Débats économiques et sociaux - Liberté du commerce

Sélection de textes disponibles dans Gallica sur la liberté du commerce. Le débat sur ce sujet prend une grande importance au XVIIIe siècle, avec notamment la question des grains, et structure durablement la discipline économique, dominée en France par les partisans de la liberté en la matière.

Économiste et physiocrate français. Avocat au parlement de Bretagne, il contribue à la création de la Société d’agriculture, de commerce et des arts et en rédige les Corps d’observations avec Jean-Gabriel Montaudouin de la Touche. Promoteur efficace et admiré de la doctrine de la liberté du commerce, Abeille est un disciple de l’école de Quesnay. Il défend la doctrine physiocratique dans une brochure intitulée Lettres d’un négociant sur la nature du commerce des grains (1763). En 1768, il publie avec succès deux écrits économiques dont le livre Principes sur la liberté du commerce des grains. Il est également nommé secrétaire du Bureau du commerce par le Contrôleur général des finances qui l'estime pour ses conseils en matière d’économie politique.

Historique du traité de commerce de 1860 et des conventions complémentaires (1861) est un document anonyme qui dénonce les termes du traité historique de 1860 jugé défavorable à la France. C'est un témoignage intéressant de la position historiquement protectionniste de la France, jusque-là opposée au libre-échangisme.

Philosophe, mathématicien, économiste et homme politique. Après un début de carrière consacré aux mathématiques, Condorcet se lie à Turgot et aux physiocrates dès 1770, fréquente les mêmes salons, correspond assidûment avec eux, mais aussi avec d'Alembert et surtout Voltaire, qui œuvre activement à sa réception à l'Académie Française en 1776. Il consacre dès lors largement ses travaux à l'économie politique et à la philosophie, en lien avec les mathématiques. Condorcet est nommé au poste d'inspecteur général des Monnaies par son ami Turgot en 1774. Pour avoir exposé, dans un texte capital pour l'histoire des idées, le Tableau général de la science qui a pour objet l'application du calcul aux sciences politiques et morales (1795, Ar. I), les principes théoriques ainsi que les principaux objectifs de la « mathématique sociale », Condorcet est considéré comme l'un des fondateurs des sciences de l'homme.

Économiste, homme politique et diplomate français. Il reçoit une éducation pluridisciplinaire. Adhérant aux théories physiocrates, il en rassemble les éléments en un ouvrage fondateur rédigé avec François Quesnay : Physiocratie ou constitution naturelle du gouvernement le plus avantageux au genre humain (1768). Son expertise économique est sollicitée avant la Révolution, notamment par Turgot puis par la suite en tant que commissaire général du commerce. En 1800 il émigre aux États-Unis, où il établit des relations fortes avec l’industrie et est proche du président Thomas Jefferson.

Issu d'une famille du négoce, François Véron Duverger de Forbonnais entre dans le monde des lettres en produisant des traductions, des articles de l’Encyclopédie et des essais sur l'administration des finances et du commerce comme Éléments du commerce, Recherches et considérations sur les finances de France, Essai sur l'admission des navires neutres dans nos colonies, Examen des avantages et des désavantages de la prohibition des toiles peintes. Il est nommé inspecteur général des monnaies en 1756 et devient premier commis du contrôleur général des finances Silhouette en 1759. À la Révolution, il conseille le comité des finances de l'Assemblée constituante sur la réforme du système monétaire. Il devient membre de l'Institut national des sciences et des arts dès sa fondation en 1795.

Après des études à Rome puis Naples auprès d’Antonio Genovesi, il devient en 1759 secrétaire d’ambassade à Paris. Il rencontre Holbach et Grimm et entre en contact avec Diderot. Galiani repart à Naples en 1769, laissant le manuscrit de Dialogues sur le commerce des bleds que Diderot édite anonymement en 1770. L’ouvrage, qui prend le contre-pied des physiocrates, déclenche de multiples polémiques. La correspondance de ce polygraphe (Lettres de l’abbé Galiani…) est une source importante sur les controverses politiques et économiques au siècle des Lumières.

Formé chez les Jésuites à Lyon puis à la Sorbonne, l’abbé Morellet est un théologien, philosophe et économiste qui a fréquenté, des Lumières à la Restauration, différents cercles du savoir et du pouvoir. Auteur de plusieurs articles de l’Encyclopédie, traducteur d’œuvres italiennes et anglaises, il rédige des essais et des textes à dimension pratique, notamment sur le plan économique. Défenseur du libéralisme, il entreprend un Nouveau Dictionnaire du commerce qui ne voit jamais le jour mais dont un long Prospectus donne les grandes lignes et dresse le « Catalogue d’une bibliothèque d’économie politique ».

Banquier genevois, Jacques Necker a été trois fois ministre des finances de Louis XVI. Du fait de sa grande popularité, son renvoi en juillet 1789 est une des causes du soulèvement du 14 juillet. Rappelé dès le 16, il finit par démissionner en 1790 à cause de son opposition à la politique de financement du déficit par l’émission d’assignats. Retiré en Suisse, il laisse plusieurs écrits politiques parmi lesquels les Réflexions philosophiques sur l’égalité et De la Révolution française, où il développe son point de vue critique sur la Révolution.

Pierre-Joseph-André Roubaud, dit l'abbé Roubaud, est un journaliste, grammairien et historien proche des physiocrates. Il est l'un des rédacteurs principaux du Journal du commerce, dirigé par Lecamus, de 1759 à 1762, puis il est rédacteur du Journal de l'agriculture, du commerce et des finances de 1765 à 1774 et collabore aux Éphémérides du citoyen, l’organe officiel des physiocrates. Partisan de Turgot, il défend la liberté du commerce dans Représentations aux magistrats, contenant l’exposition raisonnée des faits relatifs à la liberté du commerce des grains, et les résultats respectifs des reglemens et de la liberté, paru en 1769.