Essentiels de l'économie - accès par auteur : L

Paul Lafargue, John Law, Paul Leroy-Beaulieu… Consultez et téléchargez gratuitement une sélection de titres fondamentaux en histoire de la pensée économique, classés par ordre alphabétique d'auteur (lettre L).

Journaliste, essayiste, économiste, homme politique français et gendre de Karl Marx, Paul Lafargue reçoit une formation de médecin. Il s’engage très tôt dans le mouvement socialiste. Membre de la Première internationale, il fonde en 1880 le Parti ouvrier français avec Jules Guesde. Grand théoricien du marxisme, il rédige de nombreux textes, dont La religion du capital (1887) et Le déterminisme économique de Karl Marx (1884). Son œuvre majeure est le Droit à la paresse (1880) qui, démystifiant le travail et son statut de valeur, s’attache à démontrer l’aliénation produite par le système capitaliste.

Nommé en 1864 attaché puis chef en 1882 du bureau des Enfants assistés de la Seine à l'administration générale de l'Assistance publique à Paris, il obtient une licence en droit en 1868. Membre de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France (1879-1908), il devient membre de la Société d'économie politique en 1887. Correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques (section de Morale) de 1894 à 1916 et membre associé étranger de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur les thèmes de la charité et de l’assistance publique dans l’histoire, dont La question des enfants abandonnés et délaissés au XIXe siècle (1885).

Membre du Conseil d'État en 1842, il est nommé sous-drecteur au ministère des Affaires étrangères avant d'être élu député du Gers puis de la Creuse et enfin sénateur inamovible jusqu'à sa mort en 1880. Professeur d'économie rurale à l'Institut agronomique de Versailles de 1850 à 1852, il est élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux en 1832 et membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1855. Il est notamment l'auteur de l'Essai sur l'économie rurale de l'Angleterre, de l'Écosse et de l'Irlande (1854) ainsi que de l'ouvrage Économie rurale de la France depuis 1789 (1860).

L'Écossais John Law, financier et aventurier, auteur de mémoires sur les banques et la circulation monétaire, convainc le Régent, Philippe d'Orléans, qu'il peut liquider la dette de l'État grâce à un système de crédit fondé sur le papier-monnaie. Il met sur pied une Banque générale en 1716 puis fonde l'année suivante la Compagnie d'Occident ou Compagnie du Mississippi, dont le capital est formé par la vente d'actions de 500 livres payables uniquement en billets d'État. Les premières actions se nomment « mères » puis, le succès initial aidant, viennent les « filles » et les « petites-filles ».

Charles Le Touzé publie plusieurs articles sur la question monétaire dans Le Journal des économistes, La Revue contemporaine et La Liberté. Son Traité théorique et pratique du change, des arbitrages et des matières d'or et d'argent est édité en 1859 puis augmenté dans des rééditions successives. Il y expose une théorie générale des opérations financières et présente le système monétaire de plusieurs pays du monde. En 1875, il est élu membre associé de l'Institut du droit international.

Fils de magistrat, Guillaume-François Le Trosne fait des études de droit avant d'exercer les fonctions d'avocat du roi au présidial d'Orléans de 1753 à 1774. Il est membre fondateur de la Société royale d'agriculture d'Orléans et membre associé de l’Académie royale des belles-lettres de Caen. Économiste, il s'inscrit dans le mouvement physiocrate dont il développe les principes dans ses articles et ses ouvrages. Il collabore notamment au Journal de l'agriculture, du commerce et des finances et aux Éphémérides du citoyen, le journal de l'école physiocrate. Il publie entre autres ouvrages d’économie De l’intérêt social, De l’ordre social, De l’administration provinciale et de la réforme de l’impôt et Mémoire sur les vagabonds et sur les mendiants.

Par ailleurs auteur de brochures sur l’aérostation, Jules Leloup réunit, dans une brochure intitulée La police en marche vers le syndicat (1910), plusieurs articles publiés pour la plupart dans La voix de la police et Paris quatorzième. Il y pourfend avec verve le laxisme des juges, dresse des tableaux élogieux de la situation de la police en Allemagne et en Angleterre et conclut que la constitution d’un syndicat de la police « sera l’œuvre de ceux qui discréditent la police auprès de l’opinion publique, annihilent ses efforts, affament et écœurent ses vaillantes unités ».

