Essentiels de l'économie - accès par auteur : D
Pierre-Samuel Dupont de Nemours, Charles Dunoyer… Consultez et téléchargez gratuitement une sélection de titres fondamentaux en histoire de la pensée économique, classés par ordre alphabétique d'auteur (lettre D).
Eugène Daire exerça le métier de percepteur qui lui fit acquérir des compétences en matière financière. Influencé par la lecture de Jean-Baptiste Say, il développe ses idées dans la presse, et est notamment un collaborateur régulier du Journal des économistes. Eugène Daire est particulièrement connu pour ses grandes rééditions des économistes du XVIIIe siècle. Il a ainsi réalisé l'édition scientifique de 5 des 15 volumes de la Collection des principaux économistes, sur les économistes financiers du XVIIIe siècle, les physiocrates, les œuvres de Turgot, les mélanges d’économie politique.
Antoine Dareste de La Chavanne est agrégé d’histoire et géographie en 1841 et archiviste-paléographe. Après avoir enseigné l’histoire dans les facultés de Grenoble et de Lyon, il devient doyen de la Faculté des lettres de Lyon à partir de 1865. Il produit des travaux sur l’histoire de France tout au long de sa vie, notamment une Histoire des classes agricoles en France, depuis saint Louis jusqu'à Louis XVI publiée en 1854.
Née en 1824, Julie-Victoire Daubié obtient le brevet supérieur de capacité qui lui permet d’enseigner et poursuit l'étude du grec et du latin. Inscrite à la faculté des Lettres de Lyon, elle est la première femme en France à obtenir le baccalauréat en 1861. Elle devient ensuite journaliste économique pour Le Journal des Economistes et L'Economiste français. En 1871, elle devient la première licenciée ès Lettres, alors que les cours de la Sorbonne sont fermés aux femmes. Militante féministe, elle lutte notamment pour le droit de vote et l'accès des femmes à l'enseignement supérieur. Elle publie des essais comme La Femme pauvre au XIXe siècle, qui lui vaut le premier prix du concours de l'Académie impériale de Lyon, et L'émancipation de la femme.
Polytechnicien de formation et fils du philosophe Antoine Destutt de Tracy, Victor Destutt de Tracy participe aux campagnes napoléoniennes. Il est brièvement ministre de la Marine et des Colonies sous la Seconde République. Après le coup d’État de Napoléon III, il se retire sur ses terres en Sologne. Spécialiste d’agronomie, il devient membre de l’Académie d’agriculture de France en 1852. Ayant mené d’importants travaux de bonification de terres ingrates il rédige notamment des Lettres sur la vie rurale.
Historien né à Douai en 1819. Agrégé d'histoire, il enseigne, notamment au lycée Saint-Louis, puis devient inspecteur de l'enseignement primaire du département de la Seine. Il s’intéresse aux questions sociales, à la condition et l’histoire des travailleurs, sujets peu étudiés jusque-là. Il publie Quelques mots sur les relations du capital et du travail (1848) et Histoire des classes laborieuses en France : depuis la conquête de la Gaule par Jules César jusqu'à nos jours (1857).
Industriel et homme politique français, Nicolas Ducarre est franc-maçon et membre de plusieurs sociétés savantes de Lyon dont l’Académie des sciences, belles-lettres et arts et la Société d'économie politique. Dirigeant d’une entreprise de toiles cirées, il dépose en 1852 un brevet sur le mode de traitement des matières grasses et leur emploi pour les toiles imperméables. Il devient Conseiller municipal à Lyon et député du Rhône. En 1877, il publie le rapport Sur les conditions du travail en France : salaires et rapports entre ouvriers et patrons.
Botaniste, chimiste et agronome, Duhamel du Monceau étudie les sciences naturelles sous la direction de professeurs du Jardin royal – ancêtre du Museum d'histoire naturelle – tels que Jussieu. Il est élu membre de l'Académie des sciences dès 1728 dans la classe de botanique. S’intéressant aux applications pratiques de ses travaux, il se livre à des expérimentations sur ses terres et applique notamment ses théories agricoles. Il écrit de nombreux ouvrages dont un Traité de la culture des terres et des Éléments d'agriculture. Nommé inspecteur général de la marine en 1739, il publie plusieurs travaux sur la construction navale et fonde l'École des ingénieurs-constructeurs de vaisseaux royaux.
Ayant étudié le droit, Charles Dunoyer fonde avec Charles Comte le journal libéral Le Censeur en 1814 et contribue à d’autres revues comme Le Journal des économistes. Après 1820, il enseigne l'économie politique à l'Athénée. La matière de son enseignement, retravaillée tout au long de sa vie, donne lieu à plusieurs ouvrages dont Nouveau traité d'économie sociale en 1830. Pendant la monarchie de Juillet, il entre à l'Académie des sciences morales et politiques et est nommé conseiller d’Etat. Représentant du libéralisme économique, Charles Dunoyer développe une doctrine selon laquelle la liberté (entendue comme puissance d'action) naît du travail et de la morale des masses, des progrès industriels et moraux de la société. Elle est la seule susceptible d'assurer le bonheur de tous.
Économiste disciple de François Quesnay, Pierre-Samuel Dupont de Nemours est l'auteur d'ouvrages d'économie politique et le collaborateur des ministres Turgot, puis Necker, Vergennes, et Calonne. Député du Tiers État en 1789 puis membre de l'Assemblée constituante, royaliste, il échappe de peu à la Terreur. Elu au Conseil des Anciens en 1795, il se réfugie aux Etats-Unis après le coup d'État de fructidor an V (septembre 1797). Revenu en France en 1802, il retourne pendant les Cent Jours aux États-Unis et y meurt en 1817.
Il est le premier à enseigner la sociologie à l’université (Bordeaux, 1887). Il fonde l’école de sociologie qui porte son nom et dominera la recherche jusque dans les années 40. Même au-delà, de façon plus critique, il reste une référence incontournable de la discipline. Partant du principe que les faits sociaux sont dans la nature, explicables selon les lois universelles de cause à effet, il dégage des invariants dont l’agencement singulier est au fondement de chaque société. Il expose sa méthode dans les Règles de la méthode sociologique (1895).
Né en 1684, Nicolas Dutot est caissier de la Compagnie des Indes créée par John Law. En 1738, il publie Réflexions politiques sur les finances et le commerce en réponse à l’Essai politique sur le commerce de Jean-François Melon. Dutot défend l’immutabilité de la monnaie et s’oppose à ce que le souverain puisse faire varier arbitrairement sa valeur, pratique courante sous l'Ancien Régime. Son livre permet de comprendre les débats qui agitent les économistes sous la Régence. Il défend le Système de Law dont l’échec, selon Dutot, vient d'une mauvaise application. Il est également considéré comme précurseur de l’économie quantitative.