Œuvre romanesque de Victor Hugo

L'œuvre romanesque de Victor Hugo est un univers à la fois cohérent et d'une inépuisable richesse, atypique par rapport à l'histoire canonique du genre au XIXe siècle, mais qui n'a cessé, depuis 200 ans, de passionner les lecteurs et d'inspirer la culture populaire. 

Premier essai romanesque publié par Victor Hugo, ce conte horrifique parut en 1823 sans nom d'auteur. Le manuscrit n'est pas conservé.

Bug-Jargal est le second roman publié par Victor Hugo, en 1826 ; mais une première version plus courte avait paru six ans auparavant dans l’éphémère revue qu’il avait fondée avec ses frères, Le Conservateur littéraire. Dans cette confrontation entre deux hommes — un maître et un esclave, un Blanc et un Noir — à Saint-Domingue en 1791 s’affirme, chez un Hugo encore adolescent, une protestation fondamentale contre l’injustice et l’humiliation.

Manuscrit, édition originale (1826), éditions illustrées...

Récit brut et poignant à la première personne, Le Dernier Jour d'un condamné reste un texte fondamental dans l'histoire du combat pour l'abolition de la peine de mort, cause pour laquelle Hugo lutta toute sa vie.

Manuscrit, édition originale (1829)...

Rédigée en quelques mois, ce luxuriant drame gothique ressuscitant le Paris du XVe siècle imposa Hugo, après Walter Scott et aux côtés d'Alexandre Dumas, comme un maître du roman historique. Depuis bientôt 200 ans, Notre-Dame de Paris n'a cessé d'être relu, illustré, et de connaître des adaptations sur scène puis à l'écran.

Manuscrit, épreuves corrigées, édition originale (1831), premières éditions illustrées...

Hugo en tira quelques années plus tard un livret pour l'opéra de son amie Louise Bertin La Esmeralda, créé en 1836 : partition autographe, partition imprimée, iconographie.

Inspiré de faits réels, ce court récit de la vie d'un homme conduit au crime par la misère, condamné et exécuté, est un jalon entre Le Dernier Jour d'un condamné et le Jean Valjean des Misérables.

Manuscrit, édition originale (1834)...

Monument de la littérature mondiale, œuvre-somme mêlant et transcendant la vie personnelle de Hugo et l'histoire de la France depuis la Révolution, plaidoyer intemporel contre les damnations sociales, Les Misérables furent commencés en 1845 sous le titre Les Miséres. La révolution de juillet 1848 en interrompit la réadaction, que Hugo ne reprit que douze ans plus tard, dans son exil à Guernesey, pour l'achever sur le champ de bataille de Waterloo en 1861. Le majestueux manuscrit en deux tomes, le reliquat et la correspondance éditoriale témoignent de cette longue gestation. Le roman fut d'abord publié à Bruxelles, avant une première édition en France (Pagnerre, 1862). Une première édition illustrée fut suivie de beaucoup d'autres.

En 1863, une adaptation théâtrale fut écrite par Charles Hugo, et connut elle aussi un grand succès dans le monde entier (texte, iconographie)...

Ce roman, atypique dans l'œuvre de Hugo, est un enfant de l'exil dans l'archipel anglo-normand, né de la fréquentation quotidienne de la Manche. Contrairement aux autres grands romans de Hugo, l'arrière-plan historique est négligeable, le nombre de personnages réduit, et l'intrigue d'une parfaite simplicité. Sous un pluriel un peu trompeur, Les Travailleurs de la mer sont essentiellement le poème épique de la lutte d'un homme seul contre l'océan, dans toute sa dimension symbolique.

Manuscrit en deux tomes et dessins que Hugo y avait insérés, édition originale (1866), premières éditions illustrées...

L'Homme qui rit est peut-être la manifestation la plus caractéristique et la plus exacerbée du génie romanesque hugolien. Dans ce roman mettant en scène, dans l'Angleterre de la fin du XVIIe siècle, la destinée d'un enfant kidnappé et défiguré, recueilli par un saltimbanque et devenu comédien, on retrouve de multiples échos des Misérables, de Notre-Dame de Paris, de Ruy Blas... Cette œuvre baroque, étrange, touffue, déconcerta le public de 1869, mais n'a cessé depuis de fasciner et d'inspirer.

Manuscrits et reliquats, édition originale...

Hugo avait initialement envisagé une trilogie : un roman de l'aristocratie (L'Homme qui rit), un roman de la révolution (Quatrevingt-treize) et, entre les deux, un roman de la monarchie, qui ne vit jamais le jour. Dans ce qui fut son dernier roman, écrit à Guernesey après l'exil, Hugo accomplit à nouveau, à travers une puissante évocation de la Terreur et des guerres de Vendée, un retour sur l'histoire du siècle écoulé et l'affrontement encore inachevé de l'ancien monde et du nouveau.

Manuscrit et reliquat, édition originale (1874), première édition illustrée...