Essentiels de l'économie - accès par auteur : O-P-Q

Platon, Pierre-Joseph Proudhon, François Quesnay… Consultez et téléchargez gratuitement une sélection de titres fondamentaux en histoire de la pensée économique, classés par ordre alphabétique d'auteur (lettres O-P-Q).

Comte de Paris, écrivain et prétendant orléaniste au trône de France. Au début des années 1860, il se rend aux États-Unis pour s’engager dans la guerre de Sécession et de cette expérience, il rédige l’Histoire de la Guerre civile en Amérique. Après la chute du Second Empire en 1870, le comte de Paris s’investit dans la vie politique française et tente à plusieurs reprises – sans succès – d’accéder à la couronne. Il engage une réflexion sur le sujet associatif et le syndicalisme en publiant l’ouvrage Les Associations ouvrières en Angleterre en 1869.

Par tradition familiale, Eugène Ortolan devient juriste mais mène en parallèle une carrière musicale après des études au Conservatoire de Paris. En 1849, après son doctorat, il est employé au ministère des Affaires étrangères. Son livre Des moyens d’acquérir le domaine international ou propriété d’état entre les nations, d’après le droit des gens public, comparés aux moyens d’acquérir la propriété entre particuliers, d’après le droit privé ; et suivis de l’examen des principes de l’équilibre politique, publié en 1851, a longtemps fait référence dans le domaine du droit international.

Économiste et sociologue italien, Vilfredo Pareto développe le concept d’optimum de Pareto et apporte une réflexion statistique avec la loi de Pareto. Il a ainsi particulièrement contribué à l'étude de la distribution des revenus. Il introduit le concept d'efficacité et aide le développement du champ de la microéconomie avec des idées telles que la courbe d'indifférence. Représentant du courant néoclassique, Pareto a laissé à la littérature économique plusieurs ouvrages majeurs comme son Cours d’économie politique (1896) et son Manuel d’économie politique (1909). Il succède à Léon Walras à la chaire d'économie politique de l'Université de Lausanne.

Agronome né en Ecosse. Partisan de la restauration des Stuarts, Henry Patullo choisit l’exil en Scandinavie puis en France vers 1750.  Son Essai sur l’amélioration des terres (1759) qui décrit à l’intention des cultivateurs français les techniques de culture moderne appliquées en Angleterre et notamment la théorie de la rotation, fait sensation. Très proche de François Quesnay, Pattullo est un disciple de l’école physiocratique.  Dans An Essay Upon the Cultivation of the Lands, and Improvements of the Revenues of Bengal (1772), il analyse le déclin de l’agriculture au Bengale depuis l’arrivée des Anglais.

Grande figure du syndicalisme et de l’anarchisme français au XIXe siècle et journaliste, Fernand Pelloutier devient en 1895 secrétaire de la Fédération des bourses du travail. Il s’efforce de développer ces structures qui apportent une aide multiforme aux ouvriers (bureau de placement, caisses de maladie, de décès, de chômage…) et une éducation, à la différence des syndicats, centrés sur les conditions de travail. Il laisse des travaux sur La vie ouvrière en France (1900) et l'Histoire des bourses du travail : origines, institutions, avenir (1921, posthume).

Cet auteur, dont le pseudonyme probable n’a pas été dévoilé, appartient à la mouvance fouriériste. Rédacteur à la Revue générale d’architecture et de travaux publics, il a par ailleurs publié des brochures prenant parti pour les travailleurs, comme Le bilan de la France ou La misère et le travail (1845) et Le pain du prolétaire, ou Le commerce des peuples, réponse à M. Thiers (1851).

Inconnu par ailleurs, Georges Piart est l’auteur de Locataires et propriétaires : étude sociale sur les abus de la propriété à l'égard de la location (1882). Dans la continuité de Proudhon, l’auteur dénonce les inégalités nées de la propriété et en appelle à la mise en place d’une réglementation équitable entre locataires et propriétaires.

Issu d’une famille d’aristocrates, Platon naît à Athènes au début de la guerre du Péloponnèse qui va entraîner, avec la victoire de Sparte, le déclin de la cité démocratique. A vingt ans, il rencontre Socrate qui le convertit à la philosophie. La condamnation à mort du sage par les dirigeants athéniens marque, pour son jeune disciple, l’injustice du pouvoir et de son organisation. Elle initie une réflexion politique développée dans plusieurs textes majeurs de la philosophie occidentale au premier rang desquels on mentionnera La République, puis Les Lois et Le Politique. La partie essentielle de son œuvre concerne l'organisation juste de la cité, la question économique y est centrale.

Magistrat à la Chambre des comptes de Paris, il occupe diverses charges auprès de la famille royale. Membre de l’Académie royale des sciences de Suède, il se fait connaître par ses Remarques sur les avantages et les désavantages de la France et de la Grande-Bretagne par rapport au commerce et aux autres sources de la puissance des États (1754). Membre du cercle de Vincent de Gournay, il est attaché à une liberté économique adoucie par la protection des personnes. 

Ouvrier, autodidacte, Pierre-Joseph Proudhon est un théoricien du socialisme libertaire. De son parcours personnel et politique et de ses réflexions sur les grandes questions économiques de son époque (Qu’est-ce que la propriété ? en 1840, Système des contradictions économiques, ou philosophie de la misère en 1846, Le droit au travail et le droit de propriété en 1848) sont issues des idées et solutions résolument modernes : l’autonomie de gestion, le mutuellisme, la participation… Son influence, directe sur Marx et sur les révolutionnaires russes, est cependant plus large.

De formation médicale, François Quesnay rédige ses premiers écrits économiques Fermiers et Grains pour l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. S'ensuit la rédaction du célèbre Tableau œconomique (1758-1759) qui connaîtra de multiples versions. Cofondateur de l’école des physiocrates, il rassemble autour de lui plusieurs auteurs qui épousent sa théorie économique basée sur la prééminence de l'agriculture dans la production de richesses et la nécessité du libre-échange. Il coécrit avec le marquis de Mirabeau, son disciple, de nombreux ouvrages tels que Philosophie rurale, où l'économie politique physiocratique est exposée de la manière la plus complète. En 1768, paraît Physiocratie, considéré comme l'ouvrage théorique le plus important du mouvement physiocratique. Il écrit également des ouvrages d’économie appliquée dont un Essai sur l’administration des terres.

Adolphe Quételet est un mathématicien, astronome et statisticien belge. Né à Gand, enseignant renommé à Bruxelles, il est très impliqué dans les réseaux intellectuels de son temps et contribue au développement des études et des institutions statistiques dans toute l’Europe. Définie dans Sur l’homme et le développement de ses facultés, ou Essai de physique sociale (1835) et Du système social et des lois qui le régissent (1848), sa « physique sociale » repose, à la différence de celle de son contemporain et rival Auguste Comte, sur des fondements mathématiques.