Débats économiques et sociaux - Paupérisme

Dès le XVIIIe siècle, de nombreux textes traitent de la manière dont la société doit gérer ses pauvres et ses indigents. Ce débat prend de l’ampleur avec les Lumières et la révolution industrielle, comme le lecteur pourra le voir à travers cette sélection de textes disponibles dans Gallica.

Homme politique, agronome et écrivain français. Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris. Il a publié des travaux sur la minéralogie, la géologie, et sur divers points de droit constitutionnel et d'économie sociale, notamment la question du paupérisme, avec De la misère des ouvriers et de la marche à suivre pour y remédier (1832) et Du paupérisme, de la mendicité et des moyens d'en prévenir les funestes effets (1834). Il devient ainsi correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques. En 1835, il entre à la Chambre des Pairs en tant que royaliste constitutionnel. Il prend une part assez considérable aux travaux de cette assemblée où il vote avec le gouvernement. Il reste très actif dans le monde politique jusqu’à sa mort.

Economiste français, Eugène Buret remporte le grand prix au concours de l'Académie des sciences morales et politiques sur le paupérisme, grâce à De la misère des classes laborieuses en Angleterre et en France... Ce tableau saisissant de la triste situation des classes laborieuses dans les centres manufacturiers des deux pays, rencontre un grand succès auprès de ses pairs, malgré des positions nettement différentes de la très grande majorité d'entre eux.

Fils de Jacques Coste qui avait créé le Temps, Adolphe Coste fonde le journal Le Globe, Journal des intérêts économiques (1871-1938), et le dirige jusqu’en 1879. Il est membre de la Société d'économie politique, de la Société de sociologie de Paris et président de la Société statistique de Paris. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages d’économie politique et sociale comme Les conditions du bonheur et de la force pour les peuples et les individus (1879), Hygiène sociale contre le paupérisme (1882) et Les questions sociales contemporaines (1889).

Né en Suisse à Soleure, il collabore à compter de 1830 au Bulletin universel des sciences. Il fonde en 1833 la Revue mensuelle d’économie politique qu’il dirige jusqu’à sa disparition en 1836 et collabore à divers journaux dont le Journal des Économistes. Son Essai sur l’Association des douanes allemandes (Zollverein) est couronné par l’Académie des Sciences morales et politiques en 1840. Il publie en 1845 une brochure intitulée Situation des classes ouvrières et, peu avant sa mort, les Observations sur les classes ouvrières où il se montre hostile aux tentatives de régulation du niveau des salaires et attribue les déplorables conditions de vie des ouvriers à leur insouciance du lendemain et à leur intempérance.

Haut fonctionnaire et homme politique, Adrien de Gasparin devient préfet du Rhône en 1834, au moment de la deuxième révolte des canuts qu’il contribue à réprimer. Ceci lui vaut d’être fait pair de France puis d’être nommé ministre de l’Intérieur en 1836. En 1837, il rédige un Rapport au roi sur les hôpitaux, les hospices et les services de bienfaisance dans lequel il soulève la question du paupérisme et des secours offerts aux classes pauvres. Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs traités d’agronomie. Il traite notamment d’économie rurale dans le dernier volume de son Cours d’agriculture (1851).

Nommé en 1864 attaché puis chef en 1882 du bureau des Enfants assistés de la Seine à l'administration générale de l'Assistance publique à Paris, il obtient une licence en droit en 1868. Membre de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France (1879-1908), il devient membre de la Société d'économie politique en 1887. Correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques (section de Morale) de 1894 à 1916 et membre associé étranger de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur les thèmes de la charité et de l’assistance publique dans l’histoire, dont La question des enfants abandonnés et délaissés au XIXe siècle (1885).

Fils de magistrat, Guillaume-François Le Trosne fait des études de droit avant d'exercer les fonctions d'avocat du roi au présidial d'Orléans de 1753 à 1774. Il est membre fondateur de la Société royale d'agriculture d'Orléans et membre associé de l’Académie royale des belles-lettres de Caen. Économiste, il s'inscrit dans le mouvement physiocrate dont il développe les principes dans ses articles et ses ouvrages. Il collabore notamment au Journal de l'agriculture, du commerce et des finances et aux Éphémérides du citoyen, le journal de l'école physiocrate. Il publie entre autres ouvrages d’économie De l’intérêt social, De l’ordre social, De l’administration provinciale et de la réforme de l’impôt et Mémoire sur les vagabonds et sur les mendiants.

Médecin, Philippe-René Marchand publie sa thèse en 1811 et se fait connaître par son Nouveau projet de paix perpétuelle (1842), essai utopiste de confédération européenne. Dans Du paupérisme (1845) il recense les caractéristiques sociales et économiques de la misère qui trouvent, selon lui, leur origine dans les « fautes de conduite » des classes laborieuses et propose une série de mesures administratives d’encadrement pour inciter au respect des bonnes mœurs dans une perspective malthusienne.

Homme politique et leader du mouvement catholique social, il s’investit dans diverses œuvres de bienfaisance à partir de 1839. En 1845, il fonde les Annales de la Charité – revue dont les articles seront repris dans De l’intervention de la société pour prévenir et soulager la misère – puis, en 1847, la Société d’économie charitable afin de réunir des économistes proches du catholicisme social. Elu député en 1849, il est à l’origine de l’adoption d’un train de lois sociales en 1850-1851. En 1852, il rédige le décret qui légalise et développe le mouvement mutualiste.

Historien et économiste français. Partisan d’un système de banque libre de réserves monétaires à 100%, il expose sa conception dans le Journal des économistes en 1866 avec l’article « Le Billet des banques d’émission et la fausse monnaie ». Il reste également connu pour avoir publié en 1857 Du paupérisme en France et pour avoir défendu avec Frédéric Passy et Prosper Paillottet le principe de droit de propriété perpétuel des auteurs sur leurs œuvres, principe qu'ils argumentent dans l’ouvrage De la Propriété intellectuelle (1859). Membre de la Société d’économie politique, Victor Modeste est aussi disciple de l'économiste libéral Frédéric Bastiat.

Cet auteur, dont le pseudonyme probable n’a pas été dévoilé, appartient à la mouvance fouriériste. Rédacteur à la Revue générale d’architecture et de travaux publics, il a par ailleurs publié des brochures prenant parti pour les travailleurs, comme Le bilan de la France ou La misère et le travail (1845) et Le pain du prolétaire, ou Le commerce des peuples, réponse à M. Thiers (1851).

Neveu du chansonnier Jules Vinçard, Pierre Vinçard travaille comme apprenti puis ouvrier dans plusieurs ateliers dès le plus jeune âge. Il commence à écrire des articles sur le travail et la condition des classes ouvrières dans la Ruche populaire, journal rédigé par des ouvriers. Il collabore au Bien-être universel dans lequel il tient la rubrique « L’enquête industrielle ». Il fonde Le travail affranchi en 1848 et est secrétaire de la rédaction de la Presse de 1853 à 1856. Il publie des ouvrages tels que Les ouvriers de Paris (1863) ; celle-ci contient l’étude de seize corps de métier d’ouvriers dans l'alimentation (boucher, pâtissier, etc.) sous les aspects sociologique, technique et réglementaire.

Juriste, économiste et homme politique polonais naturalisé français. Titulaire d’un doctorat en économie politique, il fonde la Revue de législation et de jurisprudence (1834) et occupe une chaire de législation industrielle puis d’économie politique au CNAM.  Il institue en 1852 le Crédit foncier de France. Partisan du libre-échange économique, il attribue par ailleurs à l’État un rôle protecteur et contribue à l’adoption d’une loi qui limite le travail des femmes et des enfants et créée des inspecteurs du travail. Parmi ses nombreuses œuvres, on citera Études d'économie politique et de statistique (1848) qui traite notamment de l'Exposition agricole et industrielle de Bruxelles et du paupérisme en Flandres.