L'ensemble le plus volumineux est celui des lettres écrites par Fauré à sa femme Marie. Au nombre de plusieurs centaines, celles de ces lettres actuellement visibles dans Gallica sont celles datées de la période 1883-1908. Cette correspondance est une source extrêmement précieuse sur la genèse de beaucoup d'œuvres de Fauré, le musicien ayant tendance à faire suivre à sa femme, lettre après lettre, l'avancée de ses travaux de composition. Elle contient également nombre d'aveux de Fauré sur ses conceptions esthétiques ("Tu as raison d'apprécier le genre [de la musique de chambre] comme tu le fais. C'est bien là, avec la musique symphonique, la véritable musique et la traduction la plus sincère d'une personnalité", écrit-il à Marie le 27 août 1903, NLA-4 (234)), ou encore sur l'image qu'il a de lui-même ("Saint-Saëns, quand j'étais jeune, me disait souvent qu'il me manquait un défaut qui, pour un artiste, est une qualité : l'ambition", 26 août 1907, NLA-5 (175)).
Un autre ensemble capital est celui des lettres de guerre envoyées à Fauré par son fils Philippe, depuis le front, entre 1915 et 1918 (NLA-1 et NLA-2). Philippe Fauré-Frémiet s'était engagé dans le 3e régiment de zouaves, où il était automobiliste de liaison, et participa notamment à l'expédition alliée aux Dardanelles, en 1915. Resté à Paris, Fauré passera cette période dans l'angoisse de son sort.
Dans la catégorie des "lettres intimes", ajoutons celles envoyées par Fauré à Marguerite Hasselmans (1876-1947), pianiste, qui fut la maîtresse du compositeur de 1901 jusqu'à sa mort en 1924.