Théorie économique - École classique

Sélection des principales œuvres disponibles dans Gallica de l’école classique. Cette école domine au plan international, mais ses principaux textes sont rapidement traduits en français et alimentent les réflexions du plus important économiste français du siècle, Jean-Baptiste Say.

Choqué par la violence des crises alimentaires, Malthus publie en 1798 un pamphlet anti-progressiste, l'Essai sur le principe de population. Il postule que toute population croît de façon exponentielle alors que les ressources croissent de façon linéaire. La survenue de cycles de famines est donc inévitable. Seul remède, faire baisser la natalité. La 2e édition de l’Essai (1803) reprend cette thèse extrêmement développée. Selon Molinari, Malthus est attaqué en France par les socialistes qui voient en lui un contre-révolutionnaire et par l’église catholique pour son anti-natalisme.

Écrivaine et journaliste anglaise. Son père est un industriel ruiné par le krach de 1825. Lectrice d’Adam Smith, Malthus et Ricardo, elle parvient à faire publier en 1832 des Illustrations of political economy dont le succès est immédiat. Leur traduction en français sous le titre Contes choisis sur l’économie politique sera republiée en 1881 avec une préface biographique de Gustave Molinari. En s’inspirant du modèle de Jane Marcet, Harriet Martineau vulgarise en les illustrant par des récits de fiction les concepts clés de l’économie classique.

Philosophe et économiste britannique. Penseur libéral utilitariste, Mill s’est intéressé à de nombreux aspects de la vie en société, parmi lesquels la notion de gouvernement représentatif, l’émancipation féminine (L'assujettissement des femmes, 1869) ou la liberté de l’individu. De son point de vue défendu notamment dans Principes d’économie politique (1848), la science économique concerne les biens et services mais ne s’applique pas à leur répartition. La redistribution des richesses, qu’il estime centrale, dépend des choix politiques et sociétaux et prime sur la croissance. Il intègre également la théorie de l’avantage comparatif établie par Ricardo.

Économiste anglais. Qualifié de libéral, il est un représentant influent de l'école classique aux côtés d'Adam Smith et de Thomas Malthus. Ricardo développe une théorie de la valeur : selon lui, c’est le travail qui donne la valeur aux choses. Pionnier de la macroéconomie moderne par son analyse des relations entre les profits et les salaires, il est aussi l'un des initiateurs du raisonnement à la marge dans sa théorie de la rente. Il publie en 1817 Principes de l'économie politique et de l'impôt, son œuvre majeure qu’il modifiera le restant de sa vie.

Au premier rang des économistes classiques français, Jean-Baptiste Say fit une carrière de journaliste sous la Révolution. Son refus de modifier son Traité d’économie politique (1803) dans un sens protectionniste lui valut l’hostilité de Napoléon et la révocation du Tribunat l’année suivante. Reconverti dans l’industrie du coton, il devint enseignant sous la Restauration grâce à ses multiples travaux en économie politique. Professeur à l'École spéciale de commerce et d'industrie (l’actuelle ESCP), il finit sa carrière à la première chaire d'économie politique du Collège de France. La « loi de Say » ou « loi des débouchés » porte son nom.