie à laquelle il est reçu premier en 1864. Il est couronné par l'Académie des sciences morales et politiques pour ses travaux sur Platon et Socrate, dans lesquels il ébauche sa théorie des idées-forces qu'il développe tout au long de sa vie. Il est nommé maître de conférences à l'École normale supérieure en 1872 puis, souffrant, se consacre à ses œuvres. En 1884 paraît La propriété sociale et la démocratie, ouvrage dans lequel il propose une troisième voie entre le socialisme qui cherche à étendre la propriété collective en absorbant la propriété individuelle, et le libéralisme qui cherche à étendre la propriété individuelle en absorbant la propriété collective.

Fils de marchand, Charles Fourier fait son apprentissage dans le commerce à Rouen et à Lyon. Il établit un magasin en 1793 mais est ruiné suite au siège de Lyon. Après 1796, il redevient commis marchand, malgré son aversion pour les spéculations mercantiles. Inventeur d’une théorie sociale qui porte son nom, le fouriérisme, et précurseur du socialisme français, il publie plusieurs ouvrages qui décrivent son projet social d’une organisation communautaire, tels que Le nouveau monde industriel et sociétaire en 1829. Entouré d’un groupe de disciples, il dirige le journal Le Phalanstère en 1832 et cherche des capitaux pour financer des expérimentations de sa théorie. Plusieurs expérimentations ont lieu après sa mort, la seule de son vivant étant un échec en 1833.

Ingénieur français, adepte des idées de Saint-Simon (il est d’ailleurs membre du Collège de la religion saint-simonienne). Henri Fournel soutient l’idée de lutter contre l’individualisme et l’égoïsme en encourageant l'industrie, l'agriculture, le commerce et l’augmentation de la production ainsi que l’initiation de grands travaux afin d'élever le niveau de vie des Français. Dans le droit fil de l’école saint-simonienne, il pense que la société doit être hiérarchisée selon les mérites de chacun et dénonce la propriété et l’héritage comme des formes d’exploitation de l’homme par l’homme, pour les remplacer par le collectivisme en refusant le libre-échange. Ses textes parus dans Le Globe sont rassemblés en 1831 dans la brochure Articles sur l'hérédité de la propriété.