Musique à l'office

Les mélodies liturgiques, les pièces pour orgue comme les œuvres vocales du Moyen-Âge et de l’époque moderne n’ont cessé de résonner sous les voûtes de la cathédrale, accompagnant les messes et les offices.

Afin d’exécuter les mélodies convenablement et conformément aux directives de l'Eglise, les chantres pouvaient consulter le Directorium chori. Édité en 1656, ce manuel en latin comporte un ensemble d’indications relatives à l’exécution des mélodies et psalmodies destinées à la messe et à l’office. 

En juillet 1668, le chanoine Duhamel fut désigné par le chapitre pour passer la commande extrêmement ambitieuse d'un graduel manucrit de très grand format, en sept volumes. Ils ont été copiés par Jean Fossard. Léonard Blondeau et Etienne Damoiselet se sont chargés des titres et des initiales, les grandes peintures revenant à Etienne Compardel. Ces volumes sont luxueux, avec de grands frontispices et des peintures sur le thème de la séquence ou à la fête qu'elles ouvrent.

Le Dies irae de Jean-Baptiste Lully, sombre et imposant, rappelle la double vocation du musicien : à la fois auteur de musique dramatique et compositeur d’œuvres religieuses. Après une introduction orchestrale grave et désolée, la voix de basse donne à entendre une véritable lamentation reprise par le chœur dont l’homophonie rehausse la solennité et le caractère poignant de l’œuvre.

Pour certaines fêtes solennelles, Les versets des messes en plain-chant pouvaient alterner avec des pièces jouées aux grandes orgues situées au revers du portail occidental. Ces pièces étaient désignées sous le vocable de messe pour orgue. Le jeune François Couperin en a composé deux, l'une pour les couvents, l’autre pour  les paroisses. 

La messe des morts d’André Campra (1660-1744), pour solistes, chœur et orchestre, a été écrite au cours des années 1720 alors que le compositeur était maître de chapelle à Notre-Dame de Paris. À l’opposé des deux motets de Lully, Miserere et Dies irae, cette œuvre est toute de lumière et de douceur. Pour Campra, la mort n’est pas synonyme de terreur et d’angoisse mais évoque avant tout le repos éternel.

Ce manuscrit comprend un ensemble de messes notées, témoignant du renouveau du plain-chant au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. On y trouve une oeuvre ordinaire, remontant au Moyen Âge, mais aussi d'autres composées par André Campra, Michel-Richard Delalande ou Jean-François Lalouette.