Essentiels de l'économie - accès par auteur : G

Joseph Garnier, Charles Gide, Jules Guesde… Consultez et téléchargez gratuitement une sélection de titres fondamentaux en histoire de la pensée économique, classés par ordre alphabétique d'auteur (lettre G).

Après des études à Rome puis Naples auprès d’Antonio Genovesi, il devient en 1759 secrétaire d’ambassade à Paris. Il rencontre Holbach et Grimm et entre en contact avec Diderot. Galiani repart à Naples en 1769, laissant le manuscrit de Dialogues sur le commerce des bleds que Diderot édite anonymement en 1770. L’ouvrage, qui prend le contre-pied des physiocrates, déclenche de multiples polémiques. La correspondance de ce polygraphe (Lettres de l’abbé Galiani…) est une source importante sur les controverses politiques et économiques au siècle des Lumières.

Avocat avant 1789, il est nommé au Tribunat en 1800 avant d’en être écarté pour sa défense de l’indépendance de la justice et de l’équilibre budgétaire. Il redevient parlementaire de 1815 à 1830. Dans l’Essai politique sur le revenu public (1806) puis dans De la législation, de l'administration et de la comptabilité des finances de la France depuis la Restauration (1817), il prône, en se référant au modèle anglais, l’intangibilité de l’équilibre budgétaire, la transparence des finances publiques, leur contrôle par le parlement et l’encadrement par la loi de la création monétaire.

Joseph Garnier suit l’enseignement d’Adolphe Blanqui à l’École supérieure de commerce de Paris avant d’y devenir professeur puis directeur des études. Parallèlement, il crée la chaire d’économie à l’École nationale des ponts et chaussées. Comme enseignant et journaliste, il cherche à vulgariser la théorie classique. Il fait partie de la génération des libéraux qui veulent faire reconnaître l’économie comme discipline académique. Avec Guillaumin, il crée en 1841 le Journal des économistes, dont il devient rédacteur en chef, puis l’Annuaire de l’économie politique et de la statistique (1844). Il fait partie des membres fondateurs de la Société d’économie politique. Il publie de nombreux ouvrages, dont Sur l'association, l'économie politique et la misère (1846) dans lequel il s’attaque au problème de la pauvreté.

Louis Garriguet est l’un des représentants de la sociologie catholique qui se développe en France au tournant du XXe siècle. Prêtre, enseignant dans plusieurs institutions religieuses en France, il publie différentes études (La propriété privée, Capital et capitalismePrêt, intérêt et usure, Le contrat de travail, etc.) et un Manuel de sociologie et d"économie sociale (1924) qui les reprend. Son analyse repose sur la doctrine sociale de l’Église et définit les principes d’une économie sociale chrétienne.

Haut fonctionnaire et homme politique, Adrien de Gasparin devient préfet du Rhône en 1834, au moment de la deuxième révolte des canuts qu’il contribue à réprimer. Ceci lui vaut d’être fait pair de France puis d’être nommé ministre de l’Intérieur en 1836. En 1837, il rédige un Rapport au roi sur les hôpitaux, les hospices et les services de bienfaisance dans lequel il soulève la question du paupérisme et des secours offerts aux classes pauvres. Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs traités d’agronomie. Il traite notamment d’économie rurale dans le dernier volume de son Cours d’agriculture (1851).

Économiste et enseignant français. Professeur titulaire de chaire au Collège de France de 1921 à 1930. Il publie le manuel Principes d'économie politique en 1883 et fonde la Revue d’économie politique en 1887. Il devient membre dès sa création de l’Association protestante pour l’étude pratique des questions sociales qui critique le système basé sur la concurrence et l’intérêt individuel. Charles Gide s’oppose aux économistes libéraux de son époque. Théoricien de l’économie sociale et dirigeant du mouvement coopératif français, il milite en faveur d’une société fondée sur la solidarité.

Député de l'Aisne de 1871 à 1876, cet industriel est le créateur en 1840 de la société des poêles en fonte Godin. Influencé par Fourier puis par Victor Considérant et son phalanstère, il développe à partir de 1859 autour de son usine de Guise le familistère, qui préfigure les coopératives de production. Il cherche à réduire l'écart entre classes sociales et procure aux ouvriers du familistère des avantages sociaux et l’accès à des services collectifs et à des dispositifs d’éducation. Il est notamment l’auteur de Solutions sociales (1871) et de Mutualité sociale et association du capital et du travail ou Extinction du paupérisme (1880). La 2e édition posthume de cet ouvrage contient « les modifications apportées aux statuts depuis la fondation de l'Association du familistère de Guise » (1891).

Avocat au Parlement en 1781, Alexandre Goussard devient commissaire du Roi près le tribunal civil d'Evreux en 1791 puis premier commis au ministère des Contributions publiques en 1792. Il est commissaire de la comptabilité nationale de 1795 à 1807. A la création de la Cour des comptes en 1807, il y est nommé conseiller maître puis, en 1815, procureur général. Il publie l'essai De la trésorerie et de la comptabilité nationales, dans l'ordre constitutionnel dans lequel il propose une organisation de la trésorerie et de la comptabilité nationales pour la constitution de 1799.

Économiste français, Goyon de la Plombanie étudie particulièrement les pratiques agricoles en relation avec le développement du commerce (La France agricole et marchande). Il aborde également des thématiques diverses telles que le phénomène de pauvreté et les moyens de la soulager (L’unique moyen de soulager le peuple et d’enrichir la nation française) ou encore les questions démographiques.

Syndicaliste révolutionnaire français. Ouvrier cordonnier, Victor Griffuelhes devient secrétaire général de la CGT (1901-1909) et transforme ce syndicat modeste en principale force du mouvement ouvrier français en organisant son assise et sa cohérence stratégique. Théoricien du syndicalisme révolutionnaire, à tendance libertaire, il privilégie l’action syndicale directe (grève générale) sur l’action politique pour rompre avec le capitalisme. Il défend l’autonomie ouvrière et expose notamment ses idées dans L’action syndicaliste (1908).

Après des études de droit à Strasbourg où il est né, Alphonse Grün exerce en tant que juriste et journaliste à Paris. Il fait paraître le Journal des assurances de 1830 à 1836, contribue au Journal de Paris, dirige le Journal général de France de 1836 à 1839. Il est rédacteur en chef du Moniteur universel de 1840 à 1852. Il devient ensuite archiviste puis, en 1856, chef de la section législative et judiciaire aux archives de l'Etat. Dans De la moralisation des classes laborieuses (1851), il propose des moyens efficaces pour que la classe ouvrière abandonne ses « mauvaises habitudes ».

Fondateur avec Paul Lafargue du Parti ouvrier français (1880) puis de la SFIO (1905), Jules Guesde a marqué l’histoire du socialisme français, donnant son nom à l’un de ses courants. Influencé par la lecture de Marx, il contribue à la vulgarisation des concepts marxistes en France, avec l’hebdomadaire L’Égalité qu’il crée en 1877 et dans ses écrits comme Le collectivisme (1894) et Questions d'hier et d'aujourd'hui : le réformisme bourgeois, les syndicats et le parti socialiste, l'antimilitarisme et la guerre, la question agraire, la coopération (1911). Son apport à la pensée économique est celui d’un pédagogue plus que d’un théoricien.