Le Parisien tel qu'il se parle

Découvrez les parlers et accents parisiens à travers des études, des guides de conversation, des dictionnaires de locutions mais aussi des lexiques de l’argot français et des enregistrements sonores.

En 1844, ce dictionnaire de l'argot employé dans les "Mystères de Paris" est publié deux ans après la parution du roman. Conçu à partir des renseignements donnés par un ancien surveillant de la Roquette et un ancien garde chiourme du bagne de Brest, cet ouvrage est complété par des dialogues et la nomenclature des différents types de vol accompagnés de leur définition.

Alfred Delvau (1825-1867) publie cet ouvrage en 1866 qui distingue deux argots parisiens : celui des voleurs assimilable au cant britannique et celui de tous les parisiens que l'auteur rapproche du slang. Delvau insiste dans son introduction sur le fait que si la France parle français, Paris parle argot. Il existe une seconde édition entièrement refondue de ce texte.

Lorédan Larchey (1831-1902), Bibliothècaire à la Bibliothèque Mazarine puis à la Bibliothèque de l'Arsenal dont il devint le Conservateur en 1880 est aussi un lexicographe auteur des Excentricités du langage français qui dans sa 6e édition devient le Dictionnaire d'argot  qui fût l'objet de nombreuses rééditions et pour lesquelles il y publia des suppléments. Ces suppléments contiennent de mentions nouvelles, un répertoire spécial du largonji et le vocabulaire des chauffeurs de l'an VIII.

Charles Nisard (1808-1890) publie en 1872 cette étude sur le patois parisien et le langage populaire de la banlieue qui devait être le complément d'un dictionnaire du patois de Paris et de la banlieue destiné à faire partie de l'Histoire générale de la ville de Paris du baron Haussmann et dont le manuscrit disparu lors de l'incendie de l'Hôtel de Ville pendant la Commune.

Suite à la destruction de son manuscrit du Dictionnaire du langage populaire en 1871, Charles Nisard publie en 1874-1875 dans la Revue de l’Instruction publique (Gand) une étude intitulée  De quelques parisianismes populaires et d'autres locutions non encore ou mal expliquées qui regroupe des parisianismes. Dès l'introduction, l'auteur distingue de l'argot ces mots et locutions de différentes époques spécifiques aux langages parisiens. Une édition revue, corrigée et augmentée est publiée en France en 1876.

Sur le langage actuel de Paris, essai linguistique est un extrait du programme pascal du Collège Frédéric de Francfort-sur-Oder de Louis Botzon. Cet ouvrage a été publie en français en Allemagne en 1873.

Lucien Rigaud publie en 1878 ce dictionnaire du jargon parisien - l'argot ancien et l'argot moderne. Précédé d'une introduction évoqaunt les différentes étymologies possibles du mot "argot", l'auteur retrace l'histoire de l'argot dont il situe les origines au XVe siècle dans la cour des miracles.

Adolf Mende publie à Londres en 1880 cette étude en langue française sur la prononciation du e muet à Paris qu'il a conçue comme un guide de prononciation à l'usage des étrangers.

Albert Barrère publie à Londres en 1887 un dictionnaire de langue qui traduit en anglais l'argot des voleurs (cant) et l'argot (slang) des beaux quartiers et des faubourgs de Paris. En préambule de ce dictionnaire, l'auteur intègre des textes populaires rédigés en anglais et en français entre le 15e siècle et le début du 19e siècle.

En 1888, est publiée à Berlin la seconde édition du recueil alphabétique d'expressions courantes d'argot parisien de Césaire Villatte. Lexicographe, fils d'émigrés français a conçu cet ouvrage édité pour la première fois en 1884 à destination du lectorat allemand.

Eduard Koschwitz (1851-1904) présente en 1896 dans cette seconde édition revue et corrigée de son ouvrage intitulé les Parlers parisiens une introduction historique et théorique suivie d'un corpus de textes de différents auteurs accompagnés de leur version en phonétique.

Anton Burger (1863-19..) a rassemblé dans cet ouvrage publié en 1902 les locutions argotiques les plus courantes à Paris. Cet ouvrage d'une vingtaine de pages s'adresse autant aux francophones qu'aux étrangers qui souhaitent séjourner dans la capitale française.

Le Petit Dictionnaire d'argot parisien, ouvrage anonyme édité en 1907, propose en 8 pages les mots essentiels de l'argot parisien.

Charles Marchand publie en 1916 cette sélection de l'argot parisien moderne à l'usage des touristes anglophones intitulé A careful selection of modern Parisian slang. Cet ouvrage enrichi par l'argot des tranchées est organisé par sections : sonorités, locuteurs, circonstances…

Lazare Sainéan (1859-1934), philologue et linguiste roumain a suivi l'enseignement de Gaston Paris, Michel Bréal, Paul Meyer et Barbier de Meynard lorsqu'il est venu étudier à Paris. Spécialiste de la langue rabelaisienne, il a rédigé plusieurs ouvrages sur les langages dérivés du français à l'instar de l'argot dont un volume sur l'argot des tranchées. Cette étude de 1920 intitulée Le langage parisien au XIXe siècle : facteurs sociaux, contingents linguistiques, faits sémantiques, influences littéraires clot l'ensemble de ses travaux de recherche sur les langues vulgaires de la France.

Auteur de pièces pour le Grand Guignol, Henri Bauche publie en 1920 dans les études romanes un ouvrage consacré au français parlé à Paris : Le Langage populaire. Grammaire, syntaxe et dictionnaire du français tel que le parle dans le peuple de Paris avec tous les termes d'argot usuel, Paris 1920. Cet ouvrage a été réédité à plusieurs reprises en 1928, 1946, 1951). Il existe une édition corrigée et augmentée publiée en 1946.

>

Tout comme Paris a sa rive gauche et sa rive droite, le parler parisien a deux visages : à l’Ouest la langue distinguée des beaux quartiers, à l’Est et à la périphérie de la ville la gouaille populaire du Ventre de Paris et des faubourgs. Marqueurs sociaux, accents, phrasé et vocabulaire trahissent l’origine sociale, le quartier de résidence, voire la profession du locuteur.

La langue parisienne s’enrichit au fil du temps de l’apport des vocabulaires des métiers, des dialectes régionaux liés aux vagues successives d’exode rural et d’immigration, mais elle tend aussi à se répandre au-delà de ses frontières. En effet, la langue parisienne parlée dans les salons et beaux quartiers de Paris se confond avec le français standard. Et il fut par ailleurs longtemps de bon ton pour la bourgeoisie de province d’imiter la bonne société parisienne notamment par l’usage de l’accent pointu. Elle est en concurrence avec l’argot parisien auquel s’intéressèrent tôt les écrivains comme les linguistes et que le théâtre, le roman - notamment les grands feuilletons — et la chanson popularisèrent.

Au cours de la première guerre mondiale et au retour du front, le langage des faubourgs se diffusa sur le territoire national dans la mesure où il avait fortement marqué de son empreinte l’argot des tranchées.

Cet ensemble regroupe divers types de documents : des études abordant l’histoire, l’étymologie, la phonétique des parlers parisiens, des travaux littéraires, mais aussi des guides de conversation, des dictionnaires de locutions mais aussi des lexiques de l’argot français à l’usage des anglais et des allemands.