La Parisienne vue par le XIXe siècle

La Parisienne, tour à tour exaltée, magnifiée, enviée,  mais aussi décriée et moquée par une époque particulièrement misogyne, est au centre du tableau de la vie parisienne.

Taxile Delord (1815-1877) donne en 1841 sa  Physiologie de la Parisienne ; le ton est donné avec la vignette de Marie-Alexandre  Alophe (1812-1883) qui orne le titre : une élégante jeune femme entourée d’un essaim d’admirateurs qui n’ont d’yeux que pour elle. « La Parisienne est un mythe », précise l’auteur ; elle le restera pendant près d’un siècle, donnant lieu à une abondante littérature.

Léon Gozlan (1803-1866) Les maîtresses à Paris. Ce qu’est une Parisienne, 1852. Cet ensemble de textes est la reprise de ceux parus en 1845 dans le premier tome du Diable à Paris, recueil réuni à l’initiative de P.-J. Hetzel. 

Le précédant du sur-titre « Physionomies parisiennes », Paul Perret (1830-1904) publie en 1868 La Parisienne .

Arsène Houssaye (1815-1896) fait paraître en  1869 les 4 volumes de sa série Les Parisiennes (vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3 ; vol. 4 ) .

Un grand succès de l’année 1869, Parisine, de Nestor Roqueplan  (1805-1870) entend analyser les mœurs des Parisiennes et des Parisiens : « On dit Strychnine, Quinine, Nicotine, Aniline, je dis Parisine », annonce d’emblée l’auteur, comme pour souligner les dangers de l’esprit parisien .  

En 1870, Charles Diguet (1836-1909) met en valeur  Les jolies femmes de Paris  en un ouvrage orné de vingt eaux-fortes.

Alfred Grévin (1827-1892), décrit  Les Parisiennes en   1878

Gaston Bérardi (1849-1926) se cache sous le pseudonyme de Mardoche et Desgenais  pour publier en 1882 Les Parisiennes  .

Le diplomate Albert de Maugny (1839-1918), sous le pseudonyme de Zed, donne en 1889 Parisiens et Parisiennes en déshabillé : on y apprend beaucoup sur les « demi-castors » et « bas-bleus », ainsi que sur la « sportomanie  des femmes ».

De la grande dame à la demi-mondaine, de l’institutrice à la bicycliste, Georges Montorgueil reprend le genre de la physiologie pour offrir à la fin-de-siècle ce tableau de La Parisienne peinte par elle-même (1897), orné des élégantes pointes-sèches d’Henry Somm.

Pierre Vrignault  donne en 1898 son recueil de vers : Parisiennes de 1897 .

>

Nombreuses sont les publications du XIXe siècle consacrées  exclusivement aux Parisiennes. Tour à tour exaltées, magnifiées, enviées,  mais aussi décriées et moquées par une époque particulièrement misogyne,  celles-ci  sont au centre du tableau de la vie parisienne.  Tout au long du siècle, les littérateurs parleront de « la » Parisienne, en n’ayant d’yeux que pour les aristocrates et hautes bourgeoises mondaines,   comme si les classes supérieures à elles seules représentaient la quintessence  de toute la société.