Les premiers produits de consommation

Au XVIIIe siècle, le développement des manufactures rend accessible de nombreux produits : papiers peints, éventails, textiles imprimés. Les pratiques de consommation jusque-là réservées aux plus riches s'ouvent à un plus grand nombre et sont stimulées par l'essor de la mode. 

Au XVIIIe siècle, la mode est un des moteur de la consommation. Des périodiques spécialisés apparaissent dans la deuxième moitié du siècle, dans le but de diffuser l'information sur les nouveautés et d'influencer le goût des consommateurs. Après quelques essais comme la Galerie des modes et costumes français (1778-1785) et ses premières planches en couleur, on considère généralement que c'est le Cabinet des modes qui inaugure, en France, l'histoire de la presse périodique de mode. 

De 1715 à sa mort en 1737, l'intendant de la marine, Antoine-Denis Raudot collecte des échantillons de tissus et de rubans issus des manufactures françaises. D'abord léguée à son maître le secrétaire à la marine, Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas, sa collection est ensuite acquise par le maréchal Louis-François-Armand de Vignerod du Plessis, duc de Richelieu. Elle constitue un témoignage exceptionnel des productions textiles et des modes françaises du premier XVIIIe siècle. 

Objet emblématique du luxe au XVIIe siècle, l'éventail se diffuse dans les couches moyennes de la population urbaine au cours du XVIIIe. La fabrication de feuilles d'éventail en papier imprimé permet d'en abaisser considérablement le prix. Elle suscite aussi l'apparition de phénomènes de consommation rapide, car il devient possible d'en remplacer à peu de frais le décor et de l'accorder à des modes ou à l'actualité.