Débats économiques et sociaux - Question féminine
Sélection de textes disponibles dans Gallica sur la place des femmes dans l’économie et la société. Bien que le code civil napoléonien ne donne pas à la femme un statut politique et économique égal à celui de l’homme, le débat sur son rôle économique émerge dès la première moitié du XIXe siècle.
Homme politique allemand. Tourneur de formation, il s’engage en faveur du socialisme et adhère à l’Association internationale des travailleurs. En autodidacte, il met à profit des temps d’emprisonnement liés à son activisme socialiste pour étudier l’histoire des Etats islamiques et se prononce pour le dialogue des cultures. Représentant de Strasbourg au Reichstag (1893-1898), il dirige le parti social-démocrate allemand (SPD) dès 1900, et prend des positions à mi-chemin de la gauche et du réformisme. On lui doit une réflexion sur l’égalité des sexes, dans La femme dans le passé, le présent et l'avenir, aussi connu sous le titre La femme et le social.
Née en 1824, Julie-Victoire Daubié obtient le brevet supérieur de capacité qui lui permet d’enseigner et poursuit l'étude du grec et du latin. Inscrite à la faculté des Lettres de Lyon, elle est la première femme en France à obtenir le baccalauréat en 1861. Elle devient ensuite journaliste économique pour Le Journal des Economistes et L'Economiste français. En 1871, elle devient la première licenciée ès Lettres, alors que les cours de la Sorbonne sont fermés aux femmes. Militante féministe, elle lutte notamment pour le droit de vote et l'accès des femmes à l'enseignement supérieur. Elle publie des essais comme La Femme pauvre au XIXe siècle, qui lui vaut le premier prix du concours de l'Académie impériale de Lyon, et L'émancipation de la femme.
Paul Leroy-Beaulieu est l’un des principaux économistes libéraux français. Il expose sa pensée dans son Traité théorique et pratique d'économie politique et produit des travaux sur des thèmes aussi variés que Le travail des femmes au XIXe siècle (1873), La question ouvrière au XIXe siècle (1881), La dette publique de la France (1874), La question de la population (1913). Sa contribution principale réside dans la formalisation d’une vision libérale de la colonisation qui inspire Jules Ferry. Dans De la colonisation chez les peuples modernes (1874), les colonies sont considérées comme des fournisseurs de matières premières à bas prix, des marchés où écouler les productions métropolitaines et des lieux d’investissement financier peu risqués.
Philosophe et économiste britannique. Penseur libéral utilitariste, Mill s’est intéressé à de nombreux aspects de la vie en société, parmi lesquels la notion de gouvernement représentatif, l’émancipation féminine (L'assujettissement des femmes, 1869) ou la liberté de l’individu. De son point de vue défendu notamment dans Principes d’économie politique (1848), la science économique concerne les biens et services mais ne s’applique pas à leur répartition. La redistribution des richesses, qu’il estime centrale, dépend des choix politiques et sociétaux et prime sur la croissance. Il intègre également la théorie de l’avantage comparatif établie par Ricardo.