Paul-Pierre Lemercier (ou Mercier) de la Rivière est conseiller au Parlement de Paris et intendant de la Martinique (1759-1764). Physiocrate, disciple de François Quesnay, il publie L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques (1767) qui connait un grand succès mais suscite la controverse. L’auteur y propose le « despotisme légal », c’est-à-dire soumis au droit naturel, comme cadre politique adapté aux principes économiques défendus par les physiocrates (liberté de commerce, libre concurrence, etc.).

Paul Leroy-Beaulieu est l’un des principaux économistes libéraux français. Il expose sa pensée dans son Traité théorique et pratique d'économie politique et produit des travaux sur des thèmes aussi variés que Le travail des femmes au XIXe siècle (1873), La question ouvrière au XIXe siècle (1881), La dette publique de la France (1874), La question de la population (1913). Sa contribution principale réside dans la formalisation d’une vision libérale de la colonisation qui inspire Jules Ferry. Dans De la colonisation chez les peuples modernes (1874), les colonies sont considérées comme des fournisseurs de matières premières à bas prix, des marchés où écouler les productions métropolitaines et des lieux d’investissement financier peu risqués.

Né en 1831, Charles Letourneau est reçu docteur en médecine en 1858. S'intéressant à l’ethnographie et à la sociologie, il oriente ses travaux vers les doctrines évolutionnistes. Il entre en 1865 à la Société d'anthropologie de Paris dont il devient secrétaire général en 1887. À partir de 1886, il occupe la chaire d'histoire des civilisations à l'École d'anthropologie. Son cours L’évolution de la propriété entend montrer l’évolution de la propriété commune vers la propriété individuelle chez divers peuples et comment le droit « égoïste et sans frein » de la propriété individuelle a causé la perte de sociétés civilisées.

Procureur aux comptes en 1790, il prononce le 26 décembre 1791 un discours auprès du Conseil général de Paris dans lequel il défend une liberté régulée du commerce des grains. Il publie, vraisemblablement en 1795, De la comptabilité nationale et de son organisation, texte ambitieux où il pose les bases d’une comptabilité publique contrôlée par une Haute-Cour des finances auprès de laquelle des receveurs généraux et des trésoriers payeurs seraient directement responsables.

Entré à l’École normale supérieure en 1849, Émile Levasseur est reçu docteur et agrégé en 1854. En 1868, il est chargé du cours d’histoire des faits et doctrines économiques au Collège de France. Il devient membre de l’Académie des sciences morales et politiques, dans la section d’économie politique, statistique et finances. Il est l’un des fondateurs de la Société de géographie commerciale. Il publie Les prix : aperçu de l'histoire économique de la valeur et du revenu de la terre en France, La population française : histoire de la population française avant 1789 et démographie de la France et L'ouvrier américain : l'ouvrier au travail, l'ouvrier chez lui, les questions ouvrières.

Après sa sortie de l’Ecole centrale, Toussaint Loua devient statisticien au ministère de l'Agriculture et du Commerce où il occupe le poste de chef du bureau de la statistique. De 1875 à 1887, il dirige la Statistique de la France, ancêtre de l’INSEE. En 1878, il fonde l’Annuaire statistique de la France et participe, en 1885, à la création de l’Institut international de statistique. Il publie plusieurs mémoires sur la population parisienne et la démographie de la France, tels que De l'influence des disettes sur les mouvements de la population. La France sociale et économique offre une synthèse de l’ensemble des données recueillies à la fin du XIXe siècle.

Théoricienne marxiste, militante socialiste et communiste d’origine polonaise. Dès 1898, elle milite en Allemagne au Parti Social Démocrate. Elle défend la classe ouvrière et l’idée de la grève de masse comme moyen de révolution. L'Accumulation du capital (1913) est son principal ouvrage dans lequel elle détaille sa théorie de l'écroulement inévitable du capitalisme. Rosa Luxemburg fonde avec Karl Liebknecht la Ligue des Spartakistes en 1916, mouvement révolutionnaire et antimilitariste. Opposée à l’autoritarisme et au manque de liberté du régime bolchévique de Lénine, elle milite activement contre la Première Guerre Mondiale.