De Tôkyô, deux routes permettent de rejoindre Kyôto, l’ancienne capitale impériale : le Tôkaidô (route de la mer de l’Est) et le Nakasendô (route à travers les montagnes du Centre). Même si les traités, qui imposent l'obtention d'un permis, limitent les déplacements des étrangers à l’intérieur du Japon, ces routes bénéficient du succès des excursions touristiques. Elles reçoivent de nombreux réaménagements leur permettant d’être en partie carrossables. Il faut cependant toujours deux semaines pour parcourir les 500 km du Tôkaidô.
Les voyageurs étrangers y découvrent une route très fréquentée, par toutes les classes de la société : "tout le Japon est là, voyageant, circulant, s’agitant sur cette route" (L. de Beauvoir, Voyage autour du monde, 1875). On assiste encore en cette période Bakumatsu (fin du régime shôgunal), au chassé-croisé des daïmios et de leur suite se rendant de leur province à la capitale et revenant de leur séjour à la "cour" du shôgun suivant un calendrier très strict.
Sur le Nakasendô, le voyageur est confronté à un autre aspect du paysage japonais, plus accidenté : "plateaux sauvages qui dominent des cimes et des vallons solitaires", où les "centres habités...sont aussi plus primitifs" (H. Krafft, Mon Voyage autour du monde, 1885). En cheminant sur ces grandes voies de communications, le touriste étranger peut partir à la découverte du Japon. Les récits sont émaillés d’anecdotes relatant les rencontres avec les habitants, et traduisent la curiosité des auteurs pour les villes traversées, les sites historiques ou religieux.