Service hydrographique de la Marine

La première division du portefeuille 178 du Dépôt de la Marine est consacrée aux cartes générales du Japon. Elle est composée de huit documents du XVIIe siècle et huit du XVIIIe siècle. Des trois documents manuscrits contenus dans cette division, le premier est une carte extraite d’un atlas nautique français du XVIIe siècle. Elle est la seule carte à être orientée à l’ouest quand les autres suivent la conventionnelle orientation au nord.

La seconde division du portefeuille 178 du Dépôt de la Marine est consacrée aux cartes particulières du Japon.  Les dix documents (quatre manuscrits et six imprimés) permettent de suivre les lentes découvertes au cours des XVIIe et XVIIIe siècles faites par les Hollandais, les Anglais et les Français. Quatre documents couvrent le sud du Japon avec la région de Nagasaki, un document la partie centrale du Japon (Nagasaki-Tokyo) et cinq documents le nord du Japon, au-delà du 35° degré de latitude nord.

La troisième division du portefeuille 178 du Dépôt de la Marine est consacrée aux ports et aux villes du Japon. Six des dix documents contenus dans cette division concernent le port ou la ville de Nagasaki,  point d’accès des européens au Japon. Les quatre documents restant sont des plans de villes ou château : Ozaca (Ōsaka), Meaco (Kyōto), château d’Anzuquiama (Azuchi), et Jedo (Tōkyō). Ces quatre plans plus un autre de Nagasaki ont été publiés en 1736 à Paris pour illustrer l’Histoire et description générale du Japon de l’historien jésuite Charlevoix (1682-1761) et ont été gravés par Guillaume Dheulland.

La quatrième division du portefeuille 178 du Dépôt de la Marine est consacrée aux cartes des îles de Jesso (appelé aussi Eso et aujourd’hui Hokkaidō), ainsi qu’aux îles de la Compagnie et des États correspondant aux îles Ouroup et Itouroup (Kouriles). Cette division est composée de cinq documents en 23 feuilles réparties en 21 profils de côtes et 2 cartes.

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C’est le 19 novembre 1720 que le Conseil de Marine prend la décision de créer un « Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine », selon le modèle existant depuis 1688 du Dépôt de la Guerre pour l’armée. Le fonds de cartes est constitué à partir des archives du secrétariat d’Etat de la Marine, créé par Colbert en 1669, et est complété au cours du temps par les cartes et les journaux de bords des différentes campagnes maritimes commanditées par l’Etat. A côté de ces missions d’archivage et de collecte, le Dépôt doit également établir des cartes nautiques « pour le service des vaisseaux du Roy ».

Continuant la tradition du Neptune françois, de nouveaux atlas nautiques appelés aussi Hydrographie françoise sont régulièrement complétés et mis à jour au cours du XVIIIe siècle. Les cartes doivent être aussi exactes que possibles en s’appuyant sur les informations et les découvertes les plus récentes. Un directeur est à la tête du Dépôt, et au premier hydrographe est confiée la charge de la réaliser les cartes. Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772) est la personnalité emblématique du Dépôt au XVIIIe siècle. Il y travailla dès 1721 et jusqu’à sa mort, et en fut le premier hydrographe à partir de 1737.

Le Dépôt de la Marine a été hébergé dans différent hôtels particuliers ou couvents parisiens au cours du XVIIIe siècle et même de 1763 à 1775 il est installé provisoirement à Versailles. Finalement en 1817, il se fixe à Paris au n° 13 de la rue de l’Université. Il y reste jusqu’à son déménagement à Brest en 1971. Le Dépôt de la Marine changera également plusieurs fois d’appellation. En 1886 il devient Service hydrographique de la Marine, pour prendre en 1971 son nom actuel de Service Hydrographique et Océanique de la Marine.