Théologie : liturgie

Latin 1052 : Bréviaire dit de Charles V

Sorte de collectaire plénier englobant les leçons, le bréviaire regroupe l’ensemble des textes permettant la récitation ou la célébration de l’office. Inspirée en grande partie de celle du Bréviaire de Belleville, la décoration de ce superbe manuscrit due essentiellement à Jean Le Noir, disciple de Pucelle, ne comporte pas moins de 243 petites peintures dont, au feuillet 261, un portrait du roi Charles V. Utilisé par le roi pour sa dévotion privée, le livre liturgique était conservé dans sa chambre du donjon de Vincennes. Déclaré manquant dans les inventaires royaux à partir de 1391, il fut cédé par Charles VI au duc d’Orléans, puis par Valentine Visconti à Jean, duc de Berry. Après la mort de ce dernier (15 juin 1416), il entra dans les collections du futur Charles VII.

Latin 10525 : Psautier de saint Louis (1270-1274)

Autre livre liturgique bien qu’il n’ait jamais été utilisé dans les cérémonies liturgiques, le psautier a servi de manuel d’apprentissage de la lecture, d’exégèse biblique et de théologie. Destiné notamment à la dévotion privée, il se confondait souvent avec un objet d’art. Ainsi, ce superbe manuscrit, daté aujourd’hui des années 1270-1274, comporte soixante-dix-huit peintures pleine page précédant le texte des psaumes : y sont représentées diverses scènes des premiers livres de l’Ancien Testament. Longtemps attribué à saint Louis, le psautier aurait une origine plus tardive et aurait été exécuté à l’occasion du mariage de Philippe III avec Marie de Brabant en 1274. De même que nombre de livres liturgiques ou livres de piété, il était conservé dans la chambre du roi à Vincennes. Il ne figure plus dans les inventaires des joyaux à partir de 1400. À l’exemple du Bréviaire de Belleville, il passa entre les mains de Marie de France, religieuse au couvent de Poissy à partir de 1397.

Latin 8851 : Évangiles de la Sainte-Chapelle

Ce livre d’Évangiles, qui fut offert par le roi Charles V à la Sainte-Chapelle en 1379, fut réalisé à la demande d’Egbert, évêque de Trêves, vers 984. Exemple de l’art ottonien, la décoration est due au Maître du Registrum Gregorii. Feuillets de parchemin pourprés, écriture à l’encre d’or, peintures pleine page en tête du volume et des Évangiles, grandes initiales d’or sur fond peint en font un ouvrage particulièrement luxueux. Donné par un empereur d’Allemagne à un roi de France après le XIe siècle, il fit partie de la collection de livres de saint Louis. Il est mentionné dans l’inventaire du trésor du dauphin, futur Charles V, en 1363 et fit partie de la Librairie du Louvre. Ce fut sous son règne que fut réalisée la plaque d’or niellée, aujourd’hui le plat supérieur de la reliure orfévrée, sans doute en 1379.

NAL 3145 : Heures de Jeanne de Navarre

Outre le psautier et le bréviaire, le livre d’heures, composé à l’origine du petit office de la Vierge et de l’office des morts, servit à la dévotion de nombreux laïcs. Aux deux premiers offices, furent ajoutés un nombre variable d’offices, de prières à la Vierge et de suffrages selon les manuscrits. La Librairie royale en compta quarante-sept exemplaires entre 1380 et 1424. Sept d’entre eux ont été retrouvés. Bien qu’il n’ait pu être identifié dans les inventaires royaux, il faut peut-être leur ajouter le livre d’Heures de la reine Jeanne de Navarre (1311-1349), daté de 1330-1340, décoré par quatre artistes dont deux ont été identifiés aux peintres Mahiet et Jean le Noir qui ont travaillé pour la cour. Quelque soixante-deux peintures, ainsi que les armoiries de France et de Navarre, ornent le manuscrit.

NAF 4338 : Traités de dévotion  (1330-1339)

Composé pour Marie de Bretagne († 1339), comtesse de Saint-Pol, veuve de Gui II de Châtillon (†1317), le manuscrit se présente comme un recueil de textes d’édification et de traités de dévotion en prose et en vers. Le cycle iconographique a été attribué à l’enlumineur Mahiet, actif à Paris à partir de 1323 ou à son atelier. Le premier traité, le Legiloque, s’ouvre sur une peinture occupant la moitié du folio, sur laquelle Dieu dans un nuage révèle ses volontés au peuple juif. Le manuscrit est présent dans les inventaires de la Librairie du Louvre entre 1380 et 1424.