Théorie économique - École libérale française

Sélection des principales œuvres disponibles dans Gallica de l’école libérale française. Cette école domine les institutions de l’économie politique au XIXe siècle et contrôle notamment le Journal des économistes. Elle perd peu à peu de son influence au cours de ce siècle.

Économiste et homme politique français. Ayant pratiqué le commerce et la gestion de terres agricoles, admirateur de l’action du Britannique Richard Cobden, il développe une pensée libérale, reposant sur la défense du libre-échange et de la concurrence. Il expose ses idées dans le journal Le Libre-échange qu’il a créé. Il s’oppose au socialisme et au colonialisme. Il place la liberté de l’individu vu comme consommateur et non producteur au centre de son analyse, qu’il diffuse à travers de multiples pamphlets, dont La pétition des fabricants de chandelles (1845). 

Frère du révolutionnaire socialiste Auguste Blanqui, Adolphe Blanqui est professeur à l’École spéciale de commerce de Paris, dont il devient directeur, puis à partir de 1833 titulaire de la chaire d’économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers où il prend la suite de Jean-Baptiste Say. Auteur notamment d’une Histoire de l’économie politique en Europe (1837), il est chargé par l’Académie des sciences morales et politiques d’enquêtes et rapports en France (dont l’enquête sur les classes ouvrières de 1848), Espagne, Algérie, Turquie.

Économiste, essayiste et statisticien d'origine prussienne, Maurice Block fait ses études en Prusse. Naturalisé français en 1848, il fait carrière dans l'administration française et occupe le poste de sous-chef du service de la statistique générale jusqu'en 1861. Il a publié de nombreux articles et ouvrages parmi lesquels Petit manuel d'économie pratique (1880) et Les progrès de la science économique depuis Adam Smith (1890). Il est notamment membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques), du Comité de commerce (président jusqu’à sa mort), de la Société nationale et centrale d'agriculture, de la Société centrale d'horticulture de France, de la Société royale et centrale d'agriculture de Prusse et du Conseil de la Société d'encouragement à l'industrie nationale.

Économiste et homme politique français, disciple de Saint-Simon, Michel Chevalier est l'auteur de Cours d'économie politique (1842). En 1832, il part en mission aux États-Unis et au Mexique pour y observer l'état industriel et économique des Amériques. Il devient conseiller d’État puis professeur au Collège de France où il obtient la chaire d'économie politique. En tant que conseiller économique de Napoléon III, il négocie le traité franco-britannique de libre-échange de 1860 (traité Cobden-Chevalier). Convaincu que le commerce et l’industrie rapprochent les peuples, il s’investit activement aux Expositions universelles de 1862 et 1867.

Avocat de formation, Charles Comte est également journaliste et économiste. Libéral convaincu, il défend ses opinions dans le journal Le Censeur qu’il fonde en 1814 avec Charles Dunoyer. Il défend l’industrialisme, théorie libérale de la lutte des classes qui met en opposition les producteurs de richesses et les non-producteurs oisifs. Il soutient les théories de Jean-Baptiste Say dont il devient le gendre. Son influence sur Frédéric Bastiat est importante. On lui doit notamment un Traité de la propriété (1834).

Après avoir fait son droit à Paris, Jean-Gustave Courcelle-Seneuil se lance dans les affaires puis se tourne vers le journalisme comme rédacteur en chef du Journal des économistes. Résidant au Chili de 1852 à 1862, il est professeur d'économie politique à l'université de Santiago du Chili et conseiller du ministère des Finances. De retour en France, il est nommé conseiller d'État en 1879 et enseigne en tant que maître de conférences d'économie à l'École normale supérieure de Paris de 1881 à 1883. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1882. Fervent défenseur du libre-échange et des thèses de l’École classique, il publie plusieurs ouvrages d'économie et traduit quelques ouvrages d'économistes anglo-saxons tels que Richesse des nations d'Adam Smith.

Eugène Daire exerça le métier de percepteur qui lui fit acquérir des compétences en matière financière. Influencé par la lecture de Jean-Baptiste Say, il développe ses idées dans la presse, et est notamment un collaborateur régulier du Journal des économistes. Eugène Daire est particulièrement connu pour ses grandes rééditions des économistes du XVIIIe siècle. Il a ainsi réalisé l'édition scientifique de 5 des 15 volumes de la Collection des principaux économistes, sur les économistes financiers du XVIIIe siècle, les physiocrates, les œuvres de Turgot, les mélanges d’économie politique.

Ayant étudié le droit, Charles Dunoyer fonde avec Charles Comte le journal libéral Le Censeur en 1814 et contribue à d’autres revues comme Le Journal des économistes. Après 1820, il enseigne l'économie politique à l'Athénée. La matière de son enseignement, retravaillée tout au long de sa vie, donne lieu à plusieurs ouvrages dont Nouveau traité d'économie sociale en 1830. Pendant la monarchie de Juillet, il entre à l'Académie des sciences morales et politiques et est nommé conseiller d’Etat. Représentant du libéralisme économique, Charles Dunoyer développe une doctrine selon laquelle la liberté (entendue comme puissance d'action) naît du travail et de la morale des masses, des progrès industriels et moraux de la société. Elle est la seule susceptible d'assurer le bonheur de tous.

Paul Leroy-Beaulieu est l’un des principaux économistes libéraux français. Il expose sa pensée dans son Traité théorique et pratique d'économie politique et produit des travaux sur des thèmes aussi variés que Le travail des femmes au XIXe siècle (1873), La question ouvrière au XIXe siècle (1881), La dette publique de la France (1874), La question de la population (1913). Sa contribution principale réside dans la formalisation d’une vision libérale de la colonisation qui inspire Jules Ferry. Dans De la colonisation chez les peuples modernes (1874), les colonies sont considérées comme des fournisseurs de matières premières à bas prix, des marchés où écouler les productions métropolitaines et des lieux d’investissement financier peu risqués.