Enquête en Limousin (août 1913)

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Effectuée en août 1913, la mission dans le Limousin a lieu dans la continuité de l’enquête berrichonne. Pour Ferdinand Brunot, l’enquête faite en Limousin devait à ses yeux "servir d’expérience pour déterminer ce que dans un temps donné on pouvait recueillir sur un terrain limité où on se transporterait par chemin de fer et par voiture". Du 22 au 30 août, sur 92 disques plats Pathé Saphir de 30 cm de diamètre, Ferdinand Brunot réalise 72 enregistrements de 38 sujets répartis dans 12 localités corréziennes, soit plus de 13 enregistrements par jour.

"Dans ce pays si primitif encore" (Le Temps, 13 octobre 1913), Ferdinand Brunot traque le rustique, le pittoresque, plus que le fait dialectal proprement dit. Pour lui, "un de nos meilleurs disques - une des perles des Archives de la parole" est la voix du "vieux majoral du Félibrige Eusèbe Bombal qu’il a pu recueillir à Objat. Pour autant ce rustique, ce pittoresque, ainsi capturé par le phonographe dans la France d’avant 1914, prend une valeur historique documentaire essentielle. Il faudra en effet attendre 26 ans et la "croisière folklorique" dans les Alpes de Haute Provence de la Phonothèque nationale en 1939 pour que le terrain français soit à nouveau l’objet de telles enquêtes phonographiques.