Service hydrographique de la Marine
C’est le 19 novembre 1720 que le Conseil de Marine prend la décision de créer un « Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine », selon le modèle existant depuis 1688 du Dépôt de la Guerre pour l’armée. Le fonds de cartes est constitué à partir des archives du secrétariat d’Etat de la Marine, créé par Colbert en 1669, et est complété au cours du temps par les cartes et les journaux de bords des différentes campagnes maritimes commanditées par l’Etat. A côté de ces missions d’archivage et de collecte, le Dépôt doit également établir des cartes nautiques « pour le service des vaisseaux du Roy ».
Continuant la tradition du Neptune françois, de nouveaux atlas nautiques appelés aussi Hydrographie françoise sont régulièrement complétés et mis à jour au cours du XVIIIe siècle. Les cartes doivent être aussi exactes que possibles en s’appuyant sur les informations et les découvertes les plus récentes. Un directeur est à la tête du Dépôt, et au premier hydrographe est confiée la charge de la réaliser les cartes. Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772) est la personnalité emblématique du Dépôt au XVIIIe siècle. Il y travailla dès 1721 et jusqu’à sa mort, et en fut le premier hydrographe à partir de 1737.
Le Dépôt de la Marine a été hébergé dans différent hôtels particuliers ou couvents parisiens au cours du XVIIIe siècle et même de 1763 à 1775 il est installé provisoirement à Versailles. Finalement en 1817, il se fixe à Paris au n° 13 de la rue de l’Université. Il y reste jusqu’à son déménagement à Brest en 1971. Le Dépôt de la Marine changera également plusieurs fois d’appellation. En 1886 il devient Service hydrographique de la Marine, pour prendre en 1971 son nom actuel de Service Hydrographique et Océanique de la Marine